Le 15 février 2010, à six heures du matin, Hélène, militante du RESF Paris, entend des coups violents frappés à sa porte. Cinq policiers de la section anti-terroriste de la brigade criminelle surgissent chez elle et perquisitionnent son domicile et sa cave, l’informant qu’ils étaient là pour ses idées «gaucho» et ses actions militantes. Au bout de quelque temps, elle finira par apprendre à sa grande stupéfaction qu’elle est soupçonnée avec d’autres de dégradations de distributeurs automatiques de billets appartenant à des banques ayant dénoncé des personnes dites sans-papiers. Elle est ensuite emmenée au 36 quai des Orfèvres, où sa garde à vue se poursuivra pendant plus de 13 heures, avec fouille à nu, deux interrogatoires, prélèvement d’ADN, prises d’empreintes et de photos anthropométriques et des traces de sa maladie génétique afin qu’elle soit «désormais reconnaissable».

Or depuis deux ans Hélène gère une liste anti-rafles. Elle possède une centaine de numéros de téléphone, ceux des urgences RESF et ceux de militants souhaitant être avertis des rafles dans les quartiers. En avisant ces personnes, Hélène se livre à un acte citoyen qui permet, grâce aux militants qui se rendent sur les lieux, de prévenir les passants et souvent, d’éviter des arrestations.

Devant l’inanité et la stupidité des soupçons, Hélène est ressortie de sa GAV en fin de journée, sans son téléphone et les numéros qui y figuraient, mais totalement libre et sans qu’aucune poursuite soit engagée contre elle.

13 heures 20 d’humiliations et d’angoisse pour son militantisme et son empathie à l’égard des personnes dites sans-papiers ! Hélène a porté plainte auprès du Procureur de la République et Procureur général de Paris pour atteintes illégitimes à sa vie privée, à son intégrité physique, à sa liberté d’aller et venir ainsi qu’à sa dignité.

Ce qui est arrivé à Hélène pourrait arriver à chacun de nous et, en tout cas, à n’importe quel militant de RESF Paris, puisque beaucoup utilisent cette liste anti-rafles pour communiquer.

À travers Hélène, c’est RESF et les militants qui soutiennent les sans-papiers qu’on a voulu mettre au pas. À nous d’être présents à ses côtés pour la soutenir et refuser ces attaques inadmissibles contre une militante et le réseau.

Pour couvrir une partie des frais d’avocat et de procédure, un bal de solidarité est organisé le vendredi 7 mai à l’Espace MACAQ, 123 rue de Tocqueville – Paris 17e, de 18 heures à minuit.

Tous à l’Espace MACAQ pour faire la fête avec Hélène et la soutenir !

RESF Paris, 28 avril 2010.