(source : http://diariodevurgos.com/ 29/05/09, traduction Futur Rouge)
Le procureur du tribunal de police numéro deux de Burgos demande 50 jours de peine – amende à dix euros quotidiens ou 25 jours de la prison à sept jeunes, pour des slogans exprimés au cours de leur participation présumée dans une protestation en décembre dernier, contre l’assassinat d’un garçon de 15 ans par la police à Athènes.Le 6 décembre dernier a été assassiné de sang-froid, par la police, Alexandros Grigoropoulos dans le quartier d’Exarchia à Athènes. Ce fait a été la goutte qui a fait déborder le vase en déchaînant une insurrection populaire généralisée dans toute la Grèce avec de multiples manifestations de solidarité au niveau international, une révolte qui se poursuit encore aujourd’hui en montrant comme ennemis principaux l’état et le capital.

Dans beaucoup de villes de l’état espagnol il y a eu des protestations pour exprimer la rage contre cet assassinat. À Burgos l’après-midi du mercredi 10 décembre une protestation s’est déroulée sur la plaza roma traquée et poursuivie par un déploiement de policiers locaux, nationaux, les anti-émeutes et secrets sans précédents depuis les protestations de l’après-midi du 18 août 2005 contre la construction du parking d’Eladio Perlado. Bien que tous les accès de la place avaient été bouclés par la police et les anti-émeutes et des fourgonnettes et les nombreuses identifications à tout jeune qui passait par le lieu finalement ont réussi à se rassembler un groupe de personnes pour exprimer leur rage face à ce nouveau cas d’assassinat par les mains de la police.

À Madrid la répression a emprisonné sept jeunes pendant dix jours pour avoir participer aux protestations dans la capitale où il y a eu des dégradations contre un commissariat.

Devant cette révolte populaire en Grèce et son danger de contagion à d’autres pays, l’état espagnol comme tant d’autres a décidé de réprimer toute menace de protestation avec la police, en criminalisant avec les moyens de désinformation et en imposant des peines disproportionnées aux participants des protestations.

À Burgos cette machinerie répressive a clairement quelques objectifs.
L’un d’eux est de faire peur à tous les adolescents qui se sont présentés à cette manifestation ou ceux qui se promenaient seulement là-bas. Le tribunal pour enfants à ouvert un procès contre tous les jeunes qu’il a pu identifier sur la place et dans les environs, en envoyant la police aux domiciles et en faisant connaître aux parents le procès ouvert contre leurs enfants.

Un autre objectif, selon le procureur est de punir avec la plus forte amende possible ou par défaut avec de la prison les plus personnes plus âgées que la police considère plus actives.

Au-dessus de tout cela la priorité du pouvoir par le biais de ses mercenaires au pistolet est de réduire au maximum toute protestation dans la rue en ces temps de la misère qui nous secouent. Pour cette raison l’augmentation disproportionnée de la police depuis moins d’un an, avec ses comportements tout-puissants et son arrogance transformant la ville en état policier.

Les prévenus sont accusés pour les délits d’injures et de calomnies contre la police avec des slogans comme “la Police assassine” “La police torture et assassine” “la Police en dehors des quartiers”, des slogans entendus dans beaucoup de manifestations et pour lesquels jusqu’à présent personne n’a été inquiété.

Lundi dernier, 25 mai a eu lieu la plaidoirie dans laquelle est demandée 500 euros (50 jours à 10 euros) d’une amende et en cas d’un impayé 25 jours de prison pour chaque personne, ce qui fait un total de 3.500 euros. La sentence sera connue dans les jours suivants

Un jugement-théâtre de mauvaise qualité où le juge et le procureur ont manqué de respect constamment à Alexis après avoir essayé de punir avec le marteau de la loi tous ceux qui crient aux quatre vents la vérité : que la police a assassiné de sang-froid un jeune homme de 15 ans.

Nous ne devons pas nous étonner puisque les acteurs de la chaire sont de vieux inquisiteurs, le procureur, le même que nous avons pu voir dans le jugement contre les protestations du matin du 18 août, quand il a demandé un an et demie de prison contre un voisin impliqué dans la lutte contre le parking pour un coup de pied inexistant contre un policier puisqu’il travaillait, il s’est limité à appuyer la version policière malgré les multiples contradictions multiples et à demander la peine maximale contre les accusés.

Les questions aux inculpés n’étaient pas beaucoup éloignées de celles qu’un tribunal d’exception pourrait formuler, en demandant s’ils appartenaient à un groupe critique envers le pouvoir: est-ce que penser librement est constitutif d’un délit ?

L’un des faits qui ressort consiste en ce que plusieurs des inculpés n’ont pas été identifiés personne n’a montré de carte d’identité, et d’expliquer que c’est la police qui les avaient fichés, en reconnaissant de cette façon l’existence de fichiers de gens en désaccords avec le système en place et qui peuvent sembler dangereux par leurs idées politiques.

Nous devons transformer tout l’engagement que le système utilise pour taire toute protestation en plus de force pour continuer de lutter. S’ils veulent nous faire taire à coups d’amendes et de prison faisons des caisses de résistance, montrons la répression à la société, organisons-nous au travail, dans les écoles, dans la rue contre ceux qui nous exploitent, décident pour nous et qui vivent dans leurs chalets avec piscine […].

L’augmentation de la police dans la ville et son arrogance est une réalité qui ne doit pas nous effrayer, si il en est ainsi, c’est parce qu’ils ont peur que les gens en ces temps de misère prennent conscience de leur situation d’exploité, s’organisent et sortent dans la rue.

Maintenant c’est le moment de sortir dans la rue, d’ouvrir des espaces de réunion, de rencontre et de débat, maintenant est le moment de lutter contre ce qui nous transforme en esclaves.