Campagne pour la fermeture des ambassades d’Iran

Lettre ouverte

au Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon,

au Haut Commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme,

à son Conseil de gestion

et aux 47 nations membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU

Mesdames, Messieurs,

La campagne internationale pour la fermeture des ambassades iraniennes
souhaite insister sur le fait que les violations des droits humains en
Iran datent de bien avant la réélection d’Ahmadinejad en juin dernier. Le
rapport présenté par la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis le 15
février 2010 est trompeur en ce qu’il affirme que les abus ne se sont
produits qu’après l’élection. Dès les débuts de ce régime, le peuple
d’Iran a subi divers abus et ses droits ont été violés quand le
gouvernement a entrepris d’instaurer la charia comme loi de l’état. Les
lois et réglementations ainsi mises en vigueur sont les plus
anti-humaines, anti-femmes et anti-modernes qui soient. Ces lois barbares
appartiennent véritablement à une époque vieille de 1400 ans. Tous les
citoyens concernés doivent d’une manière générale se demander si on peut
parler de l’Iran comme d’un état du 21ème siècle.

La discrimination à l’égard des femmes et leur oppression ont pris la
forme des plus grotesques et des plus scandaleuses atteintes aux droits
des femmes. Ces droits sont de plus en plus attaqués depuis l’instauration
de la charia. Les femmes sont soumises à des abus pour avoir désobéi aux
normes islamiques. Leur humiliation quotidienne, l’interdiction de leur
accès à diverses formes d’emploi, domaines d’études ou sports, la
ségrégation sexuelle dans les bus, dans les écoles et les lieux publics,
la lapidation à mort ou l’assassinat pour avoir eu des relations sexuelles
hors mariage, la projection d’acide sur le visage et la flagellation en
public pour s’être maquillées, l’arrestation et le viol collectif sont des
pratiques courantes de ce régime. Il est fréquent que des voitures
particulières soient arrêtées et que les femmes et jeunes filles soient
séparées de force et insultées devant des membres de leur famille.
Ensuite, une fois qu’elles ont été écartées, les autres membres de leur
famille sont agressés à leur tour. Des actes de ce genre placent le régime
iranien au même niveau de cruauté que les talibans.

Parmi les victimes d’arrestations de masse figurent de jeunes mères qui
ont été torturées devant leurs enfants pour obtenir des aveux. Ensuite,
avec leur(s) enfant(s), parfois âgés de moins d’un an, elles ont été
laissées à l’isolement, parfois pendant des jours, avec des hémorragies et
des fractures. Souvent, aussi, ce sont les enfants qui ont été torturés
devant leur mère. Des comportements aussi inhumains peuvent se comparer à
ceux du régime nazi pendant la deuxième guerre mondiale.

Il n’est pas nécessaire d’envoyer sur place une équipe d’enquêteurs des
Nations unies pour mettre en place « un système d’enquête afin de faire la
lumière sur ces violations », comme l’ont proposé les gouvernements
français, britannique et américain. Il existe déjà un système. Le Haut
comité des Nations unies pour les réfugiés (HCR) tient à votre disposition
tous les comptes-rendus des trois millions de réfugiés qui sont passés par
le HCR et ont déjà été interrogés sur les abus, la torture et la perte
d’être chers exécutés. Ensuite, ces comptes-rendus ont été soumis à divers
pays ; les Nations unies ont accès au nombre des exécutions, avec le nom
des personnes, leur sexe, leur date de naissance et des images de leur
cadavre, parfois par l’intermédiaire de la famille des victimes ou
d’organisations de victimes. Il ne fait aucun doute que les Nations unies
reçoivent quotidiennement des nouvelles, des images, des reportages, des
lettres, des communications sur YouTube, de la part de survivants ou
d’autres membres de la famille des victimes, en ce qui concerne les faits
cités plus haut. De même, les rapports d’Amnesty International sur la
violation des droits de l’homme en Iran sont ouverts au public.

Bientôt, le peuple d’Iran et tous les citoyens inquiets à travers le monde
intenteront un procès à tous les chefs du régime islamique d’Iran pour
tous les crimes d’état haineux qu’ils ont commis dans ce pays. Mais en
attendant, la Campagne internationale pour la fermeture des ambassades
iraniennes exige très légitimement que le Secrétaire général des Nations
unies, Ban Ki-moon, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de
l’homme et le Conseil de gestion, adoptent une résolution ordonnant la
fermeture de toutes les ambassades iraniennes dans le monde. C’est le
moins que les citoyens à travers le monde puissent attendre des Nations
unies.

