Le gouvernement a annoncé vouloir attendre le congrès de la CGT, puis le résultat des élections pour annoncer officiellement le dépot de son projet de loi pour changer le statut des entreprises et ouvrir le capital d’EDF et de GDF en y intégrant la questions de nos retraites. Pour lui, il s’agit de choisir le meilleur moment pour agir. Les dernières déclarations de Roussely dans le Monde du 5 décembre 2003 et de Laroche à l’AFP consiste à dire que le moment est venu et qu’il faut changer rapidement le statut de l’entreprise. L’enjeu des élections étaient bien celui-là. D’où cet archarnement juridique contre Sud-Energie pour empêcher tout autre forme d’expression. Ce qui a eu pour conséquence que Sud-Energie est resté invisible dans cette élection. Nous avons pu nous présenter dans 4 unités. Dans les autres, la direction a refusé nos listes ; ce sont les tribunaux qui décideront de notre représentativité alors que c’est au personnel de décider par son vote.

Une course de vitesse est engagée c’est pour cela que nous avons décidé au niveau national de tenter de faire annuler les élections qui viennent d’avoir lieu. Pourquoi Sud-Energie est-il présent dans si peu d’unités ? Nous nous l’expliquons par l’histoire des entreprises, la place de la CGT, l’hésitation à se lancer dans la construction d’un nouveau syndicalisme. Le parcours qui semble être celui du combattant pour que nos syndicats soient reconnus représentatifs, mais qui est intéressant (syndicalement et personnellement) et stimulant. Comme dans un divorce, il faut du temps avant de se décider ! Du fait de notre présence limitée, il est dificile, mais nous aurions sans doute pu le faire, d’avoir une vision et une intervention nationale. Les élections sont-elles le reflet de l’activité locale ou nationale ? Surement un peu locale, mais compte tenu de la situation (retraites, ouverture du capital), beaucoup plus de l’activité nationale.

Les agents ne s’y sont pas trompés, car la stabilité dont parle M. Roussely et la presse n’est qu’apparente. Si on regarde de plus près les chiffres on constate (chiffres fournis par la CFDT), CGT : 56.741 (- 4.112 voix), CFDT : 20.368 (- 5.729 voix), FO : 16.692 (+ 682 voix), CGC : 9.091 (+ 1.719 voix), CFTC : 3.312 (- 215 voix). Il y a eu transfert de voix de la CFDT vers la CGT. Sans cela la CGT n’aurait pas perdu 4.112 voix de son électorat, mais le double. Les organisations qui se sont prononcées (exception faite de la CGC, mais ceci pour d’autres raisons) pour la modification de notre régime de retraites, qu’elles aient signé ou non, sont donc désavouées par ce vote. Roussely et Gadonneix ont présenté leurs projets à la presse. Notamment leur volonté l’un et l’autre d’investir dans ce qu’ils n’ont pas le gaz ou l’électricité. Ils veulent faire de nous des concurrents alors que nous avons toujours travaillé ensemble.

Et maintenant ne nous resterait-il plus qu’à acheter des actions EDF et GDF côtées en bourse à tarifs préférentiels et à préparer les listes de licenciements ? Nous ne voyons pas l’avenir comme cela ! En nous rassemblant, en nous organisant contre l’ouverture du capital, en constituant des comités d’action, des comités intersyndicaux nous nous
préparons à agir ensemble.

Communiqué de Sud-Energie du 5 décembre 2003.