De : Françoise Riou
À : Rascas+owner@googlegroups.com
Objet : [rascas) La pluie et les caniveaux : sans papiers en danger..

Sissoko nous explique : “nous dormons en ce moment devant la bourse, sur les
trottoirs, sous la pluie et dans les caniveaux..
Pas un militant d’association ne vient nous voir ..”

Pourtant, on a vu circuler un appel très fort, de R.M pour RESF :

“Il nous semble indispensable qu’ensemble, organisations, associations,
syndicats, partis politiques attachés à la défense des droits humains et de
ceux des migrants s’unissent pour soutenir et protéger ces hommes, ces
femmes et ces enfants sans papiers”

Cet appel a été signé par de nombreuses organisations…

Une première réunion a permis la rencontre d’environ 70 personnes, d’accord
pour ensemble être solidaires de ces hommes, de ces femmes.. D’accord pour
les soutenir et les protéger …

Ces hommes, ces femmes, ces enfants sans papiers sont en danger .. Ils
vivent dans la rue, sur les trottoirs, exposent à tous leur misère.. Ils
vivent sous le risque permanent d’être arrêtés .. Expulsés..
Comme ils disent avec amertume, on ne ferait pas ça à des chiens ..

Et pas un seul membre de ces organisations signataires de l’appel ne vient
les voir, les soutenir ?

Jusqu’où peut donc aller l’hypocrisie ?

On se réunit entre militants responsables, on fait des grandes déclarations,
on prend des grandes décisions, déniant aux sans papiers le droit de
critiquer ce qui s’est passé : on veut bien vous aider mais surtout, ne
parlez plus de ce qui s’est passé .. C’est contre productif .. Ensemble,
regardons vers l’avenir ..

Comment peut on prêter foi à l’honnêteté de la démarche, à la réelle volonté
des signataires, si aucun militant n’a le courage d’aller voir ces hommes et
ces femmes sans papiers, de leur parler, de les traiter simplement comme des
êtres humains …

L’appel affirme : “
Nous nous déclarons solidaires et lançons un appel à l’ensemble des
organisations, associations, syndicats, partis politiques attachés à la
défense des droits humains et de ceux des migrants à nous rejoindre et à
rester ensemble à leurs cotés.

Ne parlerait-on pas la même langue ? Que signifie “rester ensemble à leurs
côtés”, alors qu’ils sont tous seuls ?

Comment les sans papiers pourraient-ils faire confiance ?

Pour sortir par le haut de cette situation, suivant l’expression consacrée,
ne faut-il pas commencer à simplement accepter le fait que ces sans
papiers-là sont vraiment des hommes, des femmes, des enfants, en chair et en
os , en “vrai” comme disent les enfants ..

Ils ne sont pas seulement des mots, des phrases, des concepts à brasser lors
de réunions houleuses ..

Et il y a urgence ..

Les sans papiers sont en danger..

Françoise

>
> Appel élaboré à la réunion du 27 juin, soutenu par : NPA, Alternatifs, AL,
> ACU, FASE, LO, SOS
> Bourse du travail : protéger les sans papiers en lutte pour leur
> régularisation !
>
> La situation des ex-occupants de la Bourse du travail crée une urgence
> absolue.
> Des travailleurs, hommes et femmes qui ont mis tout en œuvre pour leur
> régularisation, sont d’abord à la merci d’une intervention policière pouvant
> déboucher sur le placement en rétention et l’expulsion de plusieurs dizaines,
> voire de centaines d’entre eux.
> Il nous semble indispensable qu’ensemble, organisations, associations,
> syndicats, partis politiques attachés à la défense des droits humains et de
> ceux des migrants s’unissent pour soutenir et protéger ces hommes, ces femmes
> et ces enfants sans papiers.
>
> Ensemble nous réaffirmons notre soutien pour régularisation de tous.
>
> Nous attendons que le gouvernement se saisisse d’urgence de la situation
> administrative des 1200 personnes ayant déposé un dossier avec le CSP 75 et
> procède à leur régularisation au plus vite.
>
> Dans l’immédiat, nous demandons que des mesures d’urgence d’ordre humanitaires
> et sanitaires soient prises par les pouvoirs publics et la ville de Paris pour
> la préservation de l’hygiène et de la santé publique des ex-occupants de la
> Bourse du Travail.
>
> Cette situation ne pouvant perdurer, nous appelons dans les plus brefs délais
> à l’ouverture d’un lieu permettant le regroupement, la visibilité et la
> centralisation de la lutte des sans papiers du CSP 75 dans l’attente de leur
> régularisation.
>
> Nous nous déclarons solidaires et lançons un appel à l’ensemble des
> organisations, associations, syndicats, partis politiques attachés à la
> défense des droits humains et de ceux des migrants à nous rejoindre et à
> rester ensemble à leurs cotés. Nous appelons pour cela à une réunion
> mercredi prochain afin d’envisager ensemble, dans l’unité la plus large, les
> moyens de mobilisations (rassemblement, manifestation, actions symboliques,
> etc…) pouvant permettre de faire gagner leurs revendications.
>
>
>
> _