Le renouveau du syndicalisme passe aujourd’hui par la remise en cause de textes qui figent le paysage social en empêchant l’arrivée de nouveaux intervenants capables de remettre en cause l’existant et de donner un nouveau souffle au syndicalisme. Oui, nous pensons que le monde du travail divisé est plus fragile mais nous pensons aussi que le syndicalisme doit se rénover et que son état actuel ne profite qu’aux patrons et au gouvernement. L’échec de la bataille contre la loi Fillon sur les retraites alors que des millions de personnes manifestaient le 13 mai dernier, la stratégie de morcellement des actions jusqu’aux vacances, la signature de l’accord sur la formation professionnelle hors du temps de travail, et l’accord sur les caisses de retraites complémentaires montrent l’absence de volonté de mener le combat. Si rien ne bouge nous subirons une défaite identique sur l’ensemble des « grands chantiers » du moment : sécurité sociale, privatisation des services publics, droits des salariés et des chômeurs etc…

Il est de bon ton dans cette période électorale, que chaque organisation syndicale se présente comme défendant l’entreprise, son statut, le droit des agents etc. Tout le monde sait aujourd’hui que gouvernement et directions ont engagé le compte à rebours pour la privatisation d’EDF/GDF, pour le changement de statut des entreprises et des agents, avec toutes les régressions sociales, économiques, industrielles dont de tels projets sont porteurs. Ne serait-il pas temps qu’une réelle stratégie de luttes contre de tels projets soit présentée ? Pour nous, il est clair que nous n’arrêterons pas le processus en cours avec des petites grévettes. Il est grand temps que ceux qui se disent contre la privatisation, contre l’ouverture du capital, contre le changement de statut mettent en débat, dans l’ensemble des services d’EDF/GDF, la grève totale jusqu’au retrait de tous ces projets. Pourquoi ne pas organiser un vote des agents d’EDF/GDF sur une telle proposition ?

Il en est de la responsabilité du mouvement syndical. Ne pas mettre en action un tel niveau de mobilisation, signifierait un accompagnement par le mouvement syndical du processus de privatisation. Le 27 novembre 2003, plus de 10 % du corps électoral n’a peu s’exprimer. Et pour cause, les directions avaient engagé de nouveaux procès contre les listes Sud-Energie et ont suspendu le processus électoral à la DEGS Paris (Centres Nord et Aurore), aux services centraux, à Nice, au C.P.N. de Belleville, au transport gaz etc… Des milliers d’agents n’ont donc pu pas voter le 27 novembre comme les autres. Cette situation profondément anti-démocratique risque de nous obliger à engager une procédure contre la validité d’une élection ou l’ensemble du corps électoral ne peut voter en même temps. A Paris plus de 60 % du personnel (Paris nord et Aurore) ne pourra voter ! Seuls les agents du centre Paris Tour Eiffel voteront ! A Paris les centre sont imbriqués les uns dans les autres, un centre gère l’administratif (la paie), l’autre centre gère la « politique » ! Mais les agents doivent-ils voter pour des représentants qui siègent en organismes statutaires uniquement pour la gestion des contrats de travail, où pour influer sur la politique néfaste de la direction ?

Les agents d’agences St Ambroise (Paris Aurore) ou ceux de Plaine Monceaux (paris Nord) vont élirent (on ne sait quand) des représentants en organismes statutaires dans leurs centre respectif, alors que la politique des agences clientèle de l’ensemble de Paris est décidée par Paris Tour Eiffel dont les représentants ont été élus le 27 novembre 2003. Cherchez l’erreur ! Les directions ne veulent pas de Sud-Energie ! Vous avez montré votre intérêt pour nos idées, pour nos écrits ! Les directions nous traînent dans des procédures judiciaires qui coûtent cher pour un syndicat jeune, mais nous ne lâcherons pas ! C’est la guerre sociale que nous ont déclarée le gouvernement et le patronat / MEDEF Chaque jour qui passe apporte son lot de mesures contre les salariés et leurs familles. Plans de licenciements, indemnités de chômage réduites, baisse du pouvoir d’achat, augmentation des prix et des impôts, s’accumulent sur les salariés pendant que les plus riches et les gouvernants s’exonèrent, se distribuent les avantages et s’amnistient, – Après avoir enclenché un mécanisme de baisse des pensions et d’allongement du temps de cotisation retraite, –

Après avoir profité des effets de la canicule pour proposer la suppression d’un jour férié, ce jour là aura le même sort que la vignette auto en son temps, Le gouvernement et le MEDEF s’attaquent maintenant aux 35 heures. Le RTT serait le responsable de tous les maux dont souffre la société française. »Travailler si peu serait une atteinte à la liberté pour tous les salariés qui demandent un meilleur pouvoir d’acha », argumentent sans sourciller les plus éminents responsables de notre gouvernement et du patronat. D’ailleurs nos directeurs (dont nous demandons de connaître les salaires : les dix plus gros salaires d’EDF ont progressé en 2001 de plus de 35 %) viennent de nous accorder pour 2003, 1 % d’augmentation (0,3 % au premier janvier et 0,7 % au premier septembre) royal non ! Il y a de quoi rêver : ceux qui bloquent les salaires utilisent maintenant nos difficultés de vivre pour justifier de nouvelles régressions sociales. Victimes, nous sommes maintenant coupables. C’est une véritable provocation contre le monde du travail, surtout lorsque l’on sait que les Français génèrent une des plus forte valeur ajoutée dans le monde et que le cru 2003 s’annonce comme exceptionnel. Qu’est-t-il fait de cette richesse créée ? Voilà la question que nous devons poser. Les richesses que nous créons doivent nous revenir. En 20 ans, 10 % supplémentaires de la valeur ajoutée sont partis dans l’escarcelle du capital. Cet argent c’est celui des salaires, des hôpitaux, des écoles… en résumé, de notre vie. Ce que le gouvernement appelle ses grands chantiers ont tous comme caractéristique une grave régression sociale.

De la déréglementation aux privatisations, de la retraite à la sécurité sociale, de l’emploi aux salaires, du temps de travail à toutes les augmentations que nous vivons au quotidien le mot d’ordre est simple : faire payer les plus petits pour enrichir les plus gros ! Cette avalanche d’agressions que nous subissons peut donner un sentiment d’impuissance. Pourtant, et l’histoire le montre, ensemble nous pouvons remettre en cause la politique libérale mise en œuvre qui tend à transformer notre société sur le modèle des sociétés sud américaines ou les investissements collectifs sont tournés vers la police et l’armée avec pour objectifs le contrôle, l’encadrement et la répression des populations. Se donner les moyens de lutter, d’empêcher ces régressions dont la privatisation programmée d’EDF et de GDF passe par un renouveau du syndicalisme. Nous vous appelons à y participer.

Fédération des syndicats Sud-Energie