jusqu’à 11 journées de salaire retirées à plusieurs directrices et directeurs d’écoles (5 journées retirées pour le seul mois de décembre)

menaces de retrait d’emploi de direction

Aujourd’hui, ce sont 5 directeurs et directrices qui sont convoqués par l’Inspectrice d’Académie de l’Isère parce qu’ils/elles refusent toujours de remplir Base élèves. En octobre 2009, des Inspecteurs de circonscription de l’Education nationale de l’Isère leur avaient remis en main propre une drôle de missive : l’Inspectrice d’académie de l’Isère leur donnait toute la semaine du 19 au 23 octobre 2009 – une durée inédite – pour saisir leurs élèves dans Base élèves sous peine d’une retenue de cinq journées de salaire et d’un retrait d’emploi de direction.

Pourquoi des directeurs et directrices refusent-ils toujours Base élèves ?

L’école, un lieu tout désigné pour formater la jeunesse et les familles à l’e-administration et au contrôle : à travers Base élèves et sa face cachée, la Base Nationale des Identifiants Elèves (BNIE), le Ministère de l’éducation nationale impose, depuis plus de 5 ans, le fichage obligatoire de tous les enfants à l’école avec une nouvelle immatriculation dès 3 ans et pour 35 ans, servant à la fois le contrôle social et le tracé des compétences.

Des atteintes aux droits à la vie privée et au droit à l’oubli de plus en plus nombreuses : Multiplication des fichiers, interconnexions, utilisation des données personnelles dans les Environnements Numériques de Travail (absences, notes, sanctions, livret de compétences électronique…), fragilité des systèmes via internet, marché des données personnelles, profilage par e-learning, décision automatique…

L’interconnexion des fichiers de l’Éducation Nationale, de la Police, de Pôle-Emploi, des services sociaux et des mairies, notamment pour les jeunes « décrocheurs » est déjà effective.

Base élèves est déjà utilisée pour la recherche automatique d’enfants.

Base élèves peut être utilisée pour traquer les familles de sans papiers.

Au moment même où se vote le projet de loi Warsmann ouvrant la voie à l’interconnexion des fichiers administratifs et où vient d’être publiée une circulaire de l’Education nationale marquant le début de l’expérimentation d’un nouveau livret de compétences mettant en œuvre l’un des plus terrifiants fichages des individus dans et hors le système scolaire, le refus des directeurs et directrices d’écoles de remplir Base élèves prend une nouvelle dimension.

A travers la résistance à Base élèves, il ne s’agit pas simplement de s’opposer à ce que l’école collecte et enregistre dans son fichier des données relatives aux enfants, mais de s’opposer à la mise en place d’une société nouvelle, où chacun sera immatriculé, fiché, catalogué, classé, profilé, tracé, depuis son plus jeune âge et tout au long de sa vie.

Une telle société ne se peut se mettre en place que si elle est servie par des fonctionnaires zélés et obéissants.

C’est probablement pour cette raison que l’administration menace et sanctionne actuellement aussi durement tous ceux qui s’élèvent contre ce nouveau fichage de l’individu.

Le CIRBE (Collectif Isérois pour le Retrait de Base Elèves) Voir le site du CNRBE (Collectif National de Résistance à Base Elèves)

http://retraitbaseeleves.wordpress.com/