Il s’agit d’une convocation « Provocation » ! En effet l’administration dispose certainement de l’ADN de Georges Abdallah car la loi précise que pour les personnes condamnées avant le vote des lois sur le FNAEG (en général avant 2003), celles ayant écopé de plus de 10 ans de prison doivent fournir leur ADN et que dans ce cas, les prélèvements peuvent être effectués de force ou à l’insu des condamnés. Il est d’ailleurs précisé dans la loi que lorsqu’il n’est pas possible de procéder à un prélèvement biologique, l’identification des empreintes génétiques « peut être réalisée à partir de matériel biologique qui se serait naturellement détaché du corps de l’intéressé ».

L’infraction « entraîne de plein droit le retrait de toutes les réductions de peine dont cette personne a pu bénéficier et interdit l’octroi de nouvelles réductions de peine ». La peine encourue pour les condamnés pour crimes est 2 ans et 30 000 euros d’amende. Les peines prononcées pour le refus de prélèvement s’ajoutent, sans possibilité de confusion, à la condamnation en cours.

Georges Abdallah est incarcéré depuis plus de 25 ans. Libérable depuis dix ans, la justice le maintient en prison du fait des pressions israéliennes et états-uniennes. Mais les refus de libération ne suffisent pas à la justice. Elle tente de briser la résistance de Georges Abdallah par tous les moyens, comme elle tente de briser la résistance d’autres prisonniers politiques comme Georges Cipriani et Jean-Marc Rouillan.

Cette convocation au tribunal de Tarbes doit être l’occasion d’une mobilisation pour la libération de Georges Abdallah et contre la loi sur le fichage génétique.

Venez le soutenir devant et dans le palais de justice de Tarbes, rue du maréchal Foch (à coté de la place de Verdun) le mardi 1° décembre à 13 h 30. La séance est publique et Georges devrait être présent.

{{Qui est Georges Ibrahim Abdallah ?}}

Né le 2 avril 1951 à Kobayat, dans le nord du Liban, Georges Abdallah a grandi dans ce pays à une époque où la crise structurelle de l’entité libanaise devenait de plus en plus insurmontable. C’est l’époque où pour conjurer tout changement et contrer la radicalisation du mouvement des masses populaires et de la jeunesse, la bourgeoisie n’hésita pas à pousser vers la guerre civile confessionnelle. L’affirmation de la réalité révolutionnaire palestinienne sur le devant de la scène régionale et libanaise a démultiplié la portée des diverses initiatives de luttes sociales fleurissant au début des années 70. A la veille de l’éclatement de la guerre civile de 1975 la crise du système a changé de nature et la portée des enjeux. Les « ceintures de la misère » autour de Beyrouth, les villes et les villages du Sud et les camps de réfugiés aux abords des principales villes incarneront dès lors et pour de longues années les enjeux locaux, régionaux et internationaux du mouvement révolutionnaire…

Cette réalité de lutte, de résistance et de sacrifice a construit la conscience politique de Georges Abdallah et déterminé son engagement révolutionnaire. Tout naturellement, il choisit la résistance face aux massacres de masse perpétrés par les bourgeois confessionnalistes de tout bord et leurs alliés israéliens et franco-américains. La Quarantaine, Naba’a, Tal Azza’atar, Sabra et Chatila et combien d’autres tueries sont restées dans nos mémoires.

Georges Abdallah commence son engagement politique dans les rangs du Parti National Social Syrien (PNSS) pour rejoindre ensuite la résistance palestinienne, en adhérant au Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP). Il est blessé lors de la résistance à l’invasion sioniste du Sud Liban en 1978. Contre la barbarie sioniste et impérialiste États-Unienne, plusieurs organisations de combattants libanais et arabes décident de mener la lutte de résistance en frappant les intérêts impérialistes et sionistes dans le monde entier. C’est le cas des Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises (FARL), entrées en action en Europe.

Parmi les principales opérations attribuées aux FARL en France : l’exécution le 18 janvier 1982 du colonel Charles Ray, attaché militaire à l’ambassade étasunienne et l’exécution le 3 avril 1982 de Yakov Barsimantov, responsable du Mossad et secrétaire en second à l’ambassade sioniste à Paris.
Les autorités françaises arrêtent Georges Abdallah le 24 octobre 1984 à Lyon. Son incarcération est motivée par la détention de vrais- faux papiers d’identité : un passeport délivré légalement par les autorités algériennes. L’État français s’engage auprès du gouvernement algérien à le libérer rapidement.

Georges Abdallah est condamné à quatre années de détention le 10 juillet 1986, pour détention d’armes et d’explosifs. Il refuse le procès mais n’interjette pas appel. Cependant, les autorités étasuniennes exercent des pressions directes sur le gouvernement français afin qu’il ne soit pas relâché. Les États-Unis d’Amérique se constituent partie civile dans le procès et le président américain Reagan en personne aborde le sujet lors d’une rencontre avec le président français Mitterrand. Les pressions sionistes ne manquent pas non plus.

Finalement, le gouvernement français ne respecte pas l’engagement pris auprès des autorités algériennes. Entre temps, en 1985-1986, des attentats faisant de nombreuses victimes (13 morts et plus de 300 blessés) sont commis à Paris. Ils sont revendiqués par le CSPPA (Comité de Solidarité avec les Prisonniers Politiques Arabes). Celui-ci exige la libération d’Anis Naccache1, de Varoudjian Garbidjian2 et de Georges Abdallah.

