EN AVANT POUR LES GUERRES DE RELIGION !

Les Guerres de religion qu’on croyait reléguées au rayon des horreurs révolues sont peut-être en train de faire un come back d’enfer. Voici peut-être revenu le beau temps des St-Barthélémy, du bûcher pour les hérétiques, les infidèles et les apostats, des massacres magnifiques au nom de la virginité de Marie, du casher pur jus et du hallal pur fruit.
Depuis un certain temps, les religions envahissent des domaines où elles n’ont rien à faire. Et, évidemment, chacune d’elle étant la seule vraie foi puisque c’est le seul vrai Dieu qui l’a révélée par fil direct aux vrais prophètes, chacune prétend imposer ses rites, ses pratiques, ses jours fériés et tutti quanti. L’Espagne et la Pologne exigent que la future constitution de l’Europe la définisse comme chrétienne (et les juifs, les musulmans et les athées d’Europe, ils ne sont pas européens ?), Bush se veut le chevalier de l’Occident chrétien, Sharon celui de l’Etat juif et Ben Laden celui des musulmans. Bonjour l’avenir fraternel et radieux !
Les peuples deviennent des « fidèles » tenus de soutenir aveuglément les exploits de « leurs » guerriers : si je suis juif, je dois applaudir les abominations de Sharon en Palestine, si je suis de culture musulmane, il faut que j’approuve les crimes de Ben Laden, si je suis d’un pays chrétien, je soutiens Bush. Si j’avais été Allemand en 1942, aurais-je dû acclamer Hitler ? C’est du délire grave ! On ne choisit pas ses idées ou son camp en fonction du milieu (pays, « communauté », religion ou, pourquoi pas, quartier) dans lequel le hasard a fait qu’on est né ! Il s’est heureusement trouvé des Allemands pour lutter contre le nazisme, des Français pour s’opposer à la Guerre d’Algérie, les manifestations d’étudiants américains ont fini par arrêter la guerre du Viet-Nam, des juifs de nombreux pays et en Israël même soutiennent les Palestiniens et la grande majorité des peuples des pays musulmans refuse l’intégrisme ! Ils trahissent « leur camp » ? Quel camp ? Non, ils sont fidèles à des valeurs qui devraient être celles de toute l’humanité !
Mais, depuis quelques temps, les fanatiques de tous les camps ont découvert un nouvel argument béton. En une pirouette céleste, les Empires du fanatisme et du racisme contre-attaquent ! Les critiquer, dénoncer les dangers qu’ils font courir à ceux-là même qu’ils veulent placer sous leur dictature : racisme ! Condamner la politique de Sharon : antisémitisme ! S’opposer aux intégristes : islamophobie ! C’est commode ! Ça permet de ne pas discuter du fond de la question et de disqualifier par avance toute critique en calomniant celui qui parle. Divin, non ?
Il faut dire les choses clairement. Le racisme existe et il doit être combattu. Les agressions contre des juifs, l’incendie d’un lycée israélite, la banalisation des propos antisémites sont du racisme. Tout comme les discriminations à l’embauche ou au logement dont sont victimes les immigrés ou leurs enfants, les attentats contre des mosquées de Nancy ou d’Ajaccio, les contrôles d’identité au faciès et les vexations qu’ils endurent. Le racisme, tous les racismes, sont des tares. Etre raciste c’est être taré. Se battre contre le racisme, ouvert ou sournois, est élémentaire pour qui a la moindre estime de soi.
Cela ne signifie évidemment pas pour autant tout justifier et tout accepter au nom du respect des « particularismes », des religions ou des traditions, au contraire ! Combattre l’excision des fillettes ou la mutilation des délinquants, lutter contre l’oppression des femmes et les interdits prétendus religieux, dénoncer l’obscurantisme des intégristes de tous bords n’est pas du racisme ! C’est contribuer à un progrès qu’on aimerait inéluctable. Ce doit être fait par les populations concernées, bien sûr. Mais aussi avec le soutien de tous ceux (de toutes celles !) qui, refusant de se laisser enfermer dans des « communautés » religieuses, ethniques ou claniques d’un autre âge, se sentent d’abord des humains, solidaires de celles et ceux qui combattent pour un monde débarrassé de l’obscurantisme et de l’oppression. Pour que les guerres de religion n’aient pas lieu.

