Le parachute doré du ministre de l’Economie Francis Mer touchera 30 millions d’euros
en quittant le Gouvernement
Francis Mer a négocié sa participation au Gouvernement contre une indemnité de
départ de 30 millions d’euros, aux frais du contribuable.
A l’heure où le Premier ministre chute inexorablement dans les sondages, le dernier
scandale qui touche son Gouvernement risque bien de le faire sombrer définitivement
: Francis Mer, ministre de l’Economie, aurait négocié sa participation au
Gouvernement Raffarin contre une indemnité de départ de 30 millions d’euros.
L’information serait restée secrète si le Conseil d’Etat n’avait découvert une
anomalie dans le budget 2004 : 30 millions soustraits à l’argent de la nation par
une série d’opérations comptables. Acculé, le secrétaire d’Etat au Budget a avoué
s’être rendu complice de la machination, « sur ordre du chef de l’Etat en personne.
» Francis Mer, ancien patron dans le privé, est un habitué de ces pratiques, qui ne
le gênent en rien : « J’ai gardé secrète l’existence de cette indemnité pourtant
légitime car le Premier ministre me l’a demandé, mais je n’ai aucun problème pour en
parler. J’ai négocié mon entrée au Gouvernement comme dans n’importe quelle
entreprise, à cette nuance négligeable que cette fois-ci, l’entreprise s’appelle
ministère de l’Economie. Peu m’importe par quel biais le Gouvernement se procurera
la somme au moment de mon départ, mon contrat, négocié en toute transparence aux
yeux de la Loi, précise qu’il s’engage à me la verser. »
Ainsi, quand Francis Mer quittera le Gouvernement, il touchera bel et bien ses 30
millions d’euros, indépendamment de son bilan, qui ne s’annonce pourtant guère
reluisant. Dans la classe politique, les réactions d’indignation se multiplient. Le
PS, par la voix de son Secrétaire général, condamne « des pratiques inadmissibles et
révélatrices de la cupidité des hommes de droite. » Moins prosaïquement, Noël Mamère
parle d’une « escroquerie d’état aux frais du contribuable », et Olivier Besançenot
de « magouille gerbante ». Seul Jean-Marie Le Pen semble saluer la nouvelle : « Je
félicite monsieur Mer, qui signe par son geste la mise à mort de mon dernier
adversaire politique en France. » En effet, sans donner raison au leader de
l’extrême droite, le parachute doré du ministre de l’Economie risque bien
d’entériner de façon définitive le divorce des Français et de leurs politiques.
Le sympathique Francis Mer