Pour la défense des syndicalistes ouvriers persécutés en Iran par la république islamique

L’assemblée des militants syndicaux de l’Union locale CGT de Chinon (Indre-et-Loire – France), réunie le 10 novembre 2009, ayant pris connaissance des faits suivants :

1) La condamnation, le12 octobre 2009, par un tribunal de la république islamique d’Iran de six dirigeants du syndicat indépendant de l’immense plantation/usine de raffinage de sucre de Haft Tapeh dans le sud de l’Iran, à des peines de prison. L’accusation fait état de « mise en danger de la sécurité nationale » alors que le seul crime de ces militants a été de mener une grève pour réclamer des arriérés de salaires conséquents et protester contre la détérioration de leurs conditions de travail.

« Le régime est clairement déterminé à écraser le syndicat en mettant tout son exécutif derrière les barreaux », écrit l’UITA, la fédération syndicale internationale des travailleurs de l’alimentation ;

2) La situation alarmante dans laquelle se trouve le dirigeant syndical iranien très populaire Mansour Ossanlou, du syndicat indépendant (8 000 membres) des 17 000 travailleurs de Vahed, l’entreprise de transports par bus de Téhéran, militant condamné en 2007 à cinq ans de prison, et dont la santé a décliné dangereusement dans la dernière période. Mansour Ossanlou est privé des soins médicaux appropriés et continue à subir de mauvais traitements de la part des autorités carcérales ;

3) Le maintien en prison de dizaines de militants syndicaux iraniens et de travailleurs pour avoir participé, tant aux manifestations du 1er mai 2009 très durement réprimées par le régime, qu’aux démonstrations de rue qui n’ont pas cessé depuis le 12 juin, tout au long de l’été et de l’automne 2009, contre le régime fasciste qui gouverne ce pays depuis bientôt 30 ans.

4) Plus généralement, de la répression très dure exercée par le gouvernement islamique contre toute lutte syndicale menée par une organisation indépendante, contre les militants syndicaux et les travailleurs en Iran et qui s’accompagnent de jugements iniques, de peines d’emprisonnement, de tortures, flagellations et maltraitances de toutes sortes, y compris contre les femmes syndicalistes et travailleuses en général.

Informée de cette situation inadmissible condamnée par toutes les instances syndicales mondiales, l’union locale CGT de Chinon (Indre-et-Loire (France) :

– s’élève contre ces pratiques indignes des peuples vivant sur le sol de l’Iran et qui révulsent l’humanité tout entière et particulièrement la classe ouvrière de tous les pays ;

– dénonce la répression systématique qui frappe l’ensemble du mouvement ouvrier en Iran, les travailleurs et même les femmes et les enfants engagés dans la lutte, comme lors des manifestations du 1er mai 2009 à Téhéran ;

– salue le courage et la détermination des militants syndicaux iraniens qui, au péril de leur vie, luttent pour un syndicalisme indépendant du régime obscurantiste et réactionnaire iranien actuel qui n’admet que l’existence de pseudo « syndicats islamiques » étroitement contrôlés par les autorités ;

– proteste contre les simulacres de « jugements » de nombreux syndicalistes qui ne font qu’exercer un droit démocratique reconnu par toutes les nations civilisées ;

– exige la libération immédiate de tous les militants syndicalistes, des travailleurs, des femmes et des enfants emprisonnés, torturés et maltraités par un régime qui viole les droits humains fondamentaux depuis trente ans ;

– soutient la lutte des travailleurs iraniens pour arracher les libertés démocratiques fondamentales dont le droit à l’organisation de syndicats ouvriers indépendants ;

– émet le vœu que tous les travailleurs de France et les organisations ouvrières engagent une large campagne permanente jusqu’à ce que soient sauvés nos camarades iraniens menacés du pire ;

– appelle le 49e congrès de notre Confédération Générale du Travail qui doit se tenir à Nantes début décembre, à lancer une campagne en France et à l’échelle internationale pour la défense des syndicalistes et des travailleurs persécutés par la république islamique.

Après une large discussion sur ces questions, l’Union locale CGT de Chinon (Indre-et-Loire) a adopté cette résolution.

Fait à Chinon, le 10 novembre 2009