Aujourd’hui, comme tant d’autres fois, nous nous retrouvons à faire la queue à la CAF. Cette fois, nous sommes venus avec un ami à qui la CAF refuse de verser les prestations familiales – auxquelles il a droit – sous le prétexte fallacieux qu’il n’aurait pas les bons papiers.

Tous les aventuriers des temps modernes que sont les « usagers » de l’institution ont fait cette expérience :

LE PÉRIPLE INFERNAL DE QUI VEUT TOUCHER SON FRIC

Après 62 appels inutiles au numéro à tarif spécial de la CAF, après 543 minutes d’attente dans les agences pour se faire dire « madame on peut rien pour vous », bien souvent on abandonne, épuisé, seul face à cette grosse machine qui veut garder tous nos sous bien au chaud dans ses caisses.

Après un premier refus, quand par chance, quelqu’un au guichet vous fournit les informations nécessaires à un recours, procédé simple mais peu utilisé, on écope généralement d’un deuxième refus qui oblige à se lancer dans une plainte auprès du tribunal des affaires de la sécurité sociale (le TASS), procédure bien plus fastidieuse.

Tout est fait pour décourager les démarches, avec en premier lieu la rétention d’informations. Qui sait par exemple que les administrations ont l’obligation de donner une réponse dans un délai de deux mois ? Et que l’absence de nouvelles au terme de ces 60 jours équivaut à un refus implicite ? Qui sait encore que les enfants, qu’ils soient nés ou pas sur le sol français, ont le droit comme leurs camarades de classe aux allocations familiales ? Quand la CAF refuse systématiquement les prestations familiales à des parents « sans-papiers » d’enfants résidents en France, elle contrevient à son propre règlement.

Ici comme dans bien d’autres cas, la CAF mène une politique qui pousse au renoncement. Elle s’approprie le fric d’ayants droits qui, parce qu’isolés, ne maîtrisant pas bien la langue ou juste fatigués des démarches administratives, ne feront pas les démarches nécessaires pour récupérer leur dû. C’est sans réponse, sans solution que l’on rentre chez soi, pas plus avancé qu’hier. C’est pourquoi nous venons à plusieurs aujourd’hui, plus forts et déterminés à exiger notre argent.

D’« usagers » nous avons décidé de devenir CAFARDS, c’est à dire de nous organiser collectivement pour partager les informations, pour se déplacer dans les institutions et y exiger les textes relatifs à l’accès aux prestations et faire débloquer des dossiers, mais aussi pour rencontrer des « usagers » et peut-être découvrir d’autres cafards dans les files d’attentes interminables.

À Rennes
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4704
Paris
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4701
Lyon
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4732
Marseille
http://contrelapreca.eklablog.com/
Toulouse
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4729
Brest
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4734
Bordeaux
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4735

et ailleurs, des collectifs de chômeurs, précaires et autres cafards naissent, renaissent et agissent dans les CAF, les Pôle emploi, les CPAM ou les CCAS.

À MONTREUIL COMME AILLEURS, CES INSTITUTIONS NOUS VOUDRAIENT TOUJOURS PLUS ISOLÉS, MUETS ET SOUMIS

À MONTREUIL COMME AILLEURS, SOYONS PLUS NOMBREUX POUR LEUR FAIRE LA MISÈRE

cafardsdemontreuil@gmail.com

– Montreuil : à Pôle Emploi comme ailleurs, ne pas se laisser faire
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4618

– Plutôt CAFards que CAFteurs. Lettre ouverte des CAFards aux agents de la CAF
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4548

– RMI : « Jackpot » à la CAF de Rosny-sous-bois
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4121