Dernièrement, on a organisé une petite soirée d’info sur Frontex dans un squat de Montreuil. Après cette soirée, on a voulu mettre à disposition de chacun les infos, d’où ce petit article sur Indy et ce lien vers notre site. L’objectif est de faire connaître le monstre et de donner des outils à chacun pour le combattre en connaissance de cause, parce que nous jugeons qu’il est plus que temps de détruire la machine !

BIENVENUE DANS L’INTERSTICE

Frontex, jusqu’alors boîte à outils au service de la grande opération de tri des immigrants, devient plus dangereuse qu’elle n’en avait l’air jusqu’à maintenant dés l’instant où elle concentre entre ses mains toujours plus de pouvoirs en matière de contrôle, de surveillance et de gestion des mouvements de personnes. Son gain d’autonomie laisse entrevoir ce que seront les organes européens à long terme, à savoir des hydres tentaculaires, ayant regard sur tout sans n’être jamais regardées, car indiscernables, lointaines et décentralisées.

Frontex n’est donc plus seulement une boîte à outils, une sorte de rouage de la technocratie, mais quelque chose de bien plus insidieux et féroce, car elle pourrait bien être en mesure, dans quelques années, de tout contrôler simultanément. On peut aisément imaginer qu’un jour, si ses capacités opérationnelles ont atteint les objectifs que se fixent ses artisans, Frontex puisse d’un bouton d’un seul commander l’ouverture ou la fermeture du pont-levis qui assurera le lien entre la citadelle Europe et le reste du monde.

Avec ses bornes biométriques à chaque entrée, son fichier centralisé avec nos empreintes digitales, nos tronches, nos iris et pourquoi pas notre ADN, ses gardes frontières européens munis de bornes biométriques mobiles, ses satellites, ses drônes, ses senseurs et ses radars, Frontex peut se transformer rapidement en un rêve de Caligula.

Frontex ne mérite pas autre chose que d’être détruite, à l’image des centaines de centres de rétention et de camps de concentration qui n’en portent pas le nom mais prolifèrent comme des champignons sur un vieil arbre pourri. Le « vieux continent » voit ressurgir de son sein la moisissure fasciste qu’il tentait de cacher, sous la forme de milliers de technocrates xénophobes, de petits Eichman en puissance…

PDF de présentation Frontex à télécharger : http://www.toofiles.com/fr/oip/documents/pdf/prasentati….html

Il.le.s suivent en silence les axes et les flux éblouissants qui relient nos villes, se faufilent dans les interstices de nos immondes cités de lumière et, dans les ruelles sombres et les îlots de verdure, trouvent parfois un abri pour la nuit, fabriqué à la main avec nos débris d’existence. Ces maisons de cartons, blotties contre les contreforts de notre citadelle Europe, sont tout ce que nous pouvons encore leur offrir. Et dans les allées muettes de notre conscience et les ruines de notre monde, les exilé.e.s marchent sans répit en direction de leurs rêves, subissant dans l’indifférence les violentes secousses d’une société qui s’affaisse un peu plus chaque jour dans le sol. […] Mais ces hommes et ces femmes ne sont pas des ombres ou des traits de crayon qu’on efface à la gomme. On les voudrait anonymes et invisibles, mais il.le.s sont bel et bien là. Surgissant des interstices, il.le.s déjouent les pièges et profitent des failles, se montrent, s’expriment, se révoltent. Il.le.s fabriquent des faux papiers, travaillent sans contrat, vivent sans payer de loyer, existent sans en demander l’autorisation et recréent ici et là les rapports humains que nous avions oubliés. Il.le.s pénètrent le « monde libre » en passant à travers les barbelés d’Ukraine et les champs de mines de Turquie, en bravant les courants de la Méditerranée et les fusils des milices libyennes. Et il.le.s arrivent devant nous, les yeux remplis de larmes et sans demander pardon, pour exiger leur droit d’être parmi nous. Il.le.s sont entièrement légitimes.

Document PDF sur la migration et les migrants du Nord en particulier à télécharger : http://www.toofiles.com/fr/oip/documents/pdf/migrerranc….html