Au sujet du conflit israélo-palestinien

Il n’y a presque aucun thème aussi contesté chez les antimondialistes que le conflit du Proche-Orient. Aussi bien au forum social mondial à Florence en 2002 ou à Porto Alegre en 2003 dominait la solidarité avec « le peuple palestinien » et l’accusation de l’Israël. Mais est-ce aussi simple que cela ?

1. L’histoire : Soumis par l’Islam et le Christianisme

Dans les 5000 ans de son histoire le petit peuple juif a déjà été souvent menacé d’être exterminé, par l’Egypte, Babylone, les souverains gréco-romains. Après la prise de la Palestine par les Musulmans, ces derniers ont construit le « dôme de la roche » à la place du temple détruit, dont il ne reste que le mur des lamentations. Jérusalem devint alors le lieu de pèlerinage des trois religions monothéistes, dont deux d’entre-elles ont des prétentions missionnaires, le Christianisme et l’Islam. Bien que les deux se réfèrent à la religion d’Abraham, elles se combattent irréconciliablement. Vers l’an 1100 de notre ère les croisés massacrèrent des nombreux habitants juifs et islamiques. Après que les croisés furent expulsés les Mamelouks détruisirent deux siècles plus tard toutes les villes le long de la côte et utilisèrent les terres comme pâturages. La Palestine tomba en ruine, et le nombre des juifs et des Chrétiens diminua. A partir de 1516 la Palestine appartenu à l’empire Ottoman. Il n’y avait plus que quelques rares communautés juives.

Dans les pays islamiques les juifs et les chrétiens étaient considérés comme des « Dhimmi » (les protégés), qui d’un coté en tant que disciples de la Bible étaient protégés contre le Jihad par leur contrat de protection (« Dhimma »), mais qui. en contrepartie, devaient céder la place aux Musulmans, n’avaient pas le droit de déposer en justice contre les musulmans, d’ériger un lieu de culte, devaient prier á voix basse, n’avaient pas le droit d’épouser une femme musulmane…

Au cas où une seule personne négligeait ces soumissions, le fonctionnaire pouvait faire poursuivre toute la communauté. La haine des chrétiens envers les juifs s’alimente de l’opinion d’après laquelle les juifs ont tués le Christ. Cela entraîna que les juifs furent poursuivis en tant que bouc émissaire pour les maladies, la peste et les crises économiques et qu’ils furent exclus de certaines professions. Le plus souvent ils devaient vivre en Ghetto. Poursuivis par la Reconquista (1492) et par d’innombrables pogroms ils devaient toujours fuir.

Après la Révolution française on érigea en Europe des états nationaux qui se définissaient par une culture commune ou par un origine ethnique commun. Théoriquement les citoyens juifs étaient égaux en droit, en pratique ils étaient cependant toujours exclus. Ainsi le sionisme a pris croissance en réaction devant le nationalisme européen, les pogromes de 1882 en Russie et l’affaire Dreyfus en France et comme mouvement de libération : la recherche d’une patrie sûre.

2. Questions sur un conflit tragique

a) À qui appartient la Palestine ? Jusqu’ au début du vingtième siècle il n’y avait aucune solidarité nationale entre les fellahs. La terre appartenait en général à une oligarchie chrétienne, qui habitait dans les villes ou à un clan féodal. Le nationalisme arabe devint seulement populaire sous la brutalité des occupants turcs pendant la première guerre mondiale. Il obtint du haut-commissaire britannique la promesse d’un grand empire arabe. Presque en même temps le ministre britannique des affaires étrangères, Balfour, promis un territoire national juif en Palestine. Entre temps des socialistes émigrés d’Europe avaient acquis des terrains avec l’aide du baron Rothschild. Le mouvement pan arabique imposa aux anglais à travers plusieurs attaques en 1920 et 1929 qui entraînèrent de nombreuses victimes juives une restriction de l’immigration pour les juifs. Ainsi la possibilité de fuir fut interdite à des milliers des juifs, alors que le racisme allemand commençait à sévir en Europe.

b) Pourquoi est ce que les palestiniens ont-ils été chassés ? Pendant des milliers d’années les juifs avaient été des Dhimmis en Afrique du Nord, au Proche- et Moyen-Orient. Ainsi le sionisme apparût à de nombreux arabes religieux comme une provocation. Alors qu’en 1947 l’ONU décida que sur le territoire palestinien il devait exister un état israélien et un état arabe côte à côte, la ligue arabe refusa la résolution 181. Ainsi la guerre civile s’accentua et aussitôt après la fondation de l’état le 14-05-1948 l’Israël a été assailli par la coalition entre l’Egypte, la Transjordanie, la Syrie, le Liban et l’Irak. Pendant la guerre sont morts à peu près 6000 soldats israéliens et 700.000 palestiniens ont fui. Même maintenant aucun état propre n’a été érigé sur le terrain palestinien n’appartenant pas à Israël, comme le prévoyait l’ONU. Au lieu de cela les réfugiés ont été instrumentalisés par les états arabes à leur propre profit. Jusqu’à présent ils n’y ont aucun droit civique, ils y sont exclus de nombreuses professions et sont discriminés socialement. Ils servent de chair à canon pour les dirigeants.

