La commission de correspondance de la Fédération Anarchiste italienne, en référence à l’apparition d’une fantômatique « FAI (Fédération Anarchiste informelle) » qui aurait revendiqué l’explosion de la Via Gerusalemme à Bologne :

Dénonce la nature grave et infamante de l’attribution de ce type de fait à un sigle qui est identique à celui de la FAI – Fédération Anarchiste Italienne : Celui qui désigne ainsi un groupe de camarades à la répression est un policier ou un de ses collaborateurs.

Revendique l’héritage historique de l’organisation anarchiste comme elle a été définie au congrès de Saint-Imier en 1873 jusqu’aux congrès constitutifs de l’Union Anarchiste Italienne en 1920 et de la Fédération Anarchiste Italienne en 1945 : Organisation qui n’est pas du tout informelle, parce que la clarté et la collégialité des mandatements constituent la garantie d’une méthode libertaire et égalitaire de prise de décision Réaffirme sa condamnation claire des bombes, colis piégés et dispositifs similaires, parce qu’ils peuvent frapper aléatoirement et indistinctement, et également que ceux-ci correspondent plus que toute autre chose à des logiques de provocation et de criminalisation médiatique de la dissidence, dans une phase où les anarchistes sont parmi les protagonistes des combats sociaux, des grèves aux initiatives contre la guerre.

Rappelle et réaffirme que les instruments du combat des anarchistes et des anarchistes fédéré-e-s sont visibles dans les places publiques, les luttes sociales, le syndicalisme autogestionnaire et de base, dans les mouvements, dans les dizaines de villes dans lesquelles nous animons des groupes publiques, dans l’opposition ouverte à la logique des dominants et des terrorismes d’ Etats, pour la construction d’une société libertaire et égalitaire.

Reggio Emilia, 28/12/2003

La Commission de correspondance de la Fédération anarchiste Italienne
http:/ /federazioneanarchica.org

Transmis par le Secrétariat aux Relations Extérieures de la Fédération Anarchiste
145 rue Amelot 75011 Paris
relations-exterieures@federation- anarchiste.org

Ce deuxième document est également la traduction d’ un communiqué du groupe Camillo Berneri de la FA Italienne

