La CNT-FTE dénonce cette nouvelle démonstration de la justice à deux vitesses pour les quartiers populaires. La justice est déjà partiale lorsqu’elle traite au quotidien une affaire de quartier : au cours des 20 dernières années, combien de jugement de bavures policières se sont conclus par des non lieux ? Mais elle devient un instrument de la volonté politique de l’État, lorsque les faits, comme à Villiers le Bel, sont investis d’une dimension symbolique d’atteinte à l’honneur républicain. Se trouve alors justifiée la mise en place d’une « justice d’exception » devenue « exception permanente » destinée à punir pour l’exemple, plus qu’à juger.

Ce nouveau drame est également celui de la militarisation de la gestion des conflits civils et sociaux. Les banlieues sont devenues le terrain d’entraînement des forces de police, qui patrouillent flashball au poing depuis 2005, dont les drônes survolent les tours, et les taser prompts à être sortis et utilisés.

La révolte de la jeunesse prend la forme que lui laisse le pouvoir. Les quartiers sont quadrillés par des forces de police qui patrouillent, contrôlent et commettent des incivilités répétées à l’égard de la population, ou pire, des crimes (appelés bavures) qui restent impunis. Cela ne laisse guère de doute sur l’avenir et la multiplication de ces événements. La cour d’assises ne résoudra rien. Il a toujours été plus facile au pouvoir de gérer une situation sociale difficile en stigmatisant le comportement « criminel » et « associal » des pauvres, et, subtilité des subtilités en lui accolant la question de « l’intégration » si chère à notre ministère de l’identité nationale.

La CNT-FTE dénonce les discriminations, le harcèlement policier et le racisme d’État qui sont à l’œuvre dans certaines banlieues. Elle soutient les revendications des habitants dans leur exigence de justice sociale, seule condition de la paix dans les quartiers populaires. Elle récuse les termes de cette guerre à la banlieue, mimée jusqu’au sein du tribunal, dont l’accès est gardé par deux rangées de CRS.

Le procès a débuté le 22 juin et doit durer 2 semaines. La CNT-FTE appelle à venir nombreux au palais de justice de Pontoise (10 minutes à pied de la gare RER de Pontoise) du lundi au samedi, à 9h30

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