NI PRIVILEGE DU SANG, NI PRIVILEGE DU FRIC !
UNE ZONE DE GRATUITÉ C’EST UN ESPACE LIBERE POUR TOUS ET TOUTES !

Sous la pression d’un mouvement populaire sans précédent (plus connu sous le nom de Révolution Française), l’Assemblée constituante déclarait dans la nuit du 4 août 1789 l’abandon des privilèges aristocratiques. Ainsi la forte mobilisation des paysans a pu mettre fin aux privilèges octroyés pour le sang bleu !
Mais quels ont été les grands bénéficiaires de cette décision pleine de symbole ? LES BOURGEOIS ! Ils ont inventé un nouveau régime fondé sur de nouveaux privilèges liés cette fois à ……….. L’ARGENT ! Le système de droits par la suite édicté, est resté dans les faits grandement conditionné au pouvoir fondé sur la propriété privée.

Aux Privilèges du Sang se sont substitués les Privilèges du Fric !
Aujourd’hui la Bourgeoisie a pris la place de l’ancienne Aristocratie (et en a conservé ses éléments fortunés, les frères Sarkozy en sont l’exemple !) ; comme elle, elle défend avec arrogance ses Privilèges et pouvoirs politiques et économiques. Son train de vie, qu’on aperçoit au travers des médias, se fait sur notre dos, « nous » qui sommes la majorité de la population. Ses Privilèges, la Bourgeoisie y est attachée comme à la prunelle de ses yeux et veille à notre docilité. Ces vrais Privilégiés du monde moderne nous veulent conformes à l’image des « honnêtes gens », comme avant il fallait être de « bons paysans » ; c’est-à-dire être serviles et obéissants, et surtout demander grâce aux maîtres. C’est pourquoi nous disons encore aujourd’hui : ABOLITION DES PRIVILEGES !
La Révolution Française a pu renverser une société fondée sur le droit divin. Serons-nous capables de renverser une société fondée sur l’argent ?

On n’a que faire des affaires !
Nous voulons la satisfaction de nos besoins, en excluant toute considération financière. L’utilité des objets et des services doit être prépondérante plutôt que leurs coûts. Cela revient donc à détruire la marchandise qui réunit en son sein la valeur d’échange (ce qu’elle coûte) et la valeur d’usage (ce à quoi elle sert). La marchandisation consiste à considérer les produits principalement à travers leur valeur d’échange, laissant de côté leur utilité : la valeur d’usage. Par exemple, la marchandisation de la médecine consiste à la conditionner aux profits que pourront en retirer les capitalistes au détriment de notre santé. De même, on préfère développer les OGM (contrôlés par des multinationales) plutôt que de laisser les paysans laisser aux paysans l’indépendance (non rentable pour la bourgeoisie) de maîtriser eux-mêmes leurs semences et même si l’environnement et notre alimentation doivent en pâtir.
Seules les productions jugées « rentables » sont développées. La rentabilité n’est qu’un terme pour justifier les privilèges : d’un côté, faire en sorte qu’une minorité s’enrichit et renforce sa domination ; de l’autre, la grosse majorité reste cantonnée dans la pauvreté plus ou moins relative, en fonction de son accession au salariat et de la hiérarchie qui lui est liée.

La gratuité est un des moyens pour mettre fin au règne de la marchandise.
Nous souhaitons mettre en place des zones de gratuité pour créer des lieux d’échange sans argent, des lieux conviviaux, des lieux où les privilèges liés à l’argent seront abolis ! On ne te demandera pas si tu as un statut pour avoir « droit à », ou si t’as de quoi allonger le fric. La gratuité ouvre la voie à une vraie abolition des privilèges !
Parce qu’aux privilèges et à l’enfermement dans des statuts, nous voulons substituer la solidarité, l’échange désintéressé financièrement. Retrouvons une dignité dans le partage collectif et la réappropriation de nos vies (à commencer par ces espaces publics où on ne s’arrête – presque -plus quand il n’y a rien à consommer).
Malgré « la crise » et la menace écologique, l’abondance est encore là ; en Europe, les magasins et les poubelles regorgent de tout. Mais la distribution est toujours très inégale, tout n’est pas accessible à tous. Alors plutôt que de se battre à notre faible mesure pour le privilège du fric, reprenons, redistribuons, donnons. Vive la gratuité !
La gratuité c’est à chacun selon ses besoins. Le fric ou le fait de rentrer dans une des cases définies par l’administration ne sont plus des barrières. Les zones de gratuité sont pour tous ! Pour les travailleurs, les précaires, les chômeurs et tous les « sans » ; ça permet d’être moins dans la galère.
Parce que quand tout est gratuit, on se rend compte qu’on n’a pas besoin de tant de choses, et que ce qu’on aurait jeté peut être réutilisé. Ainsi le besoin de posséder s’affaiblissant, on se rend compte de l’importance des rapports humains. Avec les zones de gratuité, on cherche à devenir riche de nos échanges, de nos relations humaines, de nos créations, de nos solidarités. On s’enrichit grâce et avec l’humanité et non plus en l’exploitant ! Il en va de même avec la nature : nous percevons que nous vivons en son sein, avec elle et non en cherchant à la dominer afin de la maîtriser au profit de fins privées (recherches de profits individuels et immédiats) conduisant à sa destruction.

Face aux privilèges du fric,
Face aux privilèges de ceux qui décident pour nous de notre devenir collectif et ainsi de nos conditions de vie, Face à l’isolement individuel dans la compétition pour l’obtention de ces privilèges
et dont bien peu d’entre nous en bénéficieront, si ce n’est que quelques miettes,
Face à l’enfermement-refuge dans la sphère privée…,
Retrouvons-nous, échangeons dans un esprit de gratuité, dans des espaces temporaires que nous aménagerons ensemble, qu’il soit agréable et propice à nos activités de gratuité, celles qu’on aura envie de partager de façon désintéressée.

Une zone de gratuité prend vie avec les relations qu’établissent ceux qui la font vivre. Ainsi dans l’idée, chacun peut y venir pour partager un moment ensemble, pour prendre ou apporter quelques choses (objets, fringues, livres, bouffe…), de quoi aménager agréablement notre lieu temporaire (mobilier, déco, ustensiles,…), des idées, de la musique, ses petits ou grands talents d’artiste ou de bricoleur, ses projets, ses humeurs, ou simplement pour se détendre tranquillement, s’amuser, discuter avec d’autres.

Rencontrons nous, discutons, rêvons ensemble
pour commencer à remettre en cause les privilèges bourgeois.
On se voit quand ? On s’y prend comment pour construire ces zones de gratuité ?
A bientôt pour un petit moment créatif !
Contact : zazza@no-log.org
Tours, le 18/09/09
Fanny et JC