Double-jeu à Poitiers

Le « Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux » est un collectif d’individus soutenus par des associations, des syndicats et des partis politiques (dont les « soutiens » sont d’après son blog : Alternatifs Poitiers, Les Verts -Vienne, Nouveau Parti Anticapitaliste, OCL (Organisation communiste libertaire), Parti de Gauche 86, Section de Poitiers du Parti Communiste Français, SUD Education 86, SUD Étudiant Poitiers).

S’il appelle « chacun-e à se mobiliser en tous lieux pour manifester son soutien aux inculpés et à leurs familles »… on trouve chez certains partis politiques soutenant ce collectif, un autre discours, beaucoup plus institutionnel, légaliste et répressif.

Ainsi les élus municipaux de 3 partis (les Verts, le PCF et le NPA locaux) qui soutiennent ce collectif ont signé le 21 octobre une « déclaration commune » avec le maire PS de Poitiers (… même l’élu Modem a paraphé ce texte ) : qui demande à ce que  » Les casseurs qui ont dégradé Poitiers doivent être arrêtés et jugés. Leurs actes sont injustifiables et inexcusables. « 

————————————-

**********

Selon le site de la mairie de Poitiers : « Suite aux événements survenus le 10 octobre dans la vile, Alain Claeys a adressé le 14 octobre une lettre au ministre de l’intérieur. Le 18 octobre, les groupes Socialiste, Communiste, Verts, Modem et Pour une Alternative à Gauche [liste soutenue par le NPA et les alternatifs] du Conseil Municipal de Poitiers ont signé une déclaration solennelle commune. »

Déclaration solennelle

Les incidents violents qui ont émaillé la manifestation anticarcérale du samedi 10 octobre ont suffisamment choqué les Poitevins pour ne pas ajouter la polémique à la tristesse. Poitiers est une ville de pensée et de sérénité. Toutes les opinions ont toujours pu s’y exprimer librement et sans agressivité. La politique de lien social menée de longue date par la Ville de Poitiers a su créer, en favorisant un tissu associatif riche de sa diversité, cet univers de tolérance qui fait la marque de fabrique de Poitiers.

Les valeurs de solidarité et de Droits de l’Homme sont partagées par la grande majorité des Poitevins, bien au-delà des clivages politiques traditionnels. C’est fort de ces valeurs dont le maire Alain Claeys s’est toujours fait le garant, que les élus municipaux en appellent aujourd’hui au sens de la responsabilité de chacun en évitant l’amalgame et en refusant les engrenages. Les casseurs qui ont dégradé Poitiers doivent être arrêtés et jugés. Leurs actes sont injustifiables et inexcusables.

De la même manière, les accusations de laxisme émises par le ministre de l’Intérieur, la pression qu’il met sur ses services et sur la Justice sont proprement inacceptables et créent, localement, un climat de tension propre aux dérapages en tout genre. Nous soutenons ceux qui oeuvrent pour la liberté et la tolérance et condamnerons toujours ceux qui violent ces principes. La sécurité est un bien public républicain et les Poitevins n’aspirent désormais qu’à une chose : vivre de nouveau sereinement dans une ville apaisée.