1- Suite aux émeutes et manifestations des 19 et 20 décembre 2001, et à la chute de De la Rua en décembre 2001, un compromis avait été trouvé à l ‘assemblée pour maintenir les institutions. Alors que personne ne voulait risquer de se faire virer du pouvoir par la rue, après l’échec de Rodriguez Saa, Eduardo Duhalde fut « choisi » en raison de sa forte influence dans la province de Buenos Aires dont il était le gouverneur. Même s’ il fut « accepté » par le peuple, les mouvements de contestation et en particulier les mouvements piqueteros prirent de l’ampleur. Une opération de répression fut mise en place le 26 juin 2002 lors d’une manifestation piquetera, Dario Santillan et Maxi Kosteki, deux membres des MTD (mouvements de travailleurs sans emploi) Anibal Veron furent purement et simplement assassinés.
Cet évènement obligea Duhalde à convoquer des élections anticipées. Ne pouvant lui même se présenter il décida de soutenir Nestor Kirchner, gouverneur sans charisme d’une des provinces de Patagonie.
Le Parti Justicialiste (péroniste) éclata et pour la première fois de son histoire, trois candidats issus de ses rangs se présentèrent : Rodriguez Saa (déjà démissionné par la rue en 2002), Carlos Menem de la droite péroniste (déjà élu à deux reprises) et Nestor Kirchner, poussé et soutenu par Duhalde. Durant la campagne électorale, nombreux sont ceux qui considérèrent Kirchner comme la « marionnette » de Duhalde. A l’issue du premier tour, Menem arriva en tête avec 25 % des voix, suivi par Kirchner avec 22 % des voix. Crédité d’une large défaite, Menem décida de se retirer. Kirchner devint donc président. Nombreux sont ceux qui estimèrent que les secteurs dominants avaient poussé Menem à l’abandon pour priver Kirchner de la légitimité « démocratique » du deuxième tour et ainsi pouvoir mener une politique de déstabilisation en vue de s’en débarrasser au cas où il se décide à mener une politique contre leurs intérêts.
2- Au pouvoir, Kirchner décida, à la surprise générale (à commencer par celle d’Hebe de Bonafini, présidente des Mères de la Place de Mai) de faire le « ménage » dans les institution : police, armée, Cour suprême, allant même jusqu’à impulser la nullité des lois d’impunité concernant les militaires ayant commis des tortures et assassinats durant la dictature. Néanmoins il ne poussa pas le bouchon jusqu’à rompre avec le FMI, même si il se refuse à augmenter les tarifs des services publics privatisés comme le demandent les multinationales étrangères.
3- Kirchner reçu tous les mouvements de chômeurs acceptant même certaines de leurs revendications. A ce moment, le mouvement piquetero se divisa en trois tendances. La première, menée par D’Elia de la Federacion Tierra y Vivienda, affiliée au syndicat CTA soutient Kirchner, décida de ne plus couper les routes, D’Elia allant même jusqu’à affirmer qu’il prendrait les armes pour le défendre. La deuxième, composée des MTD Anibal Veron, de Barrios de Pie et plus ou moins de la Corriente Clasista y Combativa, reste critique en évitant de s’attaquer directement à lui. La troisième, comprenant les mouvements de chômeurs des partis d’extrème gauche appellent à la révolution et estiment que la politique de Kirchner ne change rien (pour simplifier).
En octobre 2003, plusieurs milliers de chômeurs bloquèrent les accès à la capitale fédérale. Une campagne médiatique orchestrée par la droite argentine exigea de Kirchner une politique de répression. Kirchner affirma publiquement qu’il se refuserait de réprimer les chômeurs comme son prédécesseur… Duhalde.
4- D’Elia a publiquement accusé les piqueteros « durs » d’être manipulés par des agents de la police provinciale de Duhalde. Kirchner s’est attaqué à cette police en limogeant certains membres.

Tous ces faits sont antérieurs au 20 décembre 2003, y compris le n°4.

Au sujet de l’attentat proprement dit : Castells du Mouvement indépendant des retraités et des chômeurs (MIJD), une composante du bloc national piquetero (extrème gauche), a accusé le gouvernement argentin d’être l’« auteur intellectuel » de l’explosion. « Il sait bien que ce n’est pas vrai », a répondu le ministre de l’intérieur. De son côté, D’Elia de la FTV (Fédération terre et habitat, affiliée à la CTA), allié de Kirchner, a affirmé que ce fut un auto-attentat.
Si ce n’est ni le gouvernement, ni l’extréme gauche mais qui cela peut-il bien être ??

Tout ceci ressemble étrangement à la « stratégie de la tension » des années 60 et 70 en Italie n’est-ce pas ? Eh bien pour trouver les bonnes réponses aux questions suivantes, lisez Rapport sur les dernières chances de sauver le capitalisme en Italie de Censor, éditions IVREA

QUESTIONS :

a) Qui a intérêt à une escalade du cycle habituel provocation/réactions/répression ?
1-Kirchner 2-Les trotskistes 3-la droite 4-l’armée 5- tout le monde

b) Comment faire tomber Kirchner ? 1- coup d’Etat 2- Révolution 3- attendre

c) Par qui le remplacer ? 1-Duhalde 2- les militaires 3- les trotskistes 4- rien

d) Pour quoi faire ? 1- relancer l’industrie automobile 2- récupérer les Malouines 3- des goulags

Allez je vous aide :

Au fait, et la deuxième bombe ?

F.G. santelmo@no-log.org