Depuis quatre numéros, le journal mural du squat le [sli:p] déconstruit pierre par pierre le pourquoi du comment du réaménagement du quartier Tiers Boisnet. Alors qu’aujourd’hui notre squat est expulsable, élargissons le champ de notre combat. Regardons de plus près les choix de la municipalité en terme de politique urbaine.

Le projet municipal financé par la SARA1 et de grands entrepreneurs privés du BTP (Eiffage, Bouygues…) cherche a redessiner Angers autour de deux lignes fortes : « la vague verte » et l’entretien d’un patrimoine bourgeois :
la vague verte, c’est le concept sur lequel Angers tente de surfer. Pour prendre le train en marche, la mairie lance un tas d’initiatives pseudo environnementalistes, mais construit des parkings, des rocades, une autoroute et un tramway alimenté à l’électricité nucléaire. Concrètement l’europatat au palais des congrés en mai 2009, c’est la poudre aux yeux du développement durable, et on ne peut pas dire que les pépinières d’OGM basé sur angers inscrivent la ville dans une démarche réellement écologique.
Quelle belle vitrine pour les électeurs-trices sensibles à la question écologique. En outre ils pourront se réjouir de vivre dans une ville avec une histoire riche. Mais pas n’importe laquel : Ils ont choisi d’effacer les traces d’un Angers ouvrier et populaire au profit d’un patrimoine religieux et bourgeois. Ce phénomène est en marche depuis plusieurs années et l’évolution des quartiers St Serge et Tiers Boisnet, décrite dans nos précédents numéros est loin d’être une exception, que sont devenus le quartier République, de la Doutre…?

gentrification en tram(way)de fond
Une affiche collée dans le quartier définissait ainsi la gentrification: « Les loyers augmentent, les immeubles défraichis laissent place à des résidences toutes plus hideuses les unes que les autres. Des entrepôts sont sciemment laissés à l’abandon en attendant une confortable plus-value. Notre quartier change et ses habitant-e-s avec : adieu les étudiant-e-s fauchés, les petits vieux et vieilles sans le sou, les sans papiers et précaires de tous poils; bienvenue les classes moyennes et supérieures bien sous tous rapports, alléchées par la proximité du centre et rassurées par un quartier nettoyé des scories du passé. « rénovations », « restructurations » et autres « mesures d’embellissement urbain », mettent notre quartier sans dessus-dessous. ».
Cette réalité de Tiers Boisnet est un phénomène partagé par la plupart des villes des pays occidentaux. Avec le tracé du tramway, le quartier se trouve d’autant plus dans la ligne de mire des promoteurs. Cette ligne de tram dessert et accélère des « opérations de renouvellement urbain comme la roseraie et des opérations de densifications urbaines comme Tiers Boisnet, St serge, les capucins, le plateau de la mayenne ». De plus la mairie a modifier le PLU, ce qui permet dans le corridor du tram de construires des batiments plus haut, mieux, mais pas pour n’importe qui. La ligne de tram choisie également de maintenir enclavé des quartiers comme Monplaisir, ou Belle beille.
Sommes nous sur de bons rails ? Comment pourrait on faire dérailler la machine à gentrifier ? Nous en discuterons ensemble le 8 mai prochain à 20h30.

La SARA est une Société d’Économie Mixte locale appartenant à des collectivités locales, des banques, et quelques individus. Elle gére la quasi totalité des projets urbains sur Angers, et notament ceux placés le long de la ligne de tram. Bref ce sont les mêmes qui décident, réalisent et profitent des projets urbains sur Angers… quelle place pour les habitant-e-s ? On en parlera dans le prochain numéro