En réponse à la campagne médiatique et répressive intentée contre le mouvement anarchiste. C’est une constante de l’histoire de l’Italie et du monde que, chaque fois que se sont accentuées les combats sociaux et les crises récurrentes d’un système économique injuste et oppresseur, sont apparus pour rétablir l’ordre par la répression, les pistolets et les bombes, de Beccaris à la Piazza Fontana. Aujourd’hui, pour contenir l’extension des combats des masses et détourner l’attention du déclin inexorable du libéralisme économique dont le cas de Parmalat est l’exemple le plus clair et actuel, il semblerait que commence un nouveau cycle de stratégie de la tension, toujours instrument d’un autoritarisme renouvelé pour faire face aux crises de la représentation politique. Il de notoriété publique que : les anarchistes sont contre le pouvoir quel que soit la forme sous lequel il se présente ou se représente. Les formes du pouvoir attaquent, donc, le mouvement anarchiste afin d’empêcher son action révolutionnaire tendant à démystifier les logiques et les politiques qui le pouvoir exerce afin de perpétuer les privilèges et la domination qui sont les causes de l’exploitation et de l’oppression. Les institutions principales du pouvoir sont, et étaient dans la période contemporaine, l’Etat et l’organisation capitaliste du travail. A côté de ces derniers, comme nécessaires outils de contrôle social, existe un nombre incalculable de formes d’organisations hiérarchiques de la domination : les églises (avec des organisations religieuses) ; les partis (toutes les formes associatives qu’ils veulent concourir au gouvernement de l’état) ; les associations patronales ; les formes d’organisation syndicales des exploité-e-s compatibles avec le capitalisme et les logiques des partis politiques étatiques. A coté de ces derniers, que certain-e-s osent appeler la société, existent les articulations de l’état : l’armée, la police, les prisons, la bureaucratie. La tâche spécifique que ces articulations de l’état assument est celle de la répression des révoltes sociales. De l’attaque des piquets des travailleurs à la répression des immigré-e-s et de chaque « inadapté » social, des charges contre les cortège des manifestations aux infiltrations dans les groupes sociaux subversifs, le travail répressif de l’Etat s’exerce sur le « front intérieur » avec des méthodes, pratiques, des moyens tout aussi spectaculaire que le « front exterieur » où l’on voit l’utilisation de 10000 soldats de plus dans les guerres du troisième millénaire. Au front de la révolte sociale manifesté graduellement avec une plus grande consistence ces dernières années, l’Etat a répondu avec la répression de la rue (Naples, Gênes, Milan, Rome et beaucoup d’autres épisodes), avec le promulgation des lois ultérieures « d’urgence » (toutes marquée par la logique de réduire tout problème social à une question d’ordre public) et avec des campagnes de politico-idéologico- policières susceptibles de placer sur la défensive les partisans de la liberté et de la justice sociale : ceux qui combattent pour les salaires et les libertés collectives, pour une organisation sociale plus libre, égalitaire et plus solidaire au moyen de l’auto-organisation qui est nait des luttes immédiates comme des capacités d’autogestion et d’autonomie des travailleurs-ses. En fait pas un jour du mois ne passe sans qu’un gouvernement héritier de la loge P2 ne dénonce par la bouche du ministre Pisanu le danger anarchiste en désignant un prétendu « secteur d’anarcho-insurrectionnel » qui serait soutenu par « la radicalisation d’une partie du mouvement anarchiste, caractérisée par l’abandon du vieux modèle d’organisation du type « vertical » et de la constitution, au lieu de cela, d’unités autonomes de base, l’autogestion, définie également comme des groupes d’affinité qui sont né autour de situations précise et se mobilisent pour la confrontation permanente, l’autogestion et l’attaque » (« le reste du Carlino », 28 décembre, p. 5, d’un document du 11 novembre). Mais du moment que le mouvement anarchiste depuis ses origines a toujours refusé « le modèle d’organisation du type de vertical » et à théorisé l’autogestion sociale comme le une pratique libertaire et horizontale, ce qu’il cherche à criminaliser c’est l’entière expérience sociale et révolutionnaire des anarchistes, avec en parallèle une instrumentalisation et la l’utilisation concordante d’un sigle analogue à celui, historique, de la F.A.I. (Fédération Anarchiste Italienne) dans le texte qui revendique les épisodes récents de « colis piégés » à Bologne. Nous avons lu à l’adresse http:// italy.indymedia.org/news/ 2003/12/452983.php un texte d’une « Fédération Anarchiste informelle » que les organes de presse, reprenant les indications policières police, relient à l’incendie de quelques bennes à ordure dans à proximité de la maison de Romano Prodi et, depuis peu de jours, au colis- piégé que le même Prodi a trouvée entre ses mains 27 décembre 2003. Si ce n’étaient pas pour le fait que les auteurs de ce texte font spécifiquement référence à la Fédération Anarchiste à laquelle certains de nous font partie, nous aurions évité, comme dans d’autres nombreuses occasions, d’y être associé. Notre position concernant chaque hypothèse de lutte « armée » (même de basse intensité) est connue. Nous ne devrions pas avoir besoin de le répéter : l’histoire nous a enseigné comment le délire « révolutionnaire » donne naissance aux tyrans et au goulag ; notre critique des dérives autoritaires contenues dans la répression centraliste des révolutions date de 1920 et nous a vu être des fiers opposants aux régimes Russes, Chinois, cubains et de tous les régimes qui veulent imposer leurs propres domination au nom du peuple, comme cela se produit dans tous les Etats et dans tous les régimes qu’ils soient fascistes, democratiques ou communistes. Les écrit que nous avons lu reprennent les mêmes logiques que nous avons plus qu’une fois refusé et combattu. Ceci ne signifie pas, pour nous, caractériser les auteurs de écrits comme des « compagnons qui se trompent ». Nous n’avons pas les éléments suffisants afin d’identifier avec clarté ces sujets. Il nous reste le doute que derrière cette opération il peut y avoir autant la main de l’hypersubjectiviste que celle d’agents de l’Etat. Entre autre parce qu’à notre analyse n’échappe pas l’analogie, en fait la complicité objective entre tels individus et le plus ignoble voyou de commissariat. L’anarchisme tire la force à la place des mouvements sociaux de la masse. L’attaque révolutionnaire contre les privilèges et l’exploitation se réalise dans les combats quotidiens contre l’injustice sociale, contre toutes les lois liberticides, mettant à nu les complicités qui soutiennent le système du pouvoir et de l’oppression.

Il est de notoriété publique que le ministère de l’intérieur a à sa disposition plus de 100 000 collaborateurs affectés aux « services secrets ». La mission de cette force d’interdiction est de tenir informé l’appareil sur ce qui bouge dans la société de sorte que le gouvernement puisse adopter les mesures nécessaires pour garantir la continuité du système. Outre les mesures adoptées du gouvernement, sont également organisées des opérations « couvertes » dont l’objectif est de discréditer les forces d’opposition et créer des troubles et de la confusion au sein des mouvements de contestation. Les récentes actions et, plus que tout, la logique de revendication que nous avons lu se greffe avec une concordance exemplaire sur la propagande idéologique et sur les attaques répressives du ministre intérieur Pisanu. Mais l’opération cette fois est allée plus loin : elle vise de manière intentionnelle à frapper directement la Fédération Anarchiste donnant l’opportunité à la police de réprimer les activités de la Fédération et du mouvement anarchiste, et aux mass-média pour jeter l’opprobre sur le sigle « FAI ». Dèjà reviennent de manière récurente ces derniers jours les titres et les œillets qui reprennent le sigle « FAI » pour couvrir les actions des partisans de la lutte armée. Au ministère de l’intérieur nous ne demandons rien. Nous sommes convaincu qu’il continuera à mener à bien son sale boulot. Au système des mass-médias nous intimons de ne pas employer le sigle FAI avec provocation malveillante. Le visage découvert, ce jour, comme toujours , nous demanderons des comptes quant à leur complicité dans ce provocation. Au mouvement anarchiste, au mouvement des travailleurs et travailleuses avec lesquel-le-s nous combattons chaque jour nous demandons de continuer, vigilant-e-s et déterminé- e-s, la lutte infatigable pour la liberté et la justice sociale.

Cercle anarchiste « Camillo Berneri », le 29 décembre 2003 Gruppo C. Berneri Via Don Minzoni 1/d, 42100 Reggio Emilia Tel. 0522.541331
berneri_re@yahoo.com

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