Le hack, sous sa définition la plus courante, est une pratique
informatique : nous autres hackerEs aimons à étudier et modifier le
fonctionnement, le code source des outils informatiques que nous
utilisons, pour les adapter à nos envies, à nos besoins singuliers ;
nous redistribuons ensuite gratuitement le fruit de nos travaux. Le
hack, en somme, est la combinaison de ces deux postures : d’une part,
la volonté de comprendre – d’appréhender rationnellement – et de
modifier notre environnement ; d’autre part, la pratique du communisme
– du partage.

Nous tendons à nous épanouir au travers de cette pratique, qui nous
permet non seulement de nous approprier l’outil informatique, mais
aussi de mettre en place des rapports non-marchands via la pratique de
la gratuité.

La philosophie hackerE trouve à la fois sa source idéologique et le
son application pratique dans la communauté du Logiciel Libre. Tant et
si bien qu’on pourrait les croire indissociablement liées.

Ce qui serait, pour moi, une erreur : la philosophie hackerE a bien
d’autres terrains d’applications que le champ informatique. Sortons-la
donc de son ghetto !

Refusons un monde où chaque composante, objet comme sujet, aurait une
fonction donnée a priori, où techniques et savoirs sont réservés à
quelques spécialistes ! Réapproprions-nous, subvertissons objets et
savoirs-faire ! Développons une culture d’échange de savoirs !