La Confédération syndicale « Initiative anarchosyndicaliste » lutte pour une société de liberté et d’égalité, débarrassée de toutes formes d’exploitation et de domination de l’homme sur l’homme, raison pour laquelle elle est constamment prise pour cible par l’Etat et ses structures répressives – la police, les services secrets et les formations para-policières.

Rappelons que six anarchosyndicalistes de Belgrade ont passé presque six mois en prison suite à l’accusation grotesque de « Terrorisme international », que quatre autres de nos compagnons font l’objet d’un procès politique au motif d’avoir « obstrué la justice », et que des appels à ce que les membres de l’ASI soient lynchés en public ont été lancés par des groupes para-policiers.

De même qu’auparavant, maintenant encore ces procédés de la part de ceux qui détruisent nos vies ne font que renforcer notre esprit de lutte et accentuer notre conviction que nous sommes sur la bonne voie. Nous faisons savoir que nous ne cesserons nos actions et entreprises et que nous lutterons avec encore plus de sérieux et de combativité en faveur de la liberté, contre l’exploitation, les privatisations et les licenciements.

Les rues appartiennent au peuple et non aux bandes fascistes.

Assez de répression contre les activistes syndicaux. Assez de violence !

Le Secrétariat de la confédération syndicale « Initiative anarchosyndicaliste ».

http://inicijativa.org/tiki/tiki-read_article.php?artic…=2568

« Nous ne nous faisons aucune illusion » (groupe de soutien aux 6 de Belgrade, Toulouse)

Interview réalisée par email ce 13 mai – avec les membres du groupe de soutien aux anarchistes serbes (CNT-AIT, Toulouse). Merci à eux !

– Votre association apporte un soutien aux anarchistes interpellés il y a quelques mois à Belgrade. Que leur reproche-t-on exactement ?

Cette affaire fait suite à une petite « action » à l’ambassade de Grèce à Belgrade dans la nuit du 24 au 25 août 2009. Cet acte symbolique de protestation contre la détention arbitraire d’un rebelle grec dans son pays a été revendiqué par un groupe anarchiste inconnu en Serbie. Cet acte se résume à un graffiti et à un jet de bouteilles de bière contenant un liquide inflammable qui ne laissa que quelques traces noires, causées par la fumée. Les dommages et la menace furent si négligeables que l’ambassade a fonctionné tout à fait normalement dès le lendemain matin. Par la suite il s’avéra que la facture pour réparer les « dégâts » s’élève à 18 euros ! Le groupe qui l’a revendiqué étant inconnu, les médias ont sollicité les commentaires de Ratibor Trivunac, le secrétaire de l’ASI-AIT, la seule organisation ouvertement anarchiste en Serbie. Ne sachant pas lui-même qui en sont les auteurs, et bien qu’il ne condamne pas l’acte (symbolique et minime, en tout cas bien moins grave que la violence bien réelle du pouvoir que la population ressent dans sa chair), il ne l’a pas non plus soutenu. Car ce type d’action individuelle ne fait pas partie des méthodes anarchosyndicalistes : toute véritable transformation sociale émancipatrice ne peut être atteinte qu’à travers l’action autonome et organisée de la population consciente d’un tel objectif. Malgré cela, la police a arrêté le secrétaire et cinq autres militants et sympathisants de l’ASI-AIT. Rapidement, les « 6 de Belgrade » ont été accusés de rien de moins que de « terrorisme international ». Accusations particulièrement graves pour lesquels ils encouraient jusqu’à 15 ans de prison, une peine extrêmement sévère en Serbie, dans la même catégorie que des crimes comme le génocide. Tel est le fond grotesque de l’affaire : qu’un acte symbolique qui n’a nui à personne soit traité comme les crimes de guerre tels que le viol de masse et le génocide ! Alors que dans le même temps le pouvoir serbe relayé par les médias s’interroge encore de savoir si le massacre perpétré à Srebrenica est un crime de guerre ou non !

– Vous avez organisé une activité de soutien à Toulouse le 9 mai 2010, quel était son programme ?

