Les orgas :

– La (relativement) faible participation à cette manifestation s’explique visiblement par un boycott des organisations « traditionnelles » d’extrême gauche et de soutien aux sans papiers (à l’exception de RESF, merci à eux) , pourtant toutes contactées à plusieurs reprises. Un comble. Les syndicats institutionnels (même ceux qui se prétendent « de lutte ») n’ont évidemment pas voulu froisser la CGT en appelant à la manif’ (à cause du tract qui évoquait la ratonade commise par certains membres de la CGT à la Bourse du Travail de Paris). Du coup, l’immense majorité du cortège était libertaire, individus organisés ou non (et pas mal de Bretons). Merci à tous ceux qui sont venus.
Précision concernant le NPA : ces derniers ont refusé de se joindre à l’appel et de venir aux réunions de préparations, mais ont eut l’insolence de venir se montrer à la manifestation avec plusieurs de leur drapeaux (élections régionales obligent).

La Police :

-Concernant la présence policière, c’est plutôt 15 fourgons de CRS minimum (plus un espèce de «super car anti-émeute» stationné en plein centre ville) qui étaient présents, cela sans compter les nombreux fourgons de Police Nationale, paniers à salades et voitures banalisées (voir les photos). De mémoire, jamais Nantes n’a connu une telle invasion policière, ni lors des émeutes du 6 mai 2007 (l’élection de Sarkoy), ni lors des immenses cortèges interprofessionnels de Janvier et Mars 2009 (qui avaient rassemblé plus de 60 000 personnes). Un déploiement « historique » donc. Dès le début du rassemblement, plusieurs provocations ont eut lieu. Les policiers ont terrorisé les passants tout au long du trajet, évacuant les grandes rues, empêchant toute visibilité du cortège. Visiblement, la tentation était grande pour les flics d’écraser la manif’ comme à Rennes dernièrement contre les chômeurs. Du début à la fin, le cortège a été isolé de la population hermétiquement par des dizaines de CRS et de BACeux (ça ressemblait à une manif « à l’allemande »). A noter de nombreux slogans de types « Flics, porcs, assassins ! » tout au long de trajet, et un drapeau tricolore brulé sous l’œil furieux des keufs à la fin.

Le défilé :

-Concernant le nombre de manifestants. Il est vrai que vu le travail fourni, on pouvait être un peu déçu. Cependant, sans vouloir chipoter sur les chiffres, il semble faux de dire que nous n’étions que 200 (soit l’estimation policière), il nous faut plutôt évoquer le double (autour de 350), voire plus dans les meilleurs moments de la manif’. Tenir un tel cortège relevait de l’exploit tant la menace et la pression policière était grande. On peut se féliciter d’avoir réussi à créer un tel événement sans l’aide d’aucune organisation « officielle » et surtout d’avoir évité les interpellations. Point positif : on a quand même réussit à être bien visibles et bruyant(e)s dans tout le centre ville en ce dernier samedi de soldes. Enfin, notamment à cause de l’hyper-présence policière, notre cortège avait de la gueule (voir photos). De très nombreux passants hallucinaient d’un tel déferlement policier, et venaient en discuter avec nous.

Nos pensées vont aux compagnons de Poitiers qui eux aussi organisaient aussi un rassemblement pour les sans papiers et ont été attaqués par la Police. Partout, il s’agit pour le Pouvoir d’empêcher de faire vivre la solidarité.

A nous de montrer que nous ne nous laisseront pas terroriser. La solidarité n’est pas un crime. Si certains croient que l’Ordre règne à Nantes (ou ailleurs) ; nous devons les faire mentir.

Ps: beaucoup de manifestants ont pris des photos : toutes les images seront les bienvenues pour illustrer au mieux cet article qui demeure incomplet.

Les initiateurs de la manifestation, à Nantes, le 7 février.