c) est ce qu’Arafat est un leader modéré ? Jassir Arafat al-Husseini se décrit comme « soldat » de Hadschi-al-Husseini, l’ancien grand-moufti de Jérusalem. Celui-ci, antisémite notoire, a organisé en 1920 le massacre sanglant contre des civils juifs et en 1929 le massacre contre l’ancienne communauté juive de Hébron, qui n’était pas sioniste .Avec des armes livrées par Hitler il commanda le « soulèvement arabe », en 1941 il fut reçu à Berlin par Hitler et il recruta ensuite 20.000 volontaires bosniaques musulmans, qui combattirent dans les rangs des « Waffen-SS » contre les partisans et firent la chasse aux Juifs, Serbes et Roms. Après la mort de al-Husseinis en 1974 ses proches, et entre autres Jassir Arafat conservèrent une influence considérable. Ce dernier règne sur le Fatah radical, le PLO plus modéré et sur les autorités de l’autonomie avec leurs dix services de sécurité, qui regroupent 100.000 personnes. Après que le PLO eu à Oslo reconnu officiellement le droit d’existence d’Israël, le Fatah créa les brigades des martyres d’Al-Aqsa, qui avec le Hamas, le Jihad islamique et le Hisbollah sont depuis le début de la deuxième Intifada responsables de la mort de plus de 800 civils israélites. Jusqu’en 1967 la Cisjordanie et Gaza appartenaient à la Jordanie et à l’Egypte. Pourquoi est ce que le PLO n’a jamais revendiqué un état palestinien auprès de ces états ? Parce qu’en réalité dépendant de l’argent d’Arabie Saoudite, il est également un instrument de politique panarabe de destruction de l’Israël. A cause de cela, après chaque entente de paix, le conflit est réanimé par de nouveaux attentats.

d) est ce que toutes les critiques du gouvernement de Sharon sont anti-sémites ? En Israël on trouve le racisme, de fanatisme religieux et l’économie capitaliste. Pourquoi l’Israël serait-il donc dans ce contexte différent de tous les autres pays ? Quiconque condamne les colonies érigées illégalement, le conduit du mur de sécurité et la mort voulue de terroristes arabes ( avec la prise en compte de victimes civiles)n’est pas pour cela un antisémite. Il existe cependant au sein des « Anti-impérialistes » une sorte de critique, qui offre aux antisémites et aux nazis -voulu ou non- de bons points communs pour leur stratégie, avec laquelle ils tentent de gagner les personnes qui critiquent la globalisation. Un jeu courant consiste par exemple à pourvoir la manière d’agir israélienne de noms provenant du temps des nazis : « génocide », « méthodes nazies », « Sharon=Hitler ». Cela minimise d’un coté la politique d’extermination nazie, qui avec le Japon voulaient réduire la moitié de la planète à l’esclavage, d’un autre coté cela exagère terriblement la situation réelle en Israël, dont le gouvernement est certes de droite, mais dont la constitution est toujours démocrate civique. Contrairement à la constitution des états environnants. Qui est ce que cela intéresse, que dans les pays arabes il n’existe ni une liberté de coalition (syndicats indépendants), ni une liberté d’opinion et de presse ? Que les femmes soient entièrement subordonnées aux hommes ? Que l’objection de conscience soit interdite, que les gays vont en prison, que les parlements soient seulement une feuille de vigne ?

e) Apartheid, pourquoi focaliser sur l’Israël ? A cause de l’apartheid dans le monde 30millions de personnes périssent par an aux suites de la dénutrition, encore davantage aux suites de maladies qui pourraient être évitées et des catastrophes naturelles. Ces dernières années des milliers de réfugiés sont morts noyés, gelés, asphyxiés aux frontières de l’Europe. Dans l’Union Européenne des centaines de milles sont menacés d’expulsion. Des patriarches fondamentalistes religieux prêchent l’impuissance en droit de la moitié de la planète. Au Soudan, au Congo et sur presque 30 autres champs de bataille des millions de civiles sont victimes des élites avides de pouvoir et d’argent. Des idéologies raciales, nationalistes et racistes bloquent le cerveau de milliard d’hommes et les empêchent de développer une individualité autodéterminée. Pourquoi alors tant d’internationalistes se concentrent-ils sur la solidarité avec le peuple palestinien et sur la stigmatisation de l’Israël ? Dans le conflit du Proche-Orient l’Israël est aujourd’hui pour des raisons démographiques, économiques (pas de pétrole) et militaires le partenaire le plus faible- une bombe atomique ne sert à rien contre le terrorisme. A cause de cela chaque appel contre Israël prend parti unilatéralement pour les dictateurs arabes des pays environnants et des fondamentalistes islamistes Il ne peut seulement y avoir une solution au conflit du Proche-Orient que quand le peuple israélien prendra connaissance de la condition sociale des palestiniens et le peuple arabe de la Shoah comme arrière-plan pour l’existence d’Israël. Quand à nous en Europe nous devrions soutenir ceux des deux cotés, qui encourage la compréhension réciproque.

Pour le développement libre de tout un chacun comme condition pour le développement libre de tous. Action Tiers-monde Sarre, Hartmut Regitz, Nov. 2003