Gare à vos logements vides !
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> Suite au refus du préfet d’Indre et Loire d’héberger des demandeurs et
> des
> demandeuses d’asile, alors que la loi l’y oblige, le Collectif de Soutien
> aux Demandeurs d’Asile et aux Sans Papiers et le collectif Droit Au
> Logement ont réquisitionné « Les Glycines », ancienne maison de retraite,
> – bâtisse qui appartient au groupe KORIAN, (« leader européen de la
> prise
> en charge global de la dépendance », bénéficiaire de plusieurs
> millions d’euros par an), et à la charge de Grégory GUILLAUME par le
> biais
> d’une Société Civile Immobilière. G. Guillaume est, à côté de ses
> activités immobilières, directeur de la rédaction du magazine TOURS+,
> responsable de la communication de la mairie de Tours et membre du parti
> socialiste.
> En quelques jours, un lieu de solidarité est né, sans frontières,
> hébergeant sous le même toit des demandeurs d’asile, des Sans Domicile
> Fixe et leurs soutiens.
> Suite à la demande d’expulsion des propriétaires, la préfecture a ordonné
> à la Police Nationale, accompagnée par une société de sécurité privée,
> d’agir au petit matin du 22 septembre. Tout le monde a été de nouveau mis
> à la rue avec bagages à 6 heure du matin. Lors de cette expulsion, des
> menaces ont été proférées par la Police à l’égard des habitants et des
> habitantes des « Glycines ».
> Ce n’est pas la première fois que les autorités expulsent les résidents
> d’un bâtiment en capacité d’héberger de nombreuses personnes, accumulant
> ainsi des
> logements vides, quitte à jeter des personnes à la rue, alors que, suite
> à
> la régionalisation des plateformes AFTAM d’accueil des demandeurs
> d’asile,
> pas moins de
> 250 places d’hébergements ont été supprimées rien qu’à Tours. Pourtant,
> les Demandeurs d’Asile et les Sans Domiciles Fixes n’ont pas disparu…
> Suite à ces évènements, nous avons tenté de trouver une solution de
> relogement pour toutes et tous, les solutions obtenues jusqu’alors ne
> concernant qu’une partie des occupants. Nous nous sommes alors présentés
> devant la mairie de Tours, en vue d’obtenir un rendez-vous avec un élu de
> la municipalité ou un représentant de Tours+, la communauté
> d’agglomération.
> Mais comme à l’habitude, l’accès à la mairie nous a été refusé, nous
> laissant entendre que nous n’obtiendrons rien.
> Le balai des matraques de la Police Nationale a commencé peu après, se
> soldant par deux arrestations dans la violence, le désordre et la
> confusion dans les rangs des forces de l’ordre.
>
> Alors que nous avions quitté les lieux, et pour nous museler
> complètement,
> des
> individus en civil arrivant en voitures noires à vitres fumées, sortant «
> tonfas » et « tasers », se sont jetés sur le groupe de personnes composé
> des militants et des familles, arrachant au reste du groupe, sans un mot
> mais non sans violence, une militante et un militant occupants des «
> Glycines ». Ce rapt, par des personnes dont la qualité de fonctionnaire
> de
> police n’était pas apparente, a créé rue Nationale un mouvement de
> panique
> et d’incompréhension chez des passants médusés. Les quatre militantes et
> militants arrêtés ont été maintenus 25 heures en garde à vue au lieu de
> 24
> heures, limite légale quand aucune prolongation n’est demandée, ce qui
> était le cas. Trois d’entre eux ressortiront avec des inculpations plus
> extravagantes les unes que les autres et un procès, le 8 décembre à neuf
> heures.
> Ces évènements ont eu lieu le même jour que l’expulsion des sans-papiers
> de la jungle de Calais et du boulevard du Temple à Paris. Alors que la
> police tente à Tours de terroriser la population, des centaines de
> migrants à Calais furent violentés et répartis dans douze prisons pour
> étrangers sur le territoire pendant qu’à Paris, le boulevard du Temple
> était
> « nettoyé » en silence. La volonté du gouvernement sarkozyste qui préfère
> camoufler et dénier les questions que posent les conditions de vie des
> migrantes et des migrants sur le territoire français est inhumaine et
> inefficace.
> Les migrants sont toujours là, la « jungle » de Calais se repeuple, les
> trottoirs de Paris aussi. A Tours les demandeurs d’asile seront une
> nouvelle fois jetés à la rue dès jeudi matin. Comme nous l’avions
> annoncé,
> nous expulser, Monsieur le Préfet, c’est se tirer une balle dans le pied.
> La caravane est désormais en marche…
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> Tours, le 28 Septembre 2009
> Collectif de Soutien aux Demandeurs d’Asile et aux Sans-Papiers.
> 06 34 19 64 98
> csdasp37@no-log.org
> www.csdasp37.free.fr