LA PAROLE EST AUX JEUNES DU PUY-DE-DÔME
Les attaques du gouvernement et du patronat contre les plus pauvres n’ont jamais été aussi rudes. Réforme des retraites, décentralisation, réforme de la Sécurité Sociale, statut des intermittents, réforme de l’indemnisation des chômeurs, licenciements et plans « sociaux » tous les jours…
Alors, les gens ont vraiment raison de se mobiliser, mais pour cela il faut avant tout s’organiser. Et la première forme d’organisation, c’est le syndicat.
Même si les syndicats majoritaires (CGT, FO, CFDT) ont montré qu’ils pouvaient, quand leurs intérêts sont en jeu, trahir les travailleurs, c’est en militant dans les syndicats qu’on pourra changer leurs orientations politiques pour qu’ils redeviennent des moteurs de la lutte de classes. Car sans organisations, nous ne pourrons pas nous battre efficacement contre toutes les attaques à venir. Et c’est réellement notre avenir et celui des générations futures qui est en jeu.
La génération de 36 et de l’après-guerre a obtenu, après des années de luttes, des acquis sociaux importants comme les congés payés, la journée de 8 heures etc…
Mais la génération suivante, celle des années Mitterrand ne s’est pas battue et n’a pas réussi à se mobiliser sur une perspective de conquêtes sociales. Ils se sont battus pour leur réussite individuelle et celle de leurs enfants (l’ouvrier qui fait des heures sup pour leur payer des études) et ont oublié que sans luttes collectives, il n’y a pas de réussite sociale possible.
D’où notre position qui a radicalement changé depuis 3 générations. La génération de 36 se battait pour gagner des acquis sociaux, aujourd’hui nous devons nous battre pour défendre des acquis. Cette différence est énorme.
Notre génération a donc une responsabilité historique dans les années à venir. Soit nous sommes capables d’imposer une orientation du monde allant vers plus de solidarité, d’égalité sociale, de fraternité entre les peuples, soit nous continuons à rester insensibles et inertes face à l’injustice de ce système économique. On nous dit souvent : «Faut pas se prendre la tête». Et bien si, il faut se la prendre, à deux mains, et vite! Collectif Tous A Gauche (TAG) – Plauzat (Puy-de-Dôme)
E-mail : tousagauche@yahoo.fr

NI PUTES NI SOUMISES
de Fadela Amara, Ed. La Découverte (12€)
VIVRE LIBRE
de Loubna Méliane, Editions OH (16,90€)
Fadéla Amara et Loubna Méliane ont participé à la marche Ni Putes Ni Soumises organisée après le meurtre de Sohanne brûlée vive à Vitry l’an dernier. Elles sont aussi deux des animatrices du mouvement du même nom qui se donne pour but de faire évoluer la situation des filles dans les quartiers en mobilisant les filles, bien sûr, mais aussi les garçons.
Chacun dans leur genre, leurs livres sont réellement intéressants. Ils racontent l’enfance et l’adolescence de deux jeunes françaises d’origine maghrébine et leurs discussions pour convaincre leurs parents de les laisser s’engager dans la voie qu’elles ont choisie. Mais ils sont surtout le récit de leurs luttes contre l’injustice, contre le racisme d’abord et, plus récemment, le combat qu’elles ont engagé pour empêcher que la condition des filles continue de se dégrader dans les quartiers.
Impossible de tout dire. Mais ces livres sont ceux de militantes, de combattantes que ni les fachos, ni les machos ne feront rentrer dans le rang. Allez les filles, on est avec vous ! A lire, d’urgence !

Comme José, William, Igor ou Jean-Marie, Fadéla et Loubna sont maintenant des prénoms français. C’est un vrai bonheur d’entendre Fadéla Amara se définir comme Auvergnate. Pour ceux qui ne l’auraient pas compris, ces filles et ces garçons sont citoyens de ce pays, de plein droit, et c’est tant mieux !

Metaleurop, Paroles ouvrières
de F.H. Fajardie, éditions Mille et une Nuits
Je viens de lire un petit livre qui reproduit les interviews des salariés de Metaleurop, usine du Pas-de-Calais qui vient de fermer ce printemps. Ces ouvriers, ces employés ont mené une lutte difficile après l’annonce de la fermeture. Ce n’était pas la première fois qu’ils se battaient et ils avaient acquis une forte solidarité. La lutte les a réunis alors qu’ils avaient bien des raisons d’être divisés : des ouvriers travaillant dur dans des ateliers dangereux et des employés des bureaux, des chefs et des ingénieurs, etc. mais aussi des français et des immigrés, des gens d’Europe de l’Est et des maghrébins, et donc forcément des gens qui n’ont pas la même histoire. Mais ils se sont retrouvés avec un but commun : faire payer le plus cher possible le patron qui les mettait dehors et dans ce combat-là, un combat de classe, il n’y a plus de différence d’origine ou de religion, on est ensemble pour gagner. On peut éviter de tomber dans les divisions tendues par nos ennemis, les riches qui nous exploitent et qui créent misère et chômage. C’est eux qui ont intérêt à nous enfermer dans une représentation du monde individuelle, locale, nationale, ethnique ou religieuse. Les travailleurs de Metaleurop sont pour nous tous un bon exemple. Michel