Ces attentats ont probablement été commis par un réseau financé par l’Iran pour faire payer à la France son soutien à l’Irak dans la guerre contre l’Iran. C’est dans ce contexte, alors que Georges Abdallah est incarcéré depuis plus d’un an, que la Direction de la surveillance du territoire (DST) annonce la « découverte » d’une arme dans un appartement loué en son nom, prétendant que celle- ci avait été utilisée dans l’attentat contre le colonel Charles Ray et l’agent Yakov Barsimantov.
Le 1er mars 1987, les autorités françaises jugent une seconde fois Georges Ibrahim Abdallah sur la base de cette saisie miraculeuse. Un verdict de condamnation à perpétuité est prononcé bien que le procureur général n’ait requis qu’une peine de dix ans d’emprisonnement.

En prison, Georges Abdallah continue à défendre la cause des peuples opprimés. C’est ainsi qu’il adhère à la Plate-forme du 19 juin 1999 qui réunit dans une communauté de lutte une centaine de prisonniers révolutionnaires, communistes, anarchistes, antifascistes et anti-impérialistes, et qu’il participe aux grèves de la faim de solidarité avec les prisonniers révolutionnaires en Turquie.
En août 2002, en solidarité avec les prisonnières palestiniennes détenues à Neve Tirza, en grève de la faim pour dénoncer les humiliations quotidiennes dont elles font l’objet dans les geôles sionistes, Georges Ibrahim Abdallah et plusieurs dizaines de prisonniers détenus à Moulins refusent le repas de l’administration pénitentiaire.

En novembre 2003, la juridiction régionale de libération conditionnelle de Pau autorisait sa libération. Sur ordre de Dominique Perben, Ministre de la justice, le procureur général de Pau fait appel de cette décision. La juridiction nationale de libération conditionnelle rend son verdict le 15 janvier 2004, décidant le maintien en prison de Georges Abdallah.

Il présente une nouvelle demande de libération conditionnelle, en février 2005. Le Tribunal de Grande Instance de Tarbes, présidé par le même juge qui avait statué positivement à la première demande de libération en 2003, rejette cette nouvelle demande en septembre 2005. L’appel de cette décision, introduit par Georges en septembre 2005, est rejeté en février 2006.

Georges Ibrahim Abdallah, aujourd’hui âgé de 58 ans, a entamé sa vingtième-cinquième année de prison. Il a terminé sa peine de sûreté en 1999. Le déroulement de l’examen de sa dernière demande de libération conditionnelle, qui aura duré deux ans et trois mois, est une illustration de l’acharnement judiciaire pour raison politique contre Georges Abdallah.

Le 6 février 2007, Georges Ibrahim Abdallah dépose une nouvelle demande de libération conditionnelle. Après deux reports de date cette demande de libération est refusée en octobre 2007. L’un des motifs évoqués est que Georges Abdallah continue d’être, selon la DST, « une menace pour la sécurité » de la France et que « ses convictions anti- impérialistes et anti-israéliennes sont restées intactes ». Georges Abdallah fait appel.

En décembre 2007 a lieu l’examen en appel de la demande. La décision annoncée une première fois pour janvier 2008 est reportée en avril 2008. Entre- temps la loi du 25 février 2008 sur la rétention de sûreté entre en application. En avril 2008, la justice décide d’appliquer rétroactivement la nouvelle loi et envoie, en août 2008, Georges Abdallah au Centre national d’observation de Fresnes pour une période de six semaines à l’issue de laquelle une commission pluridisciplinaire devra donner son avis. En décembre 2008, il est notifié à Georges Abdallah que son dossier sera étudié le 22 janvier 2009. Le 8 janvier 2009 l’audience est de nouveau reportée au 26 mars 2009.

Peu de temps avant l’audience, la commission pluridisciplinaire rend son avis, défavorable, au motif que Georges Abdallah « a des convictions politiques intactes et très solides ». Le 26 mars, la chambre de l’application des peines de la cour d’appel de Paris a finalement réexaminé la demande de Georges Abdallah et a mis en délibéré sa décision au 5 mai 2009.

Le 23 avril 2009, le ministre libanais de la justice, Ibrahim Najjar remet à son homologue française, Rachida Dati, en visite officielle au Liban, un dossier sur Georges Abdallah.

{{Georges Abdallah, incarcéré à Lannemezan, a passé 9 000 jours dans les prisons françaises !}}

Combattant révolutionnaire, communiste arabe et pro-palestinien, Georges Abdallah est incarcéré en France depuis un quart de siècle. L’État le maintien officiellement en prison parce qu’il pourrait nuire aux intérêts français, parce qu’il ne renie pas son engagement politique, celui d’un militant antisioniste et anti-impérialiste.

Sa libération dépend de notre mobilisation et de notre capacité à fédérer la solidarité internationale pour les prisonniers politiques révolutionnaires.

Paris, Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah

Pour écrire à Georges Abdallah

Numéro d’écrou 2117 – CP Lannemezan – 204 rue des Saligues Boîte postale 70166 – 65307 Lannemezan Cedex

Contact : liberonsgeorges@no-log.org

Blog : http://liberonsgeorges.over-blog.com

http://sd-1.archive-host.com/membres/up/1534766753/textes/QuiestGeorgesIbrahimAbdallah-Avril2009-2colonnesV2-1.pdf