Une trentaine d’hommes afghans agées entre 30 à 45 ans, occupant depuis trois semaines « SUBTERRA » – le centre culturel latino-américains à Ixelles.

« Les réfugiés afghans ont, depuis une semaine commencé une grève de la faim parce qu’ils n’ont pas le choix », a déclaré Oscar Flores, porte-parole du CRER (coordination contre les rafles, les expulsions et pour la régularisation). Bientôt, les rejoindront cinq femmes avec leurs enfants », nous a dit Oscar.

Lettre envoyée au cabinet Wathelet suite à la grève de la faim Cabinet du Secrétaire d’Etat à la politique de Migration et d’Asile

Melchior Wathelet Bruxelles, le 16 mars 2010

A l’attention de Monsieur le Chef de cabinet Philippe Adrianne et de Madame Francesca Nastri Madame, Monsieur,

Objet : grève de la faim entamée par des réfugiés afghans et demande d’explication quant aux expulsions programmées Nous nous sommes rencontrés ce vendredi 12/3/10, au cabinet de Madame la Ministre Milquet, en sa présence, afin de pouvoir enfin discuter des réfugiés afghans et de leur expulsion par notre pays vers un Etat en guerre, un no man’s land. Pour la première fois, nous avons eu l’impression d’avoir de vrais interlocuteurs, qui recherchent des solutions ; nous sommes persuadés que des portes se sont ouvertes…sachant que nous travaillons sur le long terme, mais sommes d’accord que le court terme est dans l’urgence

Nous sommes tous repartis de cet entretien confiants. J’ai directement communiqué un compte rendu de cette réunion aux membres de la CRER par l’intermédiaire de Monsieur Oscar Florès ; lequel était satisfait et a réitéré sa confiance en notre intervention citoyenne.

Ce dimanche soir 14/3/10, je reçois un sms de la CRER m’annonçant le début d’une grève de la faim décidée par les 35 personnes de nationalité afghane qui occupe le 33 rue de Dublin à Ixelles. (Ils seront bientôt rejoints par 5 femmes et 9 enfants)

Ces êtres humains (faut-il le rappeler ?), solidaires, pacifiques, sont déterminés de par leur désespoir à mener l’ultime combat.

Que s’est-il passé pendant ces 2 jours qui séparent notre entrevue positive de cette décision dramatique ? Il s’avère que 2 de leurs compatriotes incarcérés, l’un au centre fermé de Bruges, l’autre à Merksplas, étaient « programmés » pour une expulsion ce mercredi 17/3/10. Même si après vérification auprès de votre cabinet, cette information semble erronée, pour eux le message est clair. Dès l’instant où une personne innocente se retrouve emprisonnée dans un centre fermé, c’est que l’intention in fine est l’expulsion forcée !

Logique à laquelle nous adhérons et qui remet en question la confiance que nous avions décidé de vous accorder ! De plus, d’après Benoît De Boeck du CIRE, il y auraient bien d’autres Afghans détenus dans ces centres que nous qualifions de honteux.

Nous ne voulons absolument pas une grève de la faim au finish. C’est pourquoi nous vous demandons, d’urgence, des précisions quant à ces détentions en centres fermés :

Le nombre de personnes

Leurs noms ; L’endroit où elles se trouvent ; et surtout vos intentions.

Nous voudrions savoir clairement de quelle manière nous pouvons progresser, et peut-être parvenir à mettre un terme à cette grève de la faim qui ne nous appartient pas, et qui résulte d’un discours plus qu’ambigu.

Nous sommes disposés à tout entretien constructif mais n’avons aucune influence sur cette lutte légitime, décidée en front commun par des êtres humains pour leur survie. DEPREZ Nathalie pour la CRER

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