Richard est un membre du collectif de soutien aux personnes sans-papiers de Rennes depuis deux ans. Il est congolais et il est arrivé en France en septembre 2003. Il fuyait la République « Démocratique » du Congo (RDC). Depuis son arrivée en France, il vit à Rennes. Il est donc rennais.

Richard a fui son pays pour venir demander l’asile politique à la France car il s’estimait en danger. Sa demande a essuyé un refus. Tombé malade pendant son séjour en France, Richard a demandé, en 2007, à la préfecture d’Ille-et-Vilaine une autorisation de séjour pour raisons médicales. Elle lui a été refusée. Il a reçu une obligation à quitter le territoire français qui a été validée par le tribunal administratif. Interpellé en juin 2007, il a été placé en rétention pendant un mois pour être expulsé par la préfecture mais son pays a refusé de délivrer le laissez-passer nécessaire. Libéré en juillet 2007, il a de nouveau été interpellé en septembre 2007 et placé en rétention pendant 15 jours. Là encore, son pays n’a pas délivré de laissez-passer et la préfecture n’a pu mettre à exécution sa décision de l’expulser.

Libéré, c’est à ce moment-là que Richard a rejoint notre collectif afin de militer pour la régularisation de toutes les personnes sans-papiers. Camarade de lutte fidèle et joyeux, il s’est investi dans nos différentes assemblées générales et actions.

Il continuait de faire des démarches, en raison notamment de ses ennuis médicaux. Il avait pu déposer une nouvelle demande de régularisation en décembre 2008 mais la préfecture lui a opposé un nouveau refus tout en lui envoyant une nouvelle obligation à quitter le territoire français en mars 2009. Richard n’a pas été informé de ces décisions préfectorales.

Hébergé et suivi par différents services sociaux, lundi soir dernier, Richard revenait d’un rendez-vous avec son assistante sociale. Il a alors trouvé devant son domicile 6 policiers de la Police Aux Frontières, ce service spécial de la police chargé de traquer les sans-papiers et d’organiser leur expulsion. Comme ils n’étaient « que » 6, les policiers l’ont menotté et l’ont placé en garde à vue.

Mardi matin, parce qu’il n’a pas de papiers, Richard a été enfermé
dans le centre de rétention de St Jacques de la Lande,
ce camp dans lequel on enferme même des enfants de sans-papiers.

Richard est doublement en danger.
D’une part, il risque une nouvelle fois l’expulsion vers un pays qui fait l’objet du commentaire suivant sur le site du Ministère des affaires étrangères et européennes : « Une grande prudence s’impose pour tout déplacement dans l’est de la RDC. Les expatriés résidant dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et des districts de l’Ituri et du Haut-Uele dans la province orientale sont invités à limiter leurs déplacements aux strict minimum et à organiser leur sécurité dans leurs lieux de vie tout en ayant recours aux professionnels du gardiennage et de la sécurité. ».
D’autre part, comme des milliers d’autres étranger-e-s sans-papiers, il risque la prison car la France condamne de plus en plus d’étranger-e-s sous le prétexte que leur pays refuse de délivrer les laissez-passer nécessaires à leur expulsion. En effet, la responsabilité de ces refus est imputée à la personne sans-papiers, accusée de livrer de faux renseignements pour éviter l’expulsion.

Nous manifestons pour la régularisation de toutes les personnes sans-papiers
alors nous exigeons la libération et la régularisation immédiates de Richard.

Collectif de soutien aux personnes sans-papiers de Rennes
Réunion ouverte à toutes et à tous chaque mardi à 18 h 30 à la MIR, 7 quai Chateaubriand