La CNT-AIT de Toulouse a effectivement organisé à « La Chapelle » une après-midi de rencontres et d’échanges autour de la solidarité internationale avec les compagnons serbes. Ce moment fut une réussite à tous points de vue. D’abord par la participation d’un public venu en nombre et qui a pu rencontrer un des 6 de Belgrade, Ratibor lui-même, qui nous a fait la bonne surprise de sa visite. Bien entendu, le débat suivi par plus de 80 personnes et portant sur l’actualité sociale dans les Balkans s’est retrouvé enrichi par son témoignage de première main concernant la situation dans cette région, en particulier en Grèce. Après quoi, trois groupes de musiques klezmer, tchèque et manouche sont venus gracieusement prêter leur concours à cette journée. Ces musiques, chants et danses populaires sont venus souligner concrètement que la solidarité des exploités se moque des nationalismes guerriers et que face à cette société mortifère l’enthousiasme est à l’ordre du jour.

– Pour quelles raisons soutenez-vous les 6 de Belgrade et quel est le soutien dont ils ont besoin ?

Il apparaît clairement que ce sont les idées cosmopolites que portent les anarchosyndicalistes serbes, que cherche à faire taire le pouvoir, dans une région déchirée par les nationalismes et les identités imaginaires. C’est pourquoi partout dans le monde la voix des anarchosyndicalistes et de leurs amis s’est élevée pour dénoncer le cas des 6 de Belgrade et faire vivre la solidarité internationale. En France après le 26 septembre, avec un rassemblement de soutien à Lyon, une dizaine de compagnons de la CNT-AIT ont occupé le Centre culturel de Serbie à Paris, le 17 octobre 2009. Ici à Toulouse, la venue de l’équipe de football de Belgrade, le 3 décembre 2009, fût une occasion d’informer le public de la situation. Le contexte du match retour était très particulier puisqu’il se déroulait après le décès d’un jeune supporter toulousain, victime d’exactions de bandes nationalistes à Belgrade lors du match aller. Quant à nous, nous ne confondions pas les supporters serbes avec les fascistes et 15 jours avant le match nous avons appelé à fraterniser avec eux. Encore très récemment, lundi 3 mai, M. Batakovic, l’ambassadeur de la Serbie, était à la Faculté de lettres de Besançon pour donner une conférence sur les relations diplomatiques entre la France et la Serbie. Des compagnons y ont interpelé le diplomate serbe sur la détention abusivement longue, les tortures, la violation des droits, l’absence de preuves, la campagne médiatique calomnieuse et le soutien passif de l’État à des groupes nationalistes menaçant nos compagnons. Devant les arguments pertinents des compagnons, l’ambassadeur finit par en prendre acte et a déclaré qu’il en référerait à sa hiérarchie.

– Dans l’affaire des 6 de Belgrade, avez-vous des attentes ou exigences particulières à l’endroit des autorités serbes ?

Nous ne nous faisons aucune illusion. Nous n’attendons de l’État serbe ni clémence, ni pardon. Nous ne l’attendons ni de l’État serbe, ni d’aucun autre, car ce sont les pouvoirs institués, les gouvernements, les juges, les capitalistes, les policiers et les gardiens de prison qui nous maintiennent sous le joug du Capital. Et pour celui qui veut s’en délivrer ce sont arrestations, isolements et tortures. Si les mots de justice et de vérité ont encore un reste de sens pour les tenants du pouvoir serbe, alors ils doivent cesser immédiatement de persécuter nos compagnons, non seulement les 6 de Belgrade mais aussi 5 autres anarchosyndicalistes, poursuivis pour « obstruction à la justice » alors qu’ils manifestaient leur solidarité.

– Envisagez-vous d’autres activités en rapport avec la Serbie ?

Nous continuerons de profiter de tous les éventuels événements sportifs, culturels ou diplomatiques impliquant la Serbie pour faire connaître l’injustice que subissent nos compagnons et aussi la vérité sur la lutte révolutionnaire pour laquelle ils subissent la répression et la violence de l’État Serbe. Et nous encourageons toutes celles et ceux qui, dans le monde, luttent pour la liberté et l’émancipation de l’humanité, à agir de même, solidairement.

Lien : CNT-AIT, mail. Publié par Dragan Grcic à l’adresse

http://www.serbie-droitshumains.blogspot.com/2010/05/no….html

traduction

http://www.balkanikum.vefblog.net/133.html#_681