N°15 € 22 mai 2003

Cette chronique hebdomadaire est éditée et diffusée par
le Collectif guantanamo, 5 rue de Douai, 75009 Paris
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LES INFORMATIONS SONT CLASSÉES EN ORDRE CHRONOLOGIQUE DÉCROISSANT

21/05/03 – Des prisonniers seraient devenus fous

Un Pakistanais libéré de la base de guantanamo, où il était détenu, a affirmé lundi que la plupart des quelque 650 prisonniers qui y étaient encore retenus en raison de leur lien supposé avec le réseau Al-Qaïda, souffraient de troubles mentaux.
« La majorité des prisonniers du Camp X-Ray ne connaissent même pas le nom d’Al Qaïda, a déclaré Shah Muhammad, 23 ans, de retour à Alladhand Dheray, son village natal, dans le district de Dir, à environ 20 km de la frontière entre l’Afghanistan et la province pakistanaise de la Frontière du Nord-Ouest.
« La plupart d’entre eux sont dans un état mental critique et sont mentalement dérangés ».
Muhammad a été relâché au début du mois du Camp X-Ray, la prison située sur la base navale américaine de Cuba, avec deux autres Pakistanais, Jehan Wali et Sahibzada Usman Ali, et remis aux autorités pakistanaises le 8 mai. Il est rentré chez lui vendredi.
« Jehan Wali n’a parlé à personne pendant les huit derniers mois », a indiqué Muhammad, son camarade de détention.
Boulanger de formation, Muhammad était l’un des quelque 6 000 Pakistanais, selon les estimations, qui ont suivi les appels enflammés des imams et ont gagné l’Aghanistan pour y défendre les talibans contre l’intervention militaire menée par les États-Unis en octobre 2001.
Il a indiqué qu’il avait été capturé dans la ville de Mazar-i-Sharif, dans le nord de l’Afghanistan, par l’Alliance du Nord opposée aux miliciens islamistes, en novembre 2001 et livré aux troupes américaines qui les ont transférés dans la baie de guantanamo.
« Avant d’embarquer à bord de l’avion, ils nous ont lié les mains et les pieds, collé du papier adhésif sur la bouche, attaché des bandeaux noirs sur les yeux et bouché les oreilles. Nos barbes et nos cheveux avaient été tondus, a raconté Muhammad.
« Après un voyage de 18 heures dans ces conditions, nous avons été jetés dans des cages comme de vulgaires animaux ».
Pendant le premier mois, les prisonniers n’ont pas été autorisés à se parler entre eux, et les appels des musulmans à la prière étaient bannis, se souvient-il. Cependant on ne lui a pas interdit de prier.
Il a affirmé que des gardes américains avaient torturé des détenus.
« Pendant plusieurs mois, des prisonniers ont subi fréquemment des tortures. Plus tard, après l’intervention de la Croix-Rouge, les séances de torture se sont limitées aux interrogatoires, et l’interdiction de l’appel à la prière et de parler avec ses compagnons de détention a été levée. Une fois que les enquêtes ont été terminées et que nous avons été déclarés innocents, nous avons été bien traités et on nous a donné de la bonne nourriture et accordé d’autres privilèges.²
Muhammad envisage d’attaquer en justice le gouvernement américain.
« Le gouvernement américain, sans aucune preuve ni justification, m’a retenu prisonnier pendant 18 mois. Les États-Unis devraient me verser des indemnités pour compenser cette perte de liberté », estime-t-il.
Source : Agence France-Presse, 19 mai 2003

21/05/03 – Tout va bien à Iguana House

– ³Iguana House²: c¹est ainsi qu¹est appelé le bungalow dans lequel les 3 enfants capturés par les forces US en Afghanistan sont détenus à guantanamo. Il y a quelques jours, le commandement militaire US a organisé une visite guidée du bungalow pour quelques journalistes, qui n¹ont cepndant pas pu rencontrer les détenus, mais simplement constater qu¹ils bénéficiaient d¹un certain confort : un TV et des jeux. À en croire le lieutenant-colonel Barry Johnson, jamais ces enfants n¹ont bénéficié de si bonnes conditions de vie, avec 3 repas par jour et un enseignement en anglais, lecture, écriture et mathématiques. À leur arrivée, ils ont été soumis à des tests pour déterminer leur âge et il s¹est avéré qu¹ils étaient âgés entre 13 et 16 ans. Ils ont donc été séparés des autres détenus. Ils ne sont pas pour autant considérés comme enfants prisonniers de guerre mais ont été étiquetés ³combattants ennemis juvéniles². Ce qui ne leur donne, comme aux autres détenus, aucun droit. On ne connaît l¹identité que d¹un des trois enfants détenus, le Canadien d¹origine égyptienne Omar Khadr.

