Après son fiasco grenoblois du 1er décembre, la Commission nationale du débat public et son président Bergougnoux règlent le problème des troubles d’opinion en supprimant le public, nous apprend une dépêche AFP de ce mercredi 9 décembre 2009 (voir ci-dessous).

Un débat public, selon la CNDP et tous les ingénieurs en « démocratie technique », ce sont des experts qui savent face à des citoyens ignorants qu’il faut éduquer. Pas question de tolérer les frictions, les mises en cause, les accusations de ce public qu’on craint au point de ne pas même l’avertir du passage de la caravane publicitaire des nanos dans sa ville (cf [« Débat bidon dans un bunker »->http://www.nanomonde.org/Debat-bidon-dans-un-bunker]).

A Grenoble, en dépit des dissimulations et des intimidations, une large part du public venu le 1er décembre a mis les experts dehors aux cris de « Fermez Minatec et le CEA, après on débattra ».

Il faut croire que cette fête anti-nano et l’opposition croissante aux nanotechnologies compromettent la suite de la tournée et ternissent le nanomonde aux yeux de l’opinion, au point que Bergougnoux n’a plus d’autre solution que de saborder ses réunions, transformées en débat virtuel.

Un choix parfait pour nous plonger en avant-première dans le nanomonde, ce monde-machine enfin débarrassé des humains et de leur faculté de contestation. A l’abri dans leur bunker, les experts de la CNDP – ou leurs avatars ? – répondront aux questions par écran interposé, grâce à ce progrès technologique qui supprime enfin les rapports de forces et leur expression vivante. On suggère à Bergougnoux de truffer la salle de capteurs et de puces RFID pour analyser, par ordinateur, le comportement de ce public qu’il n’ose pas même affronter en face.

Pièces et Main d’œuvre

Grenoble, le 9 décembre 2009

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Le débat sur les nanotechnologies réorganisé après des troubles

PARIS, 9 déc 2009 (AFP) – Experts et public seront dans des salles séparées lors de la réunion publique sur les nanotechnologies à Metz, le 15 décembre, a annonce mercredi Jean Bergougnoux, président de la commission organisant le débat, après des perturbations ayant entraîné l’annulation du débat à Grenoble.
Une organisation différente des réunions publiques, « à titre expérimental » à partir du 15 décembre, a été décidée afin « d’assurer la sérénité des débats » et « d’élargir la participation » en retransmettant le débat en direct sur internet, a-t-il précisé à l’AFP. Les internautes pourront poser des questions et un numéro vert (0.800.649.451) est également mis à la disposition du public.
« II y a la question de la sérénité des débats, on ne peut pas annuler les réunions à la file, et il y a aussi l’idée qu’on ne touche pas un public aussi large qu’on souhaiterait pour un débat national, par des réunions purement locales », a déclaré le président de la commission chargé d’organiser le débat national.

Dans la nouvelle formule prévue à Metz lors de la réunion sur le thème « habitat et énergie », le public réuni dans la salle pourra voir sur écran les experts ou représentants des ministères concernés s’exprimant dans une salle séparée et leur poser des questions à l’aide d’un micro. On « aura une salle publique où les gens entrent librement et suivent le débat et y participent », résume M. Bergougnoux.
Un résumé des interventions des experts sera mis en ligne 2 jours avant sur le site internet (http://www.debatpublic-nano.org/) pour préparer le débat. Le public pourra formuler ses questions la veille de la réunion publique.
L’organisation reste inchangée pour la réunion prévue jeudi à Caen sur les thèmes « nanoélectronique, nanopoudres » et « matériaux de construction et applications multi-usages ».

Le débat national sur les nanotechnologies lancé à la mi-octobre a, selon M. Bergougnoux, été « perturbé » notamment à Lille et Clermont-Ferrand, avant d’être empêché pour la première fois, le ler décembre, à Grenoble.