Aujourd’hui se tient l’Assemblée des Actionnaires de GDF-Suez. Nous, salariés de GRDF, filiale de GDF-Suez chargée de la distribution du Gaz1, sommes en grève depuis 6 semaines, comme nos collègues d’ERDF (distribution d’électricité).

Nous n’acceptons pas la destruction progressive de notre entreprise au profit de leurs actionnaires et dirigeants.

Chaque année voit un nouveau record de bénéfice pour GDF-Suez. En 2008, ce bénéfice s’est élevé à 6,5 milliards d’euros.

Au lieu d’être réinvesti pour le service public, il est distribué à 74% aux actionnaires !

Et les dirigeants se servent grassement dans les caisses : ils ont certes dû renoncer, pour cause de grève, aux stock-options mirobolantes qu’ils se préparaient à engranger (évaluées respectivement à 7,8 et 2,7 millions d’euros pour les n°1 et n°2 de l’entreprise).

Mais M. Mestrallet, PDG de GDF-Suez, a touché 15,5 millions d’euros en 20072, soit près de 900 années de SMIC, et la 2ème plus grosse rémunération du CAC40. Et M. Cirelli, n°2 de GDF-Suez, vient de se voir accorder une augmentation de plus de 180%, alors qu’il répondait dans le même temps aux salariés en grève qu’il n’y avait pas d’argent pour eux !

Ces messieurs estiment aujourd’hui ne rien devoir à personne parce qu’ils « ne reçoivent pas de subventions publiques ». Ils oublient juste qu’ils ont hérité d’un monopole public, à l’évidence très lucratif ! Quels sont donc leurs faits d’arme pour mériter un tel salaire ?

Ces détournements d’argent au profit des actionnaires et des dirigeants sont finalement payés par les usagers et les salariés.

Les usagers, par une dégradation sans fin de la qualité du service (diminution drastique du nombre d’agences d’exploitation, augmentation des temps d’intervention, augmentation du prix du Gaz – la baisse bien tardive de cette année est loin de compenser les hausses précédentes, etc.).

Les salariés, par des salaires qui baissent en prix constants3 depuis des années et des niveaux d’embauche qui ne permettent pas aux jeunes de vivre décemment ; par une perte de sens de leur travail, dont l’objectif de service public est remplacé par un objectif de rentabilité à court terme ; par un avenir bouché par la disparition progressive de leurs métiers, sous-traités à des entreprises privées sélectionnées au « moins-disant » – quelles qu’en soient les conséquences pour les conditions de travail et pour la qualité de service.

Ainsi, après la formation, la relève, les poses de compteur, le montage moyenne tension, l’ensemble des activités de GRDF et d’ERDF est aujourd’hui menacé d’externalisation . La Direction procède à des « expérimentations » d’externalisation dans différentes agences ! Cela menace des milliers d’emplois (10 000 selon une estimation des syndicats).

Nous refusons de les laisser faire, et nous invitons tous les usagers à nous soutenir

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