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grand pas !
50 ans d’(in)dépendance pour les anciennes colonies africaines de la France

Cette année est celle de la commémoration du cinquantenaire des
indépendances pour les 14 pays africains issus de l’empire colonial
français. Mais 50 ans après la proclamation de ces indépendances en droit,
force est de constater que ces pays restent étroitement soumis à une
dépendance de fait à l’égard de la France.
Propagande officielle et contrevérités

À cette occasion, le président français Nicolas Sarkozy a déclaré que 2010
serait une année de l’Afrique. L’objectif est de promouvoir l’histoire
officielle d’une décolonisation soit disant « pacifique » et de dresser un
bilan « décomplexé » de 50 ans de relations France-Afrique, en insistant
sur ses aspects positifs.

La célébration de cet événement par le gouvernement français est
révélatrice d’une politique de la France en Afrique qui, depuis 1960, a
trop souvent cherché à limiter la souveraineté des pays « décolonisés » au
profit de ses propres intérêts.
Des promesses manquées…

Lors de sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait annoncé vouloir
rompre avec la Françafrique et la politique de ses prédécesseurs :

* « Il nous faut conjointement chasser les vieux démons du paternalisme,
de l’assistanat et du clientélisme. […] cette relation [France- Afrique]
doit être plus transparente. Il nous faut la débarrasser des réseaux d’un
autre temps, des émissaires officieux qui n’ont d’autre mandat que celui
qu’ils s’inventent. » (discours de Cotonou en mai 2006).
* « Nous ne soutiendrons ni les dictatures, ni les pays dirigés par des
régimes corrompus. » (programme électoral de l’UMP en 2007).
* « Je veux être le président d’une France qui défende partout les Droits
de l’Homme et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. » (discours de
Toulon en février 2007).
…aux actes assumés

Mais depuis son accession à l’Elysée, la promesse de rupture avec la
Françafrique est restée lettre morte :

* Discours de Dakar ethnocentriste et paternaliste sur « l’homme africain »

* Soutien aux dictateurs « historiques » du pré-carré français : Biya
(Cameroun) au pouvoir depuis 28 ans, Compaoré (Burkina-Faso) depuis 23
ans, Deby (Tchad) depuis 20 ans

* En 2008 et 2009 : soutien aux putschs en Mauritanie et à Madagascar,
validation des élections frauduleuses au Congo-Brazzaville, du coup d’Etat
constitutionnel au Niger, du coup d’Etat électoral et dynastique d’Ali
Bongo au Gabon

* Interventions militaires au Tchad pour soutenir Idriss Déby

* Défense de la démocratie et des droits de l’Homme reléguée derrière la
défense tous azimuts du business français (Areva, Bolloré, Total,
Bouygues…) : « Ne pas avoir peur de dire aux africains qu’on veut les
aider, mais qu’on veut aussi que cela nous rapporte. » (Alain Joyandet,
secrétaire d’Etat à la Coopération, juin 2008)

* Maintien des réseaux d’intermédiaires officieux (rôle obscur de l’avocat
Robert Bourgi et du député Patrick Balkany, déclassement du secrétaire
d’Etat à la Coopération Jean-Marie Bockel qui voulait « signer l’acte de
décès de la Françafrique »)

* Opacité de la politique africaine de la France conduite depuis la
cellule Afrique de l’Elysée et hors de tout contrôle démocratique.

* Politique de répression des immigrés, dont les raisons de l’exil sont
liées pour une grande part aux conséquences du système françafricain.

Vous avez dit 50 ans d’indépendance ? Nous disons 50 ans de Françafrique !

Nos revendications :

* Fin du soutien aux dictateurs : restitution des biens mal acquis et
suspension de la coopération dans les secteurs régaliens.

* Instauration d’une politique de coopération au service du développement,
de la démocratie et des droits humains.

* Application des principes de responsabilité sociale et environnementale
des entreprises françaises et de leurs filiales.

* Suppression de la cellule africaine de l’Elysée et des réseaux de
conseillers officieux.

* Instauration d’un contrôle parlementaire permanent et effectif sur la
politique de la France aux niveaux diplomatique, économique et militaire.

* Définition des responsabilités juridiques des décideurs français dans le
génocide des Tutsi au Rwanda.

Nos actions :

* « Moi(s) contre la Françafrique » avec des événements et
conférences-débats partout en France du 23 février au 7 avril.

* Forum Citoyen France Afrique en mai à Paris avec de nombreuses
associations françaises et africaines, concerts, stands…

* Lancement d’un appel « Libérons-nous de 50 ans de Françafrique »
* Campagne d’affichage, actions de rue, etc. partout en France

* Colloque à l’Assemblée Nationale en juin sur le contrôle de la politique
de la France en Afrique.

http://survie.org/

1er mars 2010