21/05/03 – La Cour suprême rejette l¹appel de la Coalition du clergé

– La Cour suprême a rejeté lundi 19 mai l¹appel interjeté par la Coalition du clergé, des juristes et des enseignants contre le rejet de sa plainte par la 9ème Cour d¹appel fédérale. dans sa plainte, la Coalition exigeait que les prisonniers de guantanamo soient pourvus de défenseurs et présentés à des tribunaux US, que leur identité soit rendue publique et que des charges soient retenues contre eux. La Cour suprême a estimé, comme la Cour d¹appel fédérale, que la Coalition n¹était pas habilité à représenter juridiquement les prisonniers de guantanamo.

17/05/03 – Libération de 5 détenus saoudiens

– Cinq Saoudiens ont été libérés de guantanamo et sont rentrés chez eux jeudi 15 mai, a annoncé le ministre de l’Intérieur saoudien, le Prince Nayef. Environ 100 Saoudiens sont détenus à guantanamo. Le Prince Nayef a annoncé que Riyad poursuivrait ses efforts pour obtenir le départ de ses ressortissants de guantanamo « afin qu’ils soient jugés par des cours légales et justes dans le cadre du rejet par le pays de toutes les formes de terrorisme ».

17/05/03 – USA : Moussaoui pourra interroger Binalshibh

– Rejetant un compromis proposé par le gouvernement US, la juge fédérale Leonie Brinkema a une nouvelle fois décidé jeudi 15 mai que le Zacarias Moussaoui, seul inculpé des attentats du 11 septembre 2001, pourra interroger directement le Yéménite Ramzi Binalshibh, un membre d’AlQaïda détenu aux USA pour assurer sa défense. La décision de la juge rend virtuellement certaine l’audition le 3 juin prochain par une cour d’appel des arguments de Moussaoui sur son droit à interroger Binalshibh, un des coordinateurs présumés des attentats du 11 septembre, par liaison vidéo.
Le gouvernement US s’est opposé à cet interrogatoire, craignant que Moussaoui ne dévoile des informations relevant de la sécurité des USA. Il avait fait appel de la première décision de Leonie Brinkema autorisant Moussaoui à interroger Binalshibh.
Les procureurs auraient offert jeudi de fournir des résumés des déclarations des témoins lors de l’audience du 3 juin comme alternative, mais la juge Brinkema a décidé que cette solution ne protégeait pas le droit de Zacarias Moussaoui à disposer d’éléments lui étant potentiellement favorables. Assurant seul sa défense, Moussaoui souhaite interroger Ramzi Binalshibh pour que celui-ci atteste que Moussaoui ne devait pas participer aux attentats du 11 septembre 2001. Une cour d’appel doit juger le 3 juin prochain si une telle procédure est possible.

16/05/03 – Des suspects de ³terrorisme² détenus dans des lieux tenus secrets

– Pour la première fois depuis le 11 septembre 2001, un responsable militaire US requérant l¹anonymat a reconnu au micro de la ³Voice of America² que des suspects de ³terrorisme² étaient détenus dans des lieux gradés secrets en dehors des USA. Ces lieux s¹ajoutent aux deux prisons connues de bagram, en afghanistan, et de guantanamo. Selon ce responsable, ces lieux secrets ne sont pas sous le contrôle du Pentagone. En décembre dernier, le Washington Post avait soulevé la question des lieux de détention secrets en dehors des USA en écrivant que certains suspects capturés par les USA avaient été transférés en Égypte, en Jordanie et au Maroc. Le mois dernier, le chef du bureau juridique du Département d¹État confirmait dans une lettre que certains suspects pourraient être transférés ³dans d¹autres pays pour continuer à y être détenus pour notre compte². La ³Voice of America² a découvert l¹existence de lieux secrets de détention en enquêtant sur le sort de Suleiman Abdalla, arrêté par les autorités kényanes en mars dernier et soupçonné de faire partie d¹Al Qaïda. Alors que les autorités kényanes ont affirmé avoir remis le suspect aux autorités US, le FBI a démenti avoir connaissance de l¹affaire et le porte-parole du Département de la Justice a déclaré à la ³Voice of America² que le suspect se trouve toujours en Afrique. D¹autres sources gouvernementales ont déclaré que l¹homme était détenu mais pas par les USA. Il semble donc bien que les USA sous-traitent à des ³pays amis² la détention de suspects de ³terrorisme².

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