La clef de l¹énigme se trouve sans doute au chef lieu du canton, la
charmante bourgade de Nantes, qui telle la grenouille se voudrait aussi
grosse qu¹un b¦uf. Nos échevins nantais trouvent sans doute leur radieuse
cité trop étriqué et trépignent de la voir s¹étendre à l¹infini pour qu¹elle
atteigne enfin une taille à la hauteur de leurs ego. Après une longue
bataille de communication menée victorieusement depuis 18 ans, le triomphe
d’une  » ville ou il fait bon vivre  » est proche. Nantes, en dix ans, a vu sa
population augmenter de 10 %, chiffre assez unique dans l¹hexagone (qui ne
voit pourtant pas ses villes décroître). Les communicants ont su convaincre
très largement que la qualité de vie nantaise était unique, que c¹était une
ville économiquement et culturellement dynamique à grands renforts
d¹éléphants diesel et de poupées mécaniques géantes. Les petits théâtres et
compagnies populaires se font couper les subventions pour laisser place à un
Royal de Luxe et des Machines de l’île qui attirent plus de monde.
Simulacre de culture populaire d’ailleurs que ces attrapes nigaud mais
ceux-ci camouflent à merveille la disparition de la culture ouvrière et
évite tout questionnement sur ce qu¹est réellement la culture populaire. Le
visage de la ville a d¹ailleurs bien changé. De l¹affrontement séculaire
entre la Nantes bourgeoise et commerçante et la Nantes ouvrière ne subsiste
que quelques soubresauts passagers. Cette inflation de population s¹est en
effet accompagnée de la gentrification, c’est-à-dire d¹un processus par
lequel le profil économique et social des habitants d’un quartier se
transforme au profit exclusif de la couche sociale supérieure.

Fini le populo au centre-ville
vive les socialos bobos !

Spéculation immobilière aidant, en dix ans la ville a changé de visage. Tout
ce qui rappelle la production (ateliers, chantiers et usines) est repoussé
loin des frontières urbaines. Le dernier avatar en est la fermeture express
de l¹usine Begin Say pour laquelle les élus ne se sont pas battus. Pour nos
décideurs, il faut que ces « verrues urbanistiques » soient rasées pour faire
place à des cages à lapins design où prendront place la « nouvelle élite »
nantaise, spéculation oblige. Bien entendu, la question des problèmes liés à
l¹éloignement des lieux de production des lieux de vie ne se pose pas.
Balayés d¹un revers de main, l¹allongement des trajets domiciles – travail
avec leurs pollutions et leurs coûts supportés par l¹ensemble de la
population. La ville  » moderne  » est à la fois ville dortoir, parc
d¹attraction, supermarché et future réserve touristique mais pas un lieu de
vie où l¹on produit, échange,Soù toutes les facettes de la vie sociale ont
leur place. En parallèle de la destruction de milliers d¹emplois liés à
l¹industrie ou aux secteurs d¹activités de production, on nous joue de
manière emphatique la carte du Aie Tech : pôle de recherche en nouvelles
technologies, nano-technologies, laboratoires ADN, fabrication de dronesS
Quelques dizaines d¹emplois qui transformeront durablement Nantes en
nécropoleS. La ville tertiaire brasse du vent, l¹économie virtuelle ne
nourrira pas longtemps les ventres.
Le MIN, coeur nourricier de la Ville a d¹ailleurs du souci à se faire. Il
faut dire qu¹il occupe une surface gigantesque qui pourrait, selon nos
développeurs, être mieux employée : bureaux d¹affaires et résidences de
standing. Enfin bref des choses sérieuses avec plus values à la clef, pas
comme cet archaïsme de marché qui prétend nourrir la ville et qui serait
aussi bien ailleurs, loin de préférence.
Il est vrai que le pétrole est abondant et inépuisable parait-il. Le CHU
doit être déplacé vers cette zone à moyen terme, l¹argument cette fois, ben
on cherche encore. Peut être faire un nouveau pont en or à un de nos
bétonneurs en chef. Rien ne semble vouloir arrêter la mégalomanie ! De la
même manière la gare de fret risque de se voir rogner des mètres carrés pour
faire place à une marina qui manque pour le prestige de la ville. Le fret
ferroviaire, c¹est déplacé, surtout quand on peu avoir un beau navion à la
place. Ce coin était anciennement dénommé Prairie aux Ducs, mais de prairie
il n¹en subsiste pas un brin devant la fureur bétonNantes. Le but est sans
doute, là encore, d¹éradiquer toute trace de vie hors celles
compartimentées dans les blocs de béton peinturlurés ulta design.

