– après une discussion longue le consensus s’est arrêté autour de l’idée

de suspendre dès que possible la possibilité de commenter les articles

. Ce
changement dans une expérimentation commencée en Juin serait expliqué
prochainement sur le site, avant mise en place ; on espère qu’elle sera
commentée par les lecteurs/contributeurs ;-)
Vivien doit faire prochainement circuler un projet de texte.

Vivien

j_vivien at yahoo.fr
Jeu 4 Déc 12:04:28 PST 2003

Le collectif a décidé, mercredi 3 décembre, de suspendre la fonction commentaires. Ouverts à tous à partir du mois de juin dernier, le nombre de commentaires mensuels est en effet passé de 1 089 à 10 126 pour le mois de novembre. Aujourd’hui, nous ne sommes malheureusement plus en mesure d’en assurer correctement le suivi.

Les dérives constatées ces derniers mois (racisme, négationnisme, antisémitisme) sont pour une large part dans la décision prise. Est-ce un échec ? Certainement. L’échec d’une expérimentation jugée non concluante.

Destinée à enrichir et réagir aux contributions envoyées, la nature des commentaires s’est progressivement et insidieusement muée en foire d’empoignes, insultes et polémiques stériles. Indymedia n’a pas pour vocation à relayer la haine, les querelles personnelles et les provocations gratuites. Le site n’est pas non plus un tchat. L’objectif affiché
dans la charte est clair : produire gratuitement et librement un autre type d’informations pour ouvrir la voie à d’autres réalités, d’autres possibles.

Aussi, préférons-nous faire le choix d’agir plutôt que de laisser-faire. Nous serons certainement l’objet de multiples critiques de toutes parts nous reprochant de s’attaquer au principe même de la libre-publication. C’est un débat qui mérite d’être posé. Néanmoins, dans l’état actuel des choses, renoncer à décider constituerait à notre sens à un recul significatif du sens et du projet Indymedia Paris-Ile-de-France. La libre-publication est une démarche noble, ambitieuse et radicalement nouvelle. Nous ne serions la laisser phagocyter par les partisans du recul.

Romain Chantereau

romain at mezimail.com
Ven 5 Déc 22:58:07 PST 2003


L’idée n’est pas de lancer un débat, mais de montrer qu’il y en a eu un,
sérieux et que nous avons tenter de faire le tour avant de prendre une
décision aussi radicale.

N’est-ce pas ?

Romain Chantereau

gilles

gilles at gillesklein.info
Sam 6 Déc 00:33:52 PST 2003

{Heu, à vrai dire je n’adhere pas vraiment au texte proposé. Pour
plusieurs raisons.

Je le trouve amère, moralisateur et pessimistes. Il y a des expressions
et des adjectifs trop négatifs (‘insidieux » par exemple)…

C’est surtout l’idée d' »échec » qui est, je le crois, fausse.

En fait on expérimente quelque chose de nouveau, et on doit faire face
à un accroissement du nombre de participant.

Mais ce n’est pas un échec technique vu que rien n’est mis en place de
ce coté. Ni politique car le niveau globale des contributions, la
multiplicité des sources, l’utilisation du site à chaque mobilisation
comme point d’information et de diffusion est plutôt encourageante.

A la dernière réunion novox par exemple, plusieurs militants ont
complimenté le site. Un copain d’AC m’a meme fait un cours en comparant
la notion de consensus vu par indymedia et par Attac. Il m’a cité le
concept de la notion de « blocage » en prenant le processus indymedia
comme référence. :)

Je pense qu’indymedia, en tant qu’outil à la fois de mode
d’organisation (euh, de modèle bordélique d’organisation :)) et
d’information est plutôt entrain de gagner de la crédibilité.

Et même ceux qui critique le site (hors des réseaux heu… comment
dire… je dis pas ! SI ! Par exemple AL), le font plutôt
sympatiquement.

C’est d’autant plus une raison de réagir vite et « radicalement ». Mais
il n’y a pas de quoi se taper la tête contre des murs non plus.

J’ai donc fait pas mal de corrections qui modifient ce texte tout en
gardant sa logique et une bonne partie des arguments.

Je colle cette version ci dessous et je la poste sur le wiki.

