AVEU DE FAIBLESSE

A la lecture du communiqué écrit par des militants du Mirail suite à une prétendue « agression » survenue sur le campus, on hésite d’abord à répondre. Devant tant de mensonges, on serait tentés de rétablir quelques faits: de dire que les mouvements sociaux arrivent très bien à se casser la gueule tout seuls, que les attaques de squats ou agressions de militants relèvent du pur fantasme…
Et puis on se reprend. On relit ce compte rendu et on se rend compte que le seul affect qui s’en dégage est la peur.
La peur des militants de voir émerger d’autres paroles et d’autres gestes à la fac, la peur d’y perdre le monopole de l’expression politique.
La véritable fonction de ce texte apparaît finalement dans sa conclusion: appeler à l’union pour faire en sorte que plus rien ne déborde.
D’où la nécessité de définir ce qui leur échappe, ce qui fuit hors du cadre militant.
Peu importe qu’il faille pour cela renverser la réalité et se faire passer pour les victimes d’une agression.
Mais ce qui déborde, ce qui fuit, ce n’est pas un groupe isolable. C’est tous ceux qui n’en peuvent plus des blocages sans occupations, des revendications syndicales, des actions où on ne mesure que notre impuissance et du grand manège des A-Gs qui ne tourne que grâce aux dernières réformes.
Dans ces conditions, le réel danger provient de ceux qui défendent les formes de lutte établies.
Faire le constat de cette situation ne suffit plus.
Il s’agit de l’assumer et d’explorer les nouvelles possibilités qui s’offrent à nous.
Face aux méthodes de flics employées par les « militants de lutte », qui reviennent à essayer de créer la figure d’un ennemi intérieur contre lequel toutes les unions, même les plus improbables, sont possibles, la force viendra de la multiplicité des initiatives en rupture avec toute forme de gestion.

des « individus difficiles a définir idéologiquement »…