Le 21 février dernier, pour la troisième fois depuis moins d’un an, un incendie « accidentel » éclatait dans l’entreprise textile Garib et Garib, à Dhakka, au Bangladesh. Déjà en aout 2009 deux personnes étaient déjà mortes dans cette entreprise suite à un premier incendie.En février 2010, ce sont 50 travailleurs qui ont été sérieusement blessés et 21 autres ont péris dans l’incendie. H&M, principal client de Garib et Garib, devant la tollé international suscité par ce drame, s’est senti obligé de faire un geste. Il a donc royalement attribué aux familles des victimes 2340 euros de « compensations ». Voila donc le prix de la vie humaine d’un travailleurs selon H&M.

Ce genre d’ « accident » est fréquent au Bangladesh. On ne compte plus les morts carbonisés dans leur usine, car les patrons enferment les travailleurs dans les ateliers. Ces incendies ont souvent pour origine une installation électrique défectueuse, non entretenue, et une absence de mesures de sécurité élémentaire sur les lieux de travail. Pourquoi investir des millions dans la sécurité ? Vu le prix de la vie humaine, les patrons auraient tort de se priver … Surtout que l’on vient d’apprendre que H&M avait seulement payé 60 (SOIXANTE) euros d’impôts sur les sociétés en 2008 dans un pays où il se fournit à tour de bras !!!

20 Euros

Le textile représente 80% des exportations annuelles du Bangladesh et ses usines emploient 40% de la main d’œuvre industrielle du pays, la plupart étant des femmes. Le salaire moyen est de l’ordre de 20 (VINGT) euros par mois. Le gouvernement en avril s’est engagé à augmenter les salaires mais un groupe de propriétaires de 4500 usines a réussi à faire limiter les salaires à 23 euros …

Cependant, les ouvriers du Bangladesh commencent à en avoir assez d’être les « fusibles » de l’industrie textile, et depuis plusieurs mois les révoltes se multiplient. De violents mouvements de protestation mobilisant des dizaines de milliers d’ouvriers du textile ont entraîné mardi la fermeture de 700 usines qui fournissent les plus grandes enseignes occidentales de l’habillement. Le 19 juin dernier 50 000 travailleurs du textile qui manifestaient pour des hausses de salaires ont saccagé plusieurs usines dans la zone industrielle au nord de la capitale Dacca, et bloqué des routes. La police a blessé plus de 100 ouvriers en leur tirant dessus. Mais curieusement, nos médias n’en parlent pas, trop occupés à suivre l’affaire des millionnaires l’Equipe de France …

85 %

Non, ce n’est pas le dernier taux des soldes. C’est le pourcentage de salariés de la distribution et du commerce qui déclaraient leur travail physiquement fatigant (contre 75% en 1998) dans une enquête officielle réalisée en 2007. L’an passé, dans tous les secteurs de la distribution, on a dénombré plus de 30 000 accidents du travail et le nombre de maladies professionnelles est en constante augmentation. A H&M en France, de nombreuses grèves ont eu lieu ces dernières années pour dénoncer les conditions de travail et la pression, y compris psychologique, qui pèse sur les salariés, poussant même certains jusqu’aux tentatives de suicide

Zéro Euros

Zéro euros, c’est ce que touche désormais Diego, du magasin H&M de Madrid après qu’il ait été forcé de signer « volontairement » sa démission, ce qui le prive de tout droit à l’indemnité chômage. Diego, qui travaille dans ce magasin depuis deux ans où il est reconnu comme un salarié « sans problème », a pourtant été contraint sous pression psychologique de sa direction de signer sa propre lettre de démission. Le motif ? Aucun. Juste la politique de la peur, pour faire des économies sur le dos des salariés, faire un exemple pour ceux qui restent, leur faire comprendre leur « chance » en ces temps de « crise » et qu’ils n’ont pas intérêts à se plaindre. Cette crise, pendant laquelle les entreprises comme H&M continuent pourtant de faire des bénéfices monstrueux (pour H&M 1,3 MILLIARDS pour le 1er semestre, en augmentation de 22% au premier trimestre), ce sont nous, les travailleurs, d’ici et d’ailleurs, qui la payons par des licenciements, de la précarité et parfois avec notre vie.

Mais Diego a décidé de ne pas rester seul face à son employeur. Avec d’autres collègues et des compagnons de la CNT-AIT il a décidé de ne pas se laisser faire, et de contre attaquer. Des actions de protestations sont organisés devant son magasin et d’autres de la chaîne, pour exiger sa réintégration dans l’entreprise, avec tous ses droits.

Une chaine de solidarité internationale est en train de débuter, d’autres piquets de protestation ayant eu lieu devant d’autres magasins de la chaîne, en Espagne, en Pologne, ici même … Chacun peut, s’il veut être solidaire, reproduire et diffuser ce texte devant le magasin le plus proche de chez lui, seul ou mieux encore avec des mais. Car une attaque contre l’un d’entre nous est une attaque contre tous. Aujourd’hui, c’est Diego qui est attaqué demain ce sera nous. Il est temps que la solidarité s’exprime.

FACE A TON EXPLOITEUR NE RESTE PAS SEUL ! L’UNION FAIT LA FORCE !

LA SOLIDARITE EST NOTRE ARME