D’abord il faut constater que la gestion des universités est chez nous une tache qui appartient à la responsabilité des régions, comme l’Allemagne est un pays largement fédéral. Pour cela, il y a d’enormes différences parmi les régions. En plus, il y a peu de „grandes écoles », la grande majorité étudie aux facs publiques.
Le sujet de l’introduction des frais d’inscription se trouve sur l’agenda politique depuis des années, du meme dans les regions gouvernes par le democrates chretiens. Quant aux frais d’inscription, il n’y avait jusqu’a présent que des frais dites ‘sociaux’ relativement bas, chez moi à Freiburg (Bade-Wurrtemberg) c’était à peu près 50 €. Ce montant donnait accès à des écoles maternelles pour ceux qui ont des enfants, aux conseils des psychologues etc, en plus aux titres de transport public à un prix reduit. Pour ceux qui avaient depassés le temps d’études réguliers de plus de 2 années, il y avait des frais speciaux „de longue durée » de 500 € par semestre. Il n’est pas possible de recouvrer des frais généraux pour les premières études par la jurisdiction du „Bundesverfassungsgericht » (notre Conseil Constitutionnel).
Pendant cet été, il y avait une grande mobilisation comme le pays Bade-Wurrtemberg a voulu imposer des frais administratifs de 40€ par semestre. A partir des declarations du ministre responsable, il etait évident que la somme ainsi recolté ne profitera pas aux facultés mais plutôt a consolider le faible budget régional. Ce ministre declarait aussi que chacun qui ne paiera pas ces frais sera exmatriculé tout de suite.
Donc, on a tenté d’organiser un boycott de cette mésure impopulaire en demandant aux etudiants de lancer un virement de cette somme à un compte bancaire crée par avocat de la représentation étudiante, et en fixant un quorum de 30 % des étudiants. Le calcul était que, si ce quorum serait atteint, l’argent ne sera pas donné aux gouvernement mais remboursé, et qu’il sera impossible d’exmatriculer plus que 30 % des etudiants. Malheureusement, cette action a échoué car un grand nombre ne voulait pas s’exposer au risque restant, et les frais mentionnés sont ainsi devenus reels.

Cette même automne qui a méné en France aux grèves actuelles a aussi vu une radicalisation importante des contestations en Allemagne. Chez nous, il n’y a pas de projets de loi comme ceux de Ferry, il s’agit plutôt à combattre des menaces qui resultent des epargnes prevus dans les universités.
Prenons la capitale Berlin comme titre d’exemple : Les trois plus grandes universités de cette ville doivent, comme il semble à present, epargner 90 Mio € jusqu’á 2009. La situation a ces facs est déjà loin du souhaitable, beaucoup des sujets ayant restreints leur conditions d’admission par un Numerus clausus. Les consequences des nouvelles épargnes seront fatales, aboutissant à une proportion etudiants-enseignants encore plus defavorable, voire a la supression de quelques sujets d’etudes.
Comme reaction a ces evenements, l’assemblée générale a la Université Technique a décidé d’entrer en grève illimité le 5 novembre, les deux autres ont suivi cet exemple. Depuis cette date-là, un nombre important des cours ont été empeché par les grevistes. En plus, plusieurs bureaux des fonctionnaires de la mairie ont eté occupé, et des actions et manifs – avec jusqu’à 20000 participants – qui bloquent parfois le trafic font déjà partie du quotidien dans la capitale. Dans le métro, il y a des „cours magistraux » improvisés pour sensibiliser le publique et donner une impression de l’étroitesse dans les amphis.
C’est sans doute exagéré de rêver d’un second 1968 comme certains journalistes le font, mais c’est vrai que cette mobilisation n’a pas de précédent depuis de nombreuses années. Malgré cela, les politiciens restent tout à fait immobiles sur ces questions jusqu’à maintenant, étant soutenus par les directions des dites universités. Il semble alors que la grève continuera encore longstemps…
Cette situation à Berlin n’est pas du tout exceptionnelle. Un peu partout dans les villes universitaires allemandes, il y a des assemblées generales, des greves et des actions souvent mediatiques : pour exemple, des etudiants se jetant dans une fleuve glaciale avec la parole „L’education se baigne ». Un autre centre des contestations est la Hesse, ou les epargnes prevues sont particulièrement élévés. A Wiesbaden, des étudiants de plusieurs villes universitaires ont bloque l’entrée au parlement regional pour contester contre un débat des parlementaires sur l’introduction des frais administratifs et de longue durée. Une action pareille a eu lieu a Giessen aux bureaus de la CDU (partie conservateur qui forme le gouvernement en Hesse). A Goettingen (Niedersachsen), environ 1000 personnes ont dérangé un diner d’affaires du chef du gouvernement regional, Christian Wulff, en faisant du bruit avec des poubelles et des marmites (evidemment une petite référence aux piqueteros argentiens..).
Fin novembre, une conference organisé par une association d’étudiants sur le niveau national a reuni des représentants étudiants de 14 des 16 régions allemandes. Ils ont décidé d’organiser un jour d’action national avec des grandes manifs a Berlin, Leipzig et Francfort pour le samedi 13 decembre- même jour qu’en France.
Il semble que ces actions ne manquent pas a faire une impression quelconque sur la classe politique : en Bavarie, suite aux contestations de 40000 étudiants dans plusieurs villes de la région, le chef du gouvernement regional, le très conservateur Edmund Stoiber, a fait savoir fin novembre, que le ministère des sciences qui administre les universités devait epargner „seulement » 5 % au lieu de 10. Succès relatif, comme l’argent sera alors epargné au ministère de l’environnement…
Tout à fait centrales de la vie politique allemande de 2003, les fameux lois ‘Hartz’ prevoient des restrictions graves des retraites, de la securité sociale et des allocations de chomage. A présent, il y a parfois des essais de connecter les problèmes universitaires à ces mésures d’économie dans le secteur social, voire à une critique génerale du capitalisme qui considère tous les secteurs de notre vie (et donc l’enseignement) comme marchandise. Il faut néanmoins constater que c’est une petite minorité qui est prête a suivre ce raisonnement, et qu’il y a même pas mal d’étudiants (et même des représentations d’étudiants moderés) qui sont choqué de voir la remise en question du système par des groupes gauchistes.
En ce qui concerne l’effet du GATS (AGCS), c’est-à-dire la privatisation de l’enseignement supérieure, j’ai l’impression que cela à un peu disparu de l’agenda étudiante, la derniére année la discussion à ce propos était plus vive. Ostensiblement, le sujet est concu comme trop abstrait, ce que je trouve dommage, car la situation actuelle me paraît être une bonne occasion pour nouer une connexion.
Un détail intéressant est que des organisations commencent à regarder de plus près la siuation dans les pays voisins, notamment en France. Meme si les idées restent encore dans le vague, certains raisonnent déjà comment on pourra réussir a unifier les contestations pour parler d’une voix commune plus haute.