Dans l’explosion, survenue dans la nuit du 30 avril au 1er mai dans un hangar désaffecté de la banlieue de Chambéry, un homme de 25 ans avait également été grièvement blessé aux mains et au visage. Héliporté jusqu’à Lyon, il y est toujours hospitalisé.

Lui et son amie de 24 ans ont été victimes de l’explosion de produits volatiles qu’ils manipulaient. Selon une source proche de l’enquête, les deux victimes confectionnaient « un engin explosif de type artisanal ».

Dès le 1er mai, le parquet de Paris, compétent en matière antiterroriste, avait ouvert une enquête préliminaire. Celle-ci a été confiée aux policiers de la Sous-direction antiterroriste (Sdat).

Le jeune homme mis en examen vendredi avait été interpellé mardi après-midi dans le squat fréquenté par les victimes, une maison située à quelques centaines de mètres du hangar désaffecté où a eu lieu l’explosion.

Selon une source proche du dossier, il est soupçonné d’avoir, le lendemain de l’explosion, détruit des preuves dans plusieurs endroits fréquentés par la jeune femme décédée.

Placé en garde à vue mardi après-midi, il a été déféré vendredi après-midi devant un juge d’instruction.

Il devait être présenté devant un juge des libertés et de la détention, qui devait statuer sur son éventuelle incarcération.

La jeune femme décédée lors de l’explosion était connue des services de police pour des faits de violence lors d’au moins une manifestation. Selon une source judiciaire, elle appartenait à la mouvance anarcho-autonome.

Leur presse (AFP), 8 mai 2009.

Après l’explosion mortelle :
à Paris, le gardé à vue nie toute implication

Il a été interpellé mardi dans le cadre de l’enquête ouverte après l’explosion mortelle de Cognin (Savoie). Raphaël S., 25 ans, résident du squat des « Pilos », au centre-ville de Chambéry, était toujours retenu en garde à vue hier soir. Il a été transféré, mercredi, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) au siège de la sous-direction antiterroriste. Où il nie toute implication dans le drame.

« Mon client dit : « Je n’y suis absolument pour rien » », révèle son avocat Me Laurent Pascal.

Il n’a jamais été « fiché »

Le Chambérien Raphaël S. a pu s’entretenir avec son conseil, hier après-midi, à la 72e heure de garde à vue. « Il a un alibi « en béton ». Il était avec des amis à Chambéry-le-Vieux, jeudi 30 avril, jusqu’à tard dans la nuit. Ce sont des personnes qu’il a identifiées auprès des enquêteurs. Il ne pouvait pas être dans cette usine. Il a appris le drame par la presse. »

Sa rétention est motivée par sa présence dans un squat situé entre Chambéry et Cognin, appelé « Château Chamouth ». Là où ont été découverts des éléments suspects accréditant la thèse de la préparation projetée d’une bombe : un récipient de type bombonne, une plaquette en plastique avec des fils électriques évoquant un système retardateur, de l’adhésif métallique. Là ont vécu, entre autres, Zoé A., la jeune Ardéchoise de 23 ans morte dans l’explosion, et Mickaël D., 25 ans, son copain suisse, très gravement blessé.

« Mon client affirme être passé par ce squat de façon épisodique. Il a vu, sans plus, la bombonne mais, pas le reste », précise Me Pascal.

Raphël S. n’aurait aucun lien avec des milieux politiques. Il n’a jamais été « fiché », argumente son avocat, jamais arrêté, jamais contrôlé, même, dans le cadre d’une manifestation violente de quelque nature que ce soit.

Sa seule prise de position publique a été de signer assez récemment une pétition. Elle dénonçait un amalgame entre le mode de vie alternatif et l’action terroriste. Elle avait été lancée par le collectif de soutien à Julien Coupat, après les arrestations de Tarnac.

Les investigations se poursuivent dans le cadre d’une enquête préliminaire pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».

C’est dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, dans une usine désaffectée de la périphérie de Chambéry, qu’une explosion a tué la jeune femme et défiguré son ami.

Leur presse (Frédéric Chiola, Le Daubé), 8 mai.