Si les crimes évoqués plus haut ne suffisent pas à faire adopter une telle
résolution, voyons les crimes que ce régime a commis contre des enfants.

Il n’existe dans l’état islamique d’Iran aucune loi ni aucune
réglementation en faveur des enfants d’une manière générale. La Convention
sur les droits de l’enfant n’a jamais été ratifiée par le régime islamique
d’Iran. Les enfants sont l’objet d’une ségrégation dès le jeune âge. Le
hijab a été imposé à des filles dès l’âge de 5 ans. Dans les écoles, la
charia est omniprésente et enseigne aux filles la soumission et aux
garçons la cruauté envers les femmes et la brutalité à l’égard des filles.
De plus, la charia confisque aux enfants leur enfance en empêchant les
jeunes garçons et filles de participer à des activités sociales et de
loisirs. Le mariage forcé et le mariage de petites filles sont autorisés,
avec un époux qui peut avoir l’âge de leur grand père. Le régime est
également impliqué dans des trafics sexuels où des garçons et filles sont
vendus comme esclaves sexuels. Des états gouvernés par la charia ont
autorisé des mariages à court terme ou sigheh. De jeunes filles sont
vendues pour être prostituées dans le cadre de mariages à court terme, qui
peuvent durer d’une heure à plusieurs années. Dans le langage du 21ème
siècle, la notion « d’enfant épouse » est une expression qui désigne un
enlèvement et un viol, et c’est un crime grave. Des enfants sont arrêtés,
torturés, contraints à regarder la torture de ceux qu’ils aiment et violés
par les officiels en prison. Avant de pouvoir être exécutée, une jeune
vierge est d’abord violée.

Le travail des enfants est autorisé et les enfants travaillent dans des
conditions absolument insupportables. Beaucoup y ont perdu la santé. Selon
les autorités du régime islamique, plus de 5 millions d’enfants ont été
empêchés de fréquenter l’école et vivent pratiquement dans la rue.

L’exposé des crime évoqués ci-dessus contre les enfants et des souffrances
que ce régime a imposées à ces enfants d’Iran nous donne le droit, au nom
de la Campagne internationale pour la fermeture des ambassades iraniennes,
d’appeler l’attention du Secrétaire général des Nations unies, Ban
Ki-moon, du Haut Commissaire des Nations unies sur les droits de l’homme
et de son Conseil de gestion sur l’urgence de cette affaire, et donc de
leur demander l’adoption d’une résolution ordonnant le gel de tous les
comptes bancaires des leaders du régime islamique. De nombreux éléments et
de nombreux documents ont été révélés, qui montrent que ces leaders ont
détourné de l’argent appartenant au peuple d’Iran. Ces leaders, qui ont
commis des crimes d’état et des violations des droits humains, ont empoché
des sommes énormes déposées dans leurs comptes bancaires personnels en
Europe, au Canada et dans d’autres pays occidentaux.

La campagne s’est limitée à aborder brièvement les violations et crimes
commis contre les femmes et les enfants. Il y a beaucoup à dire sur les
violations contre les travailleurs, sur les horribles crimes commis contre
le peuple kurde, et sur l’oppression contre les autres religions.

Pour empêcher le régime islamique d’Iran de commettre d’autres crimes et
pour sauver la vie des Iraniens, nous estimons que le Secrétaire général
des Nations unies, Ban Ki-moon, le Haut Commissaire des Nations unies aux
droits de l’homme et son Conseil de gestion doivent agir vite. Nous
attendons donc des Nations unies qu’elles adoptent la résolution de
fermeture de toutes les ambassades iraniennes pour :

Crimes contre le peuple d’Iran

Exécution de plus de 100 000 prisonniers politiques et assassinat
d’opposants hors d’Iran

Exécution d’homosexuels et de lesbiennes en Iran

Lapidation de femmes et d’hommes pour relations sexuelles consenties
Imposition de la ségrégation entre les sexes

Oppression systématique des femmes

Imposition à la société de la pénurie et d’une extrême pauvreté

Imposition du voile obligatoire

Implication dans des trafics d’enfants

Participation à des trafics sexuels

Légalisation du travail des enfants

Légalisation du mariage de petites filles

Légalisation du mariage temporaire (sigheh) et de la polygamie

Crimes horribles contre les Kurdes

Oppression des autres religions présentes en Iran, et notamment des juifs,
des chrétiens et des Bahaï
Sincèrement,

Homa Arjomand

Coordinatrice des la Campagne internationale pour la fermeture des
ambassades iraniennes

homawpi@closedowniranianembassies.com

http://www.closedowniranianembassies.com