Un retraité Algérien mort à la suite d’un contrôle policier à Argenteuil
Le mardi 9 juin, vers 20h30, trois policiers d’Argenteuil, dont une
femme, ont arrêté un
conducteur d’un véhicule, Arezki K., un Algérien de 61 ans, près du
croisement des boulevards
Jeanne-d’Arc et Léon-Feix. Ce conducteur était accompagné d’un autre
Algérien, Ali Ziri, 69
ans, assis sur ie siège avant du véhicule.
Selon le témoignage de ce conducteur, les trois policiers lui ont
d’abord demandé de sortir du
véhicule au même titre que le passager, Ali Ziri. Suivent alors des
menaces de les emmener
au poste, puis des insultes « pas toujours très républicaines» et enfin
des menottes et des
coups.
Voyant son ami, Arezki K., traîné par terre, Ali Ziri tente de calmer
les policiers, en leur
adressant cette phrase: « Laissez-le tranquille, vous n’avez pas le
droit de le frapper. Je
dépose plainte contre vous ». C’est alors que les policiers se
saisissent de lui et le menottent
à son tour.
Les deux Algériens sont alors malmenés et mis avec violence à
l’intérieur du véhicule policier.
C’est dans ce véhicule que le drame, ayant entraîné la mort du retraité
Ali Ziri, s’est
apparemment produit, alors que les deux hommes sont transportés à
l’hôpital d’Argenteuil.
Mis en garde-à-vue, pendant 24 heures, Arezki K., n’apprendra le décès
de son ami que le
jeudi 11 juin par des policiers du commissariat d’Argenteuil. Le
conducteur affirme avoir fait
l’objet d’un tabassage continu, au même titre que son ami Ali Ziri,
alors qu’ils étaient tous les
deux menottés. Le médecin traitant d’Arezki K. ainsi que celui de
l’hôpital lui ont d’ailleurs
prescrit un arrêt de travail de huit jours. Les proches et les amis du
défunt, qui se sont rendus à
l’hôpital d’Argenteuil, ont tous constaté que plusieurs coups étaient
visibles sur le corps de la
victime.
Un collectif réunissant des proches du défunt, des associations, des
partis politiques et des
citoyens d’Argenteuil, s’est mis en place. Les membres de ce collectif
dénommé « Vérité et
justice POLIr M. Ali Ziri» condamnent avec force la violence «raciste»
utilisée par des
policiers d’Argenteuil à l’encontre d’une personne « âgée ». Ils
demandent à ce que toute la
lumière soit faite pour élucider les circonstances exactes qui ont
conduit à la mort de cet
Algérien. Une plainte a été introduite.
Mercredi 24 juin à 18 heures
Marche pacifique, pour réclamer la vérité et la justice
Le cortège partira .du foyer Sonacotra Les Remparts, 4, rue Karl Marx,
près de la gare du centre d’Argenteuil, pour se rendre sur le lieu de la
mort de M. Ziri, au croisement des rues Jeanne d’Arc et du boulevard
Léon-Feix et se terminer au commissariat d’Argenteuil. .

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Qui est Ali Ziri ?
Ali Ziri est né en 1940 à Ouled Rached, un village dans la wilaya de
Bouira, en Algérie, dont
une très forte communauté vit depuis plusieurs décennies à Argenteuil.
Arrivé en France à l’âge
de 19 ans, il a travaillé près de 40 ans dans une même société basée à
Paris 17ème et a vécu
près de 50 ans à Argenteuil, sans avoir eu aucun problème avec la police.
En retraite depuis quelques années, il passait son temps à faire des
allers-retours entre la
France et l’Algérie où résidait sa famille composée de deux filles et
deux garçons.
Connu pour sa gentillesse et sa disponibilité à aider les autres, les
gens du foyer et les jeunes
des quartiers le surnommaient affectueusement « Ammi Ali », c’est-à-dire
« Oncle ou Tonton
Ali ». Il s’apprêtait à retourner dans son pays le lundi 15 juin à 14
heures pour assister au
mariage de son fils aîné Rachid.
Seulement voilà …
Contact: ATMF, 26 boulevard du Général-Leclerc 95100 Argenteuil,
tél/fax. : 01 39828148. E-mail:
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