Sur la cote nahua du Michoacán, le 20 avril dernier, Francisco de Asís Manuel, président du commissariat aux biens communaux de Santa María Ostula, a été enlevé par un groupe paramilitaire fortement armé. A ce jour (28 avril), on demeure sans nouvelles de lui, et l’on craint pour son intégrité physique, et pour sa vie.
Hier, 27 avril, un groupe de paramilitaires a attaqué la caravane de la mission humanitaire envoyée par plusieurs organisations du mouvement social de l’Oaxaca en direction de la municipalité autonome de San Juan Copala, dans la Mixtèque d’Oaxaca. Plusieurs des participants ont été blessés par balles.
Dans les deux cas, il s’agit d’agressions graves contre des compañeros membres du Congrès National Indigène (CNI) et de l’Assemblée Populaire des Peuples de l’Oaxaca (APPO), deux organisations du mouvement indigène national anti-systémique, qui ont engagé la lutte pour l’autonomie, en s’appuyant sur l’autodéfense et la communalité indigène, dans le cadre de l’exercice du droit à l’autodétermination.
Comme on l’a maintes fois répété à propos des communautés zapatistes du Chiapas, l’utilisation de corps de paramilitaires par l’Etat mexicain, dans la guerre ouverte qu’il mène contre les peuples indigènes du pays, est flagrante. Notamment là où la résistance indigène fait face aux prétentions de privatisation des entreprises multinationales.
Nous appelons à la vigilance solidaire et à une action urgente de dénonciation toutes les voix, organisées ou non, de la société civile nationale et internationale. Il s’agit, par tous les moyens dont elles disposent, de contribuer à éviter des dénouements tragiques dans tous ces cas de répression qui aujourd’hui s’abattent sur nous en cascade dans tout le Mexique.
Fraternellement
Plus jamais un Mexique sans nous !