Aujourd’hui c’est jour de fête.
Une fanfare déambule.
Nous aimerions danser, mais les instruments de musique qui exceptionnellement remplacent les marteaux-piqueurs, ne couvrent pas les coups des huissiers sur nos portes. La fanfare, rassemblement collectif, vivant et populaire, est cet après-midi détournée, au profit des intérêts commerciaux du centre-ville.
Comme à Lille, Paris, Marseille, ou même Nantes, on nous joue toujours le même refrain du réaménagement urbain. Les plus précaires sont de plus en plus éloignés des centres vers les périphéries, laissant place aux centres commerciaux.
C’est là qu’entrent en scène les artistes pour animer le décor merveilleux d’un centre-ville aseptisé. Déjà, certains manquent à l’appel de la fanfare.
Si certain-e-s sont invités à consommer leur RSA dans les boutiques des rues piétonnes, ils-elles ne sont par contre pas convié-es- à y rester, à y vivre, du fait de la spéculation immobilière.
Pour prendre un exemple concret, le quartier Thiers-Boisnet se vide de ses structures associatives (comme les restos du coeur, bientôt relogés en périphérie) et de ses habitant-e-s et se transforme en parking pour ce nouvel hyper-centre commercial.
Ce nouveau centre où l’on ne fait que passer et consommer, et cette fanfare qui nous rappelle cette petite musique d’ambiance des galeries marchandes.
Au rythme sourd de cette fanfare funèbre, nous répondrons à contre-temps par une danse endiablée, sur les ruines de votre ville.
Vive la Révolution et à bientôt !
yeah yeah!