GIlles}

—–

{{FrontPage

Le collectif du site indymedia-Paris en réunion a décidé, mercredi 3
décembre, de suspendre la possibilité de publier un commentaire à la
suite d’une contribution.}}

Cette fonction a été mise en place au mois de juin dernier. Depuis le
nombre de commentaires n’a cessé de croître vertigeusement. Un millier
de commentaires par mois au début, 10 000 commentaires publiés en
novembre dernier !

Aujourd’hui, nous ne sommes plus en mesure d’en assurer correctement le
suivi.

La gestion des commentaires posent 2 questions qui portent sur :
– la nature du site indymedia-paris
– le rôle de modérateurs des membres du collectif

Nous pensons que le site indymedia-Paris est avant tout un site de
partage d’expériences, de réflexions, de diffusion d’information. Les
commentaires ont été mis en place pour ajouter de l’information aux
contributions. Soit en les précisant, soit en les critiquant.

Aujourd’hui, il nous semble, que pour l’essentiel, les commentaires
sont prétextes à chats et à improviser des forums de discussions.

La convivialité est une dimension importante du mouvement
antiglobalisation. Mais ce n’est pas le projet principal du réseau
indymédia. D’autres sites, d’autres lieux ou d’autres outils (irc,
mailing listes…) sont plus appropriés pour converser.

D’autres part, les commentaires sont trop souvent utilisés à des fins
que nous ne pouvons valider : provocations stupides, insultes, racisme,
sexisme, xénophobie, négationnisme, antisémitisme… Ces commentaires
obligent à une vigilance de tout instant pour les retirer du site.

Le site indymedia-Paris n’est pas un forum de discussion, nous n’avons
pas à assumer le service public de la parole libérée. Le réseau
indymedia est un outil de communication pour contre-carrer les média
commerciaux, et les façons qu’ils utilisent pour manipuler
l’information et par là l’opinion publique.

Enfin, jouer aux censeurs de service n’est pas la motivation qui nous
animent. Il y a d’autres choses plus interressantes et plus utiles à
faire (rassembler les infos, développer le site…) que nous ne pouvons
entreprendre tant nous sommes occupés par la modération des
commentaires.

En clair, on en a marre de jouer au Père Fouettard !

Nous avons donc décidé de faire une pause dans la publication des
commentaires. Le temps de réfléchir et de mettre en place des solutions
techniques qui permettront d’alléger la tâche de modération.

D’autres propositions ont été discutées, chacune ayant ses avantages et
ses inconvénients. Par exemple :
_ Le choix de restreindre les commentaires aux utilisateurs enregistrés
a été proposé. L’avantage principal est la responsabilisation des
auteurs permettant ainsi d’établir un rapport différent aux limites à
ne pas dépasser avec le risque pour l’auteur de se voir déconsidéré aux
yeux de la communauté (horizontalité plutôt que verticalité).
– la possibilité de cacher les commentaires en attente de modération ou
refusé par le collectif.
– de différer la publication d’un commentaire de plusieurs minutes pour
géner les dialogues…
– attribuer des statuts de publication à l’image de ceux utilisés pour
les contributions (vus, refusés, en attente de validation).

En l’absence de solutions réalisables rapidement pour le moment, nous
avons préféré les suspendre.

N’hésitez pas à nous donner votre avis en participant à la liste de
diffusion du site.

L’un des principes du Réseau Indymedia est l’open publishing (la
publication libre et ouverte). Elle permet à tout à chacun de publier
une info, un texte, une image. Elle rompt le rapport qui enferme le
lecteur et le journaliste. Passivité d’un coté, paternalisme de l’autre
(celui qui doit croire, celui qui apporte la vérité). Elle donne la
possibilité d’être au plus proche de la réalité que chacun vit
quotidiennement et que personne ne retrouve dans la presse dite
d’opinion, celle des média commerciaux. Elle est un élément du partage
de l’information, des connaissances, des expériences. Elle casse des
citadelles de pouvoirs. Car souvent le pouvoir appartient à ceux et
celles qui détiennent des informations utiles avant les autres et qui
protègent, empêchent ou ralentissent leur diffusion.

L’open publishing, le partage de l’information, permet d’imaginer des
organisations beaucoup plus horizontales émulées par la créativité, la
motivation, le rapport au concrêt, les qualités humaines, la
coopération et l’autonomie de pensée et non la protection de pouvoirs
détenus par le contrôle de l’accès à l’information et à sa maîtrise.

Tout l’enjeu de l’open publishing est là.

———————

La suite

sur la liste Imc-france-paris