Une cage pour les prisonniers

Le 21 août, Alexander Pakhotin, antifasciste, se rend avec plusieurs autres jeunes à un concert qui doit avoir lieu à Joukovskï, dans la banlieue de Moscou. Mais le concert n’a pas eu lieu, et 70 personnes sont arrêtées et conduites au commissariat de Joukovskï. D’après ce que raconte Pakhotin, les flics ont pris les papiers des gens arrêtés dans la cour du commissariat, et puis ils les ont mis dans une grande cage, installée exprès pour eux en plein air. Pendant l’interrogatoire, des civils (du FSB) ont dit à Pakhotin qu’il avait participé au « pogrom » de Khimki et qu’il irait en prison pour ça. Ses demandes (avocat) n’ont pas été écoutées, et on l’a menacé de poursuites non pas pour trouble à l’ordre public, mais pour avoir organisé l’action du 28 juillet. Plus tard, on lui a demandé de dire que Maxim Solopov et Piotr Silyev (recherché) avaient participé à l’action. Lorsqu’il a dit qu’il ne savait rien, ils l’ont frappé au foie et aux reins. Pakhotin avait beau leur dire qu’il avait des problèmes cardiaques depuis son enfance et une hépatite C, cela les a juste fait ricaner, et ils ont continué à lui taper dessus, y compris à la tête, qu’ils lui maintenaient sur une table.

Le soir, Pakhotin a été emmené au commissariat de Khimki : là, nouvel interrogatoire, toujours avec des agents du FSB. Devant son refus de dénoncer d’autres antifascistes, un de ceux qui l’avaient tabassé à Joukovskï lui a plaqué la tête sur la table, a pris son oreille gauche et des ciseaux dans la main en disant : « Je te coupe l’oreille si tu ne déclares pas ce qu’on va te dicter ». On l’a aussi menacé de l’emmener dans une forêt où personne ne viendrait le chercher étant donné qu’il est biélorusse et qu’il n’a pas de famille en Russie.

Après dix heures d’interrogatoire, Pakhotin a signé ce que les flics voulaient. Maintenant, Pakhotin a des remords d’avoir signé sous la contrainte des déclarations fabriquées ; comme il ne veut pas qu’elles nuisent à ceux qui sont en prison, il s’est adressé au procureur général pour expliquer ce qui lui était arrivé à Joukovskï et à Khimki.

Selon les informations des militants pour les droits de l’homme, au moins dix des 70 interpellés de Joukovskï ont été maltraités. Quant aux inconnus en civil qui ont fait pression (par la violence et les menaces) sur les interpellés, on ne connaît pas leurs noms : on sait juste qu’ils ont agité leurs papiers sous le nez des interpellés en affirmant appartenir au FSB. Le même genre d’interpellations en masse a eu lieu à l’occasion d’un autre concert à Kostroma : les autorités ont affirmé qu’une action du genre de celle qui a été menée à Khimki devait avoir lieu, et que le concert n’était qu’un prétexte. Depuis, l’organisatrice du concert a des soucis avec le FSB qui la menace de lui faire perdre son travail si elle n’accepte pas de collaborer avec eux. Elle est également menacée d’une action en justice pour ne pas avoir déclaré aux impôts les bénéfices des entrées au concert.

Solidarité avec les Antifascistes russes

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