De l¹oxygène, pas du kérozène

Ne reste qu¹un seul obstacle selon eux : l¹aéroport de Château Bougon,
rebaptisé Nantes Atlantique pour faire moderne. Il serait trop près de
l¹agglomération et des avions qui survolent la Loire, ça pollue la vue et
l¹ouïe des nouveaux résidents de  » l¹île de Nantes « . Voilà bien un tort
qu¹il faut immédiatement  » réparer  » ! Bon, il faudra deux ou trois
milliards d¹euros pour cela et puis aussi saccager des milliers d¹hectares
de terres agricoles, mais…vos désirs sont des ordres. Ces gens là aiment
d¹ailleurs tellement l¹avion qu¹ils anticipent le déclin prochain de l¹usine
Airbus de Bouguenais pour tenter de récupérer là aussi les précieux mètres
carrés pour de futures spéculations. Etrange paradoxe me direz vous. Mais
non, la seule logique est de tout détruire et essayer de s¹  » enrichir  » au
passage.
Alors oui, nous l¹affirmons sans fard, les  » passéistes « , ceux qui « 
veulent nous ramener à la bougie  » ce sont bien les adorateurs du  » Progrès
 » à coup de béton, à coup de pétrole et de spéculation. La fuite en avant
dans le toujours plus doit être immédiatement stoppée. La Bulle urbaine qui
à l¹instar des bulles financières peut éclater à tout instant doit être
jugulée. Déjà 50 000 m² de bureaux ne trouvent pas preneurs sur
l¹agglomération. Déjà le budget de la Communauté Urbaine de Nantes accuse
un déficit inquiétant. Qu¹en sera-t-il demain avec la suppression de la Taxe
Professionnelle ! Qui va payer pour cette course au gigantisme ?
Nous voulons une ville, un pays à taille humaine, sans un aéroport
disproportionné, déconnecté des réalités environnementales et économiques.
Un pays capable de nourrir ses habitants, un pays d¹une taille où les gens
peuvent se rencontrer,décider eux même des orientations et de la gestion de
la vie de la cité et ou les liens sociaux sont continuels et ne
disparaissent pas derrière un décor urbain cloisonné, bétonné et inanimé.

les riches dans l¹avion,
les pauvres à la mer…

150 millions c’est l’estimation faite du nombre de réfugié-es
environnementaux prévu d’ici à 2050 sur l’ensemble de la planète. La
question environnementale devient aujourd’hui cruciale et incontournable. La
fermeture et la militarisation des frontières deviennent la norme pour
l’ensemble des pays riches; marquant une volonté de ces derniers de ne pas
assumer la responsabilité et les conséquences des exploitations et des
pillages orchestrées aux fins de leur développement et du maintien du
système capitaliste. Les compagnies lowcost offrant des voyages à bas prix
participent de cette exploitation des pays pauvres quand dans le même temps
les migrants se trouvent parqués dans des camps au Maroc ou en Lybie,
meurent noyés en méditerranée ou subissent discriminations, xénophobie et
expulsions dans les pays riches qui ont reconstruit un nouveau mur, celui de
l¹Europe forteresse.

STOP à l¹étalement urbain et au bétonnage de masse,
STOP au projet inutile de l¹aéroport de Notre Dame des Landes
STOP à la destruction de notre terre nourricière, potagère et maraichère
STOP aux expulsions des sans papiers, des exilés politiques et climatiques

Nous voulons une vie riche, pas une vie de riche ! Non Nantes
ne sera jamais la mégalopole dont rêvent nos élu-es mégalos !

Reprenons la ville ! Sauvons la campagne,
ne laissons pas les aménageurs finir de tout bousiller.

COLLECTIF RELOCALISONS COPENHAGUE – AGISSONS ICI