Malgré notre réponse par recommandé, les différents services de la Mairie restent injoignables. [Surplus de réunions, contamination des différences services par la grippe A, soudaine nécessité d’aller sur le terrain… ? ] Des travaux ont même commencé le long du quai avec installation d’un imposant groupe électrogène juste devant notre sortie de secours. Des discussions sur le trottoir avec les ouvriers chargés du désamiantage nous apprennent que, d’après leur calendrier, ils doivent faire tomber notre immeuble début janvier. Alerte ! Alerte !

Si l’information ne vient pas à nous, allons donc la chercher.

Acte I

Jeudi 5 novembre, Bertrand Délanoé rend compte de son bilan à mi-mandat dans la salle Olympe de Gouge dans le XXème arrondissement. Quoi de mieux pour exiger du maire un engagement public de notre relogement dans des conditions qui permettent le maintien de l’expérience proposée à la CIP de mise en commun, de fabrication et de partage de ressources en dehors d’un circuit marchand ?

L’entrée bien qu’annoncée libre est bien gardée : filtrage, RG et policiers dans les rues alentour, jusque devant l’entrée de la crèche mitoyenne à la salle. La grande messe commence devant un parterre d’une centaine de sympathisants majoritairement retraités. Dehors, le rassemblement de 150 personnes est arrivé à proximité des lieux. Nous apprenons qu’il est bloqué et se fait malmener (ah bon !). M. Delanoé prend la parole après les remerciements sirupeux de Patrick Bloche : « Mais, non tutoie-moi.“ – « Mais oui. Bertrand, merci. » – Oui, nous sommes amis… »

Acte II

Une personne se lève et interpelle de la salle le Maire, lui demande de s’engager publiquement à ce que la CIP soit relogée et lui signifie que le rassemblement en soutien à la CIP qui se trouve dehors cesse d’être malmené. Deux banderoles sont déployées : CETTE VILLE EST RICHE ET PLEINE DE PAUVRES et NOUS AVONS BESOIN DE LIEUX POUR HABITER LE MONDE

D’autres membres de la coordination interviennent. L’échange est vif et long, mais le micro est monopolisé par le Maire, ceux destinés au public ont été coupés.

Le staff des directeurs de cabinet chorégraphie un ballet administratif et chacun vient nous proposer un rendez-vous de couloir afin que nous quittions la salle.

Notre détermination sera la plus forte et dans ce rapport de force entre ceux qui ont le droit de parler et ceux qui doivent se taire, le maire cesse son discours et propose rouge de colère aux habitants du 11e de lui poser des questions.

Nous ne ferons pas de commentaires sur la mise en scène par la mairie elle-même de la première question adressée au maire.

Dehors, toujours encerclés par les flics on s’ennuie un peu, heureusement on se réchauffe avec du vin chaud et on s’amuse tout de même à crier : IL EST TOUT ROUGE ET IL VEUT PAS RÉPONDRE À NOS QUESTIONS… NOUS AVONS BESOIN DE LIEUX PAS DE CORDONS BLEUS…

Acte III

Comme nous sommes nombreux dedans et que nous n’avons toujours pas obtenu de réponse claire, nous nous glissons dans l’une des deux files dans lesquelles les bons citoyens se rangent pour accéder au micro. Nous réitérons notre demande d’engagement public à M. Delanoé. Suite de quoi, le micro que nous utilisons est supprimé tandis que l’autre est savamment gardé par la mairie.

Nous obtiendrons de la part du marie la réponse suivante :
– voir vidéo
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4728

Nous quittons la salle et rejoignons le rassemblement ami.

Nous attendons, forts de cet engagement public de nouvelles propositions concernant notre relogement.

Epilogue

Ps : À M. Bloche : « Non, Monsieur, vous ne nous avez pas accueillis dans la salle Olympe de Gouge en 2003 parce que cette salle nous l’avons prise et occupée, personne ne nous l’a donnée et de plus vous n’étiez pas maire de cet arrondissement en 2003 ! »

Ps : À Mr Delanoé : « Si dans votre terminologie, un gauchiste est quelqu’un qui vous interpelle sur la question du relogement de la CIP et réagit également au fait que :

– les logements sociaux dont vous vous gargarisez ne sont pas accessibles au RSAstes,

– que jamais vous nous ferez croire que la vidéosurveillance est une protection pour les individus et cela même si vous vous obstinez à l’appeler vidéoprotection,

– que chasser les pauvres de la ville n’est aucunement une mesure qui vise à réduire la pauvreté,

Alors on vous répond nous aussi par le mot de Cambronne ! »

Contre l’expulsion de la Coordination des Intermittents et Précaires
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4727

La coordination des intermittents et précaires, kesaco ?
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4413