LES GERMES DE DECEMBRE
Nous revoilà, derviches électroniques dans le tourbillon de l’histoire, en quête d’espace vital au delà de nos destinées revues à la baisse.

Sur les sentiers des rêves urbains, art de la rue, œuvre anonyme en progrès, au cœur d’une exposition qui mue inlassablement, chaque fois que le sang coule.

Nous revoilà, dans les coffres étrangers des multinationales, dans l’hologramme des existences inconsistantes qui se crispent à chaque chute de la Bourse.

Les temps sont en train d’accoucher et l’odeur de la transition vient chatouiller les nez bouchés, c’est l’instant crucial qui ouvre sur des issues de secours ou bien nous condamne à moisir pour toujours.

Au spectacle qui promet beaucoup mais dont on ne reçoit que des miettes, nous substituons l’image d’un flic qui jette de bon cœur son bouclier à terre, vibrant á l’unisson d’un premier amour.

Nous demandons la chute du mur de Jéricho de la consommation, nous, citoyens indociles au cœur de cette époque où chaque euro équivaut à un milligramme d’antidépresseur.

Nous vomissons l’opium de la Sécurité à la face de ceux qui ont formalisé la liberté, qui l’ont peinte sur des emballages de détergents, qui l’ont découpée dans les fast-food et l’ont servie hors – taxe en 50 mensualités.

Notre vérité déchire la nébuleuse des lobotomisés qui a nourri son voyeurisme dans les salons des tabloïds, elle fait éclater les fenêtres sécurisées qui encadrent les pubs.

On ne restera pas dans notre cocon, on deviendra chrysalides et on va brûler, on va détruire, on va s’amuser comme si ce jour serait notre dernier.

Nous nous sommes nourris de nos cendres, dans la rue, pas à pas, nous conquérons la férocité du faucon, la délicatesse de la fleur.

En marge de Babel, nous détenons d’ailleurs encore quelques surprises pour les faiseurs d’opinion qui pensent que notre pauvre chair va ravitailler leurs réceptions mondaines, oubliant que les germes sont d’abord toujours imperceptibles.

DECEMBER SEEDS
Here we are again in the swirl of history, electronic dervishes looking for vital space beyond our purchasable destiny.

In urban dreams’ paths, we, a sculpture of flesh and asphalt in an ever changing exhibition every time the blood overflows.

Here we are in the strange arks of the multinational corporations disturbing unwilling beings that shake at every fall of the stocks.

Now that times are expecting and the smell of transition tickles nose sat the critical moment, when either we find our way out or we rust once and for all.

Against promising spectacles we envisage a cop, who throws away his shield his heart is warm and beating at the rhythm of first love.

We demand the fall of consumption’s wall. Disobedient citizens of those times when every euro was translated into 1 milligram of antidepressants.

We throw up the dope of security at the faces of those who made a patent of freedom. who painted it on detergents’ boxes who chopped it in fast-foods and served it in 50 instalments.

Our truth rips the nebula of the lobotomised that nurtured their peeping through sealed windows surrounded by advertisements.

We won’t stay inside our cocoon, we’ll turn into chrysalises and we’ll burn, we’ll destroy, we’ll enjoy that day as if it were our last.

We feed on ashes. Step by step we conquer the spirit of a hawk, the calmness of a herb.

At the suburbs of Babel we hold surprises yet for the opinion makers who believe that our poor self will cater again for their parties, forgetting that the seeds are always invisible.