Après les trois assassinats commis par la police suisse durant le
mois de mars et avril, il était temps de réagir. Dans l’affaire du
jeune lyonnais Sébastien abattu par la police vaudoise, deux
personnes sont toujours en prison: Yunus, le chauffeur de la voiture
dans laquelle Sébastien a été tué et Erdal, le frère de Sébastien qui
a été arrêté lorsqu’il était venu chercher le corps du défunt avec sa
famille. Ce dernier est incarcéré à Fribourg, raison pour laquelle
cette ville a eu l’honneur d’accueillir cette manifestation.

Un cortège d’environ 150 à 200 personnes, surtout des anarchistes et
des communistes, est parti vers 15h45 de la place Python. Derrière
une grande banderole de front, cette belle foule s’est donc mise à
bouger en direction de la rue de Lausanne. Après environ une
demi-heure, le cortège a atteint la prison à la Karrweg où Erdal est
incarcéré. Aucun incident est à signaler pendant le défilé, le
dispositif policier important, qui était présent selon médias
bourgeois, n’a été vu nulle part. Arrivés à la prison, on s’est fait
remarquer à l’aide de divers engins pyrotechniques. Les prisonniers
nous ont certainement vu et entendu et à la fin, la fumée était
tellement épaisse qu’on ne voyait quasiment plus rien. Les flics
trouvaient ça beaucoup moins drôle et ils ont souligné leur grogne
par quelques tirs de balles en caoutchouc. Heureusement pour nous,
ils n’ont pas eu l’idée de faire ce qui paraissait évident de leur
point de vue: bloquer le pont afin de nous empêcher de regagner le
centre-ville. Vers la Rue des Bouchers, si je ne me trompe pas, le
cortége a commencé à se disperser après que des vitres d’un poste de
police ont été brisées. Apparemment, il y a aussi eu un début
d’incendie, sans doute dû aux pyros. Toutefois, il paraît peu
probable que des manifestantEs aient essayé de „bouter le feu“ à cet
immeuble d’habitation, comme c’est formulé dans l’article d’un
journal suisse allemand
.
Finalement, la manif est certainement à considérer comme un succès.
Un signe fort de solidarité a été apporté aux prisonniers et on a pu
défiler assez librement dans la ville. Les flics n’avaient
manifestement pas attendu tant de combativité, ce qui, étant donné le
contexte, est quand même bien naïf de leur part. Ni oubli, ni pardon!

47 personnes interpellées, 29 ont été relâchées durant la nuit de
samedi à dimanche, et les 18 autres dimanche en fin d’après-midi.
[ contact antirep: ea@immerda.ch _avec pgp]

tract distribué pendant la manif: http://ch.indymedia.org/fr/2010/06/76337.shtml