Mercredi 15 avril 2009
Condamnation du compagnon Giorgos Voutsis-Vogiatzis

* Publié par LES AMIS DU NEGATIF A L’OEUVRE le 15 Avril 2009 à 3 53

NOTRE PREAMBULE PEUT-ETRE UN PEU LONG:
Nous avons reçu ceci. Difficile de le relayer sans en dire quoique ce soit….Ouvrons donc le ban car on en a pas fini avec un monde qui jusque dans les extrémités supposées de sa contestation (formes/contenus ci-inclus) se déclinerait encore dans les modes manichéens connus des consciences séparées.

Ces consciences nourries aux cultes protéiformes des images et des représentations de la contestation et des critiques désarmées d’un monde qui lui ne l’est encore pas, par nous, et hélas: loin s’en faut.
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(Extrait du communiqué reçu)
 » Nous le sentons depuis longtemps. Nous le savions très bien. Décembre nous l’a confirmé. Sur le fil du rasoir. Il n’y a pas de vie sans la sérénité(????)de derrière les barricades, sans les rues dépavées, sans le feu dans les centres commerciaux, sans le pillage d’un supermarché, sans le saut derrière le comptoir d’une banque…

LIBERTÉ POUR L’ANARCHISTE GIORGOS VOUTSIS-VOGIATZIS « 
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Soit….mais les autres? Ils peuvent se brosser? Ceux qui ne sont pas « labelisés » anarchistes?

Après le « romantisme de l’anti-travail » nous voici confrontés à celui non moins peu fécond de « l’émeutisme3 comme praxis idéologisée du Refus, comme représentation « de la totalité » de toute la négativité révolutionnaire »…

Entendons-nous bien, c’est au « romantisme » que nous nous attaquons!

Tous les prolongements du rapport à la consommation « des rapports sociaux médiatisés par des images » sont ici réunis et indiquent sans équivoque les bornes mises à la réflexion, celles que supposent un pur produit sans mouvement réel circonscrit à son aspect « singulier » comme accessoire de  » l’immédiatement consommable » et comme finalité en soi.

Non pas que la pratique farouche et ludique de l’accroissement du désordre rencontrerait chez « nous-autres » quelque hostilité, ( on commence à nous connaître sinon mal au moins comme un moment du mal lui-même) mais c’est bien parce que le positivisme absolu se réfugiant autant dans son refus de la critique, se bornant à la seule représentation des désordres comme une « dérive fractale et sa fin même » engendrée par et pour le spectacle se voulant répétitions et continuités au lieu de se saisir comme mouvement oscillant du particulier au général et inversement dont tout enfin pourrait survenir bien que nous en ignorions encore les modernités qui se cherchent et les inventions comportementales radicalement nouvelles qui en jailliront nées de la conscience de toute l’histoire du refus et aussi de la nature de ses défaites…surtout.

Nous ne sommes sûrs seulement que ce qui importe est bien de ruiner toutes les possibilités de triomphe des « arriérations sociétales connues », à commencer par toutes les formes de romantisme attachées à des fonctionnement sociaux anciens, qu’il s’agisse des modes communautaires attribués « aux peuples premiers »au culte des apparences superposées.

De ces articulations pourtant presque toutes empruntées à la concrétude de toutes les insubordinations sociales et d’où naissent « logiquement » mais en « réifié »les théories libertaires les plus joyeuses n’émergera que peu l’idée riante de « la démolition pratique et méthodique de tout l’ordre qui existe » au profit exclusif de désordres seulement sporadiques qui ne dépasseront jamais le seuil des « désordres intégrés » à tout un système dans son ensemble, dans l’équilibre pernicieux de ses chaos simulés.en passant par les autres visions utilitaristes de leur gestion du monde dans les domaines de « la fausse conscience » et ceux de « la fausse contestation » au moyen du maintien de toutes les formes de l’aliénation et de l’asservissement de tous déguisées en autant d’antagonismes contraires mais complémentaires et nécessaires.

la récente profusion de drapeaux noirs dans à peu près toutes les circonstances de l’expression