1er Mai : Déclaration commune des organisations ouvrières iraniennes

Le 1er Mai est la journée de solidarité internationale de la classe ouvrière et un jour où les ouvriers protestent partout dans le monde contre la pauvreté et l’inégalité. En ce jour, dans le monde entier, des millions de travailleurs arrêteront le travail, prendront les rues et montreront leur colère et leur dégoût face à l’annonce des nombreuses catastrophes que le capitalisme inflige à l’humanité et leurs cris pour la libération de l’oppression et de l’exploitation.

Les protestations des travailleurs contre la brutalité du capitalisme et les inégalités retentiront partout dans le monde le 1er Mai alors que l’interdiction de la célébration de cette journée est effective en Iran, et de nombreux travailleurs qui avaient organisé le 1er Mai 2009 ont été jugés, emprisonnés et condamnés à de lourdes peines. Des dirigeants et militants ouvriers croupissent en prison pour avoir défendu leurs droits humains fondamentaux.

Avec une telle effroyable absence de droits sociaux pour les travailleurs, dans conditions de trois décennies de système capitaliste en Iran après la révolution de 1979, la réduction du salaire minimum à un quart en dessous du seuil de pauvreté et une absence de paiement régulier de ces salaires, les licenciements massifs de travailleurs et les contrats temporaires, ont imposé des conditions dignes de l’enfer à des millions de familles ouvrières. Aujourd’hui, plus que jamais, pour assurer le taux de profit du capital, des usines sont fermées et des subventions réduites, coupant ainsi les derniers fils pour la survie de millions de familles ouvrières pour remplir les poches des investisseurs.

Mais les travailleurs ont prouvé lors de la révolution de 1979 ainsi que ces dernières années, qu’ils ne toléreront pas cette misère, que malgré la prison et la répression, ils se lèveront avec le peuple contre les violations de nos droits humains les plus fondamentaux et que nous ne leur permettront pas de ruiner encore plus notre existence. Nous sommes les principaux producteurs des richesses et des marchandises dans la société et nous avons le droit à une vie humaine correspondante aux standards les plus élevés de la vie humaine d’aujourd’hui.

Dans ce contexte, nous protestons aussi contre les circonstances qui sont celles depuis le dernier Premier Mai, depuis que les masses en Iran ont été exposées à la suppression de leurs droits. Nous avançons les revendications suivantes et demandons leur effet immédiat :

1 –Nous sommes libres de nous organiser (indépendement du gouvernement et des employeurs), de faire grève, de protester, de manifester, de nous rassembler et de parler librement. C’est notre droit et les droits sociaux des travailleurs et de la population d’Iran doivent être reconnus inconditionnellement.

2 –Nous voyons le plan de coupes budgétaires dans les subvention (pour des subventions ciblées) et le salaire minimum à 303 tomans comme imposer graduellement la mort à des millions de familles ouvrières et revendiquons la suspension immédiate du plan de réduction des subventions et l’augmentation du salaire minimum à 1.000 tomans.

3 – Les arriérés de salaires ouvriers doivent être payés immédiatement et sans aucun prétexte pour ne pas le faire. Le non-paiement des salaires doit être jugé comme un crime et les dommages causés aux travailleurs doivent être payés.

4 – Le licenciement de travailleurs, quel qu’en soit le prétexte, doit s’arrêter et ceux qui sont sans-emploi ou qui ont atteint l’âge de travailler et prêts pour un emploi doivent percevoir une assurance chômage appropriée jusqu’à ce qu’ils soient employés.

5 – Nous voulons éliminer les contrats temporaires et la signature de contrats blancs et demandons la sécurité de l’emploi pour tous les ouvriers et travailleurs salariés en accord avec les plus hauts standards de santé et de sûreté. Nous de l’élimination de toutes les agences d’Etat ou contrôlés par l’Etat des lieux de travail.

6 – Nous demandons l’éradication de la peine de mort et la libération immédiate et inconditionnelle d’Ebrahim Madadi, Mansour Osanloo, Ali Nejati et de tous les militants ouvriers ou d’autres mouvements sociaux et l’arrêt des persécutions contre eux.

7 –Nous condamnons toute agression contre les protestations ouvrières ou populaires et voyons ce type de liberté d’expression comme un droit inaliénable de la population.

8 –Nous voulons l’éradication de toutes les lois qui discriminent les femmes et l’assurance de la pleine égalité et des droits inconditionnels des femmes et des hommes dans tous les domaines sociaux, économiques, politiques culturels et de la vie familiale.

9 – Nous voulons que tous les retraités profitent d’une vie prospère sans inquiétudes économique et l’élimination de toute discrimination dans le paiement des retraites et dans les cotisations pour leur sécurité sociale et leur santé.

10 – Le travail des enfants doit être éradiqué, et tous les enfants doivent bénéficier d’établissements éducatifs, de la santé et du bien-être, indépendamment de leur genre, race, religion ou du statut social et économique de leurs parents.

11 – Nous annonçons solennellement notre soutien à tous les mouvements sociaux d’émancipation, et dénonçons fermement les arrestations, jugements et emprisonnements des militant(e)s de ces mouvements.

12 – Nous annonçons notre forte solidarité avec les revendications des enseignants, infirmières et autres classes laborieuses de la société et nous considérons comme leurs alliés et appelons à la satisfaction immédiate de leurs revendications.

13 –Nous sommes partie intégrante des ouvriers du monde et condamnons les expulsions et toutes les formes de discriminations à l’encontre des immigrés afghans ou d’autres nationalités.

14 –Nous apprécions le soutien international avec les luttes ouvrières d’Iran et exprimons notre soutien inflexible à toutes les protestations et luttes des travailleurs à travers le monde ; nous nous considérons comme leurs alliés. plus que jamais, nous insistons sur la solidarité internationale de la classe ouvrière pour paver la voix vers la libération de la brutalité du système capitaliste.

15 – Le 1 Mai doit être déclaré jour férié officiel dans le pays et être inclus dans le calendrier officiel et toutes les restrictions à l’encontre de la reconnaissance de cette journée doivent être abolies.

Vive le 1er Mai !

Vive la Solidarité Internationale des Travailleurs !

Syndicat des Travailleurs de la Compagnie des Bus de Téhéran et Banlieue – Syndicat des Travailleurs du Sucre de Canne d’Haft Tapeh – Syndicat Libre des Ouvriers en Iran – Bureau de Fondation du Syndicat des Travailleurs du Métal et de la Mécanique – Bureau de Fondation du Syndicat des Peintres – Association des Electriciens et des Ouvriers du Métal de Kermanshah – Comité pour Poursuivre la Constitution d’Organisations Ouvrières Libres – Comité de Coordination pour Aider à Former des Organisations Ouvrières – Association pour la Défense des Travailleurs Sans-Emploi et Licenciés de Saghez – Conseil des Femmes

Pour plus d’information vous pouvez contacter les sites suivants

http://iranenlutte.wordpress.com/

http://cgtaddsea.wordpress.com/

http://iransolidaritebesac.wordpress.com/

http://www.iran-echo.com/

le collectif des femmes iraniennes et afghanes du mouvement du 8 mars

http://www.8mars.com/

Derniére minute les arrestations arbitraires de militant syndicalistes iranien-nes s’accèlerent a l’approche du premier mai

Homayoun Jaberi, membre du Syndicat de la Compagnie de Bus de Téhéran et Banlieue, a été condamné par la branche 14, présidée par le juge Taghavi, du Tribunal Révolutionnaire, à un an de prison ferme et à trois ans avec sursis.

Il apparaît que le verdict vient d’être donné pour créer la peur chez les travailleurs avant la Journée Internationale des Travailleurs.

Selon les militants des Droits Humains et de la Démocratie en Iran, Monsieur Jaberi était accusé de participation à un rassemblement dans le but de menacer la sécurité nationale, activités de propagande contre la République Islamique et désordre sur la voie publique. L’année dernière, deux heures avant la célébration de la journée internationale des travailleurs, Monsieur Jaberi avait été arrêté par les forces de sécurité près du parc Laleh. Ils l’avaient transféré depuis le poste de police 148 vers la section 240 de la prison Evin. Monsieur Jaberi a été libéré de prison après avoir payé une caution de 50.000 $.

Il faut se rappeler que Mansour Osanlou, secrétaire du Syndicat de la Compagnie de Bus de Téhéran et Banlieue, a été condamné à cinq ans de prison ferme et il est en prison depuis l’été 2007.

Dans un communiqué daté du 29 avril, le Parti Communiste-Ouvrier indique que de nombreux militants ouvriers et de syndicalistes enseignants à travers le pays sont convoqués devant les tribunaux et intimidés alors qu’arrive le 1er Mai, journée internationale des travailleuses et des travailleurs. Selon le PCOI, ces intimidations visent à semer un climat de peur pour empêcher que les travailleuses et les travailleurs ne manifestent et protestent contre la misère et le régime. Il y a un an, le 1er Mai 2009 à l’aube, le régime avait fait exécuter Delara Darabi pour tenter de terroriser les ouvriers.

Des militants ouvriers qui avaient été arrêtés lors de la manifestation du 1er mai 2009 ont ainsi été convoqués ces derniers jours devant les tribunaux. C’est le cas par exemple de Jafar Azimzadeh, qui avait été arrêté le 1er mai 2009 avec 150 autres militant(e)s ouvriers et avait passé 53 jours en détention pour avoir participé à la célébration de la journée internationale des travailleurs au parc Laleh de Téhéran. A Téhéran, Tabriz, et Hamedan, au moins cinq militants syndicalistes enseignants ont également été convoqués et à Kermanshah, un enseignant a été condamné à une amende de plus d’un million de rials. Le régime cherche ainsi aussi à intensifier la pression sur les enseignants alors que la colère monte dans cette catégorie de salariés.

En conclusion, le PCOI appelle tous les travailleurs, les enseignants, les jeunes et leurs familles à descendre massivement dans les rues à Téhéran comme dans tout le pays pour dénoncer leur haine face aux crimes de la République Islamique et pour exiger la libération de tous les prisonniers politiques