Nous voyons ici, à quoi sert véritablement le cogétise, une création initiale de la CFDT pour contrôler ses bases.

Oui, ils peuvent prétendre que cette démarche est peu banale, elle est carrément antagonique aux principes fondateurs de la CGT, c’est-à-dire que c’est la base qui dicte les revendications à la direction syndicale et pas l’inverse comme ils entendent le faire.

Dans le 3ème paragraphe, les 3 protagonistes de cette lettre jouent avec les formules et la dialectique : aiguiser, affrontement sur des conceptions différentes, démocratie, majorité…

Ils s’appuient sur des congrès où ne participent qu’une minorité des syndicats CGT (congrès UD CGT 62 de juin 2008), qui ont parfois été sélectionnés (congrès confédéral CGT 2006), en niant complètement les décisions prises sur le terrain ou dans des assemblées générales, par les syndiqués et leurs syndicats.

Les 3 signataires s’interrogent ensuite sur « les finalités et les buts recherchés » par les camarades de la région métallurgie 59-62, comme si les camarades de la région métallurgie 59-62, avaient l’intention de créer une scission dans la CGT.

Ce sont eux qui parlent de scission, alors que la rupture entre la base et la tête est effective depuis plus de 25 ans.

Nous entrons ici dans le résultat que produit l’accord de représentativité signé entre CGT-CFDT et Medef, et qui a été conforté par la loi d’août 2008. C’est-à-dire que les syndicats n’ont plus besoin des syndiqués pour prétendre être représentatifs…

Puis, nos trois compères accusent arbitrairement les métallos du 59-62 d’avoir organisé un meeting soit disant d’opposition à la ligne confédérale au 48ème congrès de 2006…

Nous sommes en 2009, à l’aube du 49ème congrès, qui sera le plus important congrès depuis 1936, celui qui avait réunifié CGT et CGTU.

Lors de ce 49ème congrès, seront débattues les orientations issues de la commission ad hoc, qui envisage la restructuration complète des valeurs et des fondamentaux de la CGT, c’est-à-dire d’un syndicat plus que centenaire qui malgré une opposition violente de sa direction nationale, s’appuie encore sur la réalité et l’existence de ses bases syndicales.

Les camarades du 59-62 de la métallurgie sont montés « au créneau » pour faire face à cette réforme de fond qui pourrait être le tsunami dévastateur de nos idéaux de classe et de masses, avec un texte fort et argumenté, qui démonte complètement les aspirations réformistes de la commission ad hoc.

Le 49ème congrès sera certainement celui du résultat du syndicalisme rassemblé, celui de l’unité de façade à la tête mais qui est loin d’être réel à la base. Le syndicalisme rassemblé à la base existe bien, mais c’est le rassemblement de toutes les forces syndicales contre la CGT. Nous sommes donc au bout de la stratégie de rupture avec les principes mêmes de la lutte des classes.

Cette négation de l’antagonisme Capital/travail, amène naturellement à la future unification de la CGT avec la CFDT. Ainsi, comme l’ont orienté depuis des années, les stratèges de la CGT post Séguy, et encore post Frachon, c’est une direction ultra réformiste d’accompagnement du capital qui verra le jour, en balayant toute opposition, quitte à exclure des militants historiques et reconnus par les masses.

Nous arrivons donc au terme de ce qu’ont souhaité les satellites créés par l’impérialisme européen et mondial, que sont la CES et la CSI. Ce 49ème congrès sera l’achèvement de la CGT de masses et de classe.

Le permanent fédéral, le professeur et le futur retraité, s’insurgent contre ceux qui pratiquent le « tous ensemble » mais sur des revendications en lien réel avec les travailleurs, qui organisent des manifestations de masses et de classes. Puis ils s’insurgent contre des propos parus dans des média locaux.

Mais quel est le bilan de nos trois permanents en termes d’organisation de la mobilisation de masses ?

Mais quel est le bilan en termes de suivi des grèves dans les entreprises ?

Quel est leur bilan en termes de solidarité dans la lutte de masses et de classe sur les revendications des bases ?

Quel travail quotidien font ils pour rencontrer les syndiqués, pour les écouter et faire remonter ce que la base ressent dans ces moments ou le capital attaque de tous côtés, notamment dans les métiers liés de près ou de loin à la Métallurgie ?

Serait-ce faux de dire que le fossé entre les syndicats en bas et les directions syndicales, s’est élargi ?

Serait-ce faux de dire que nous avons aussi des ennemis dedans, qui tutoient les DRH, qui « bouffent » dans leur gamelle, qui rient avec eux ?

Serait-ce faux de dire que dernièrement, la fédération CGT du bâtiment a exclu le syndicat CGT Forclum Rhône- Alpes pour installer à la place de son DS, un ex CFDT repenti ?

Serait-ce faux de dire qu’un des membres permanents de la fédération du Bâtiment CGT, a voté dans un CA d’une entreprise/association de formation des jeunes, le licenciement d’un délégué syndical CGT ?

Serait-ce faux de dire, que la fédération CGT de la métallurgie, entretient, via un permanent CGT de la métallurgie proche des idées du FN, la calomnie et le mensonge contre des syndicalistes de l’usine Renault à Douai ?

Serait-ce faux de dire que le secrétaire de l’UD CGT 59, a collaboré avec le pouvoir contre les sans-papiers réfugiés à la Bourse du Travail de Lille ?

…. La liste des questions est encore longue trop longue…

Serait-ce faux de dire que les secrétaires de la FTM CGT, de l’UD 59, de l’UD 62, ont œuvré à la destruction programmée de l’UL de Douai, en organisant la tenue d’un congrès bis ?

Et les camarades CGT qui revendiquent une CGT de Classe et de masses, avec des revendications CGT, n’auraient eux, aucun droit de contestation, aucun droit de propositions de luttes, aucun droit dans le débat sur le fond ?

Cette lettre aux syndicats et sections CGT de la Métallurgie 59/62, est démagogique, populiste, elle nourrie la division et la haine…

Cette lettre est l’instrument des culs assis de l’aristocratie syndicale, et elle ne sert que les intérêts du patronat et de la grande bourgeoisie…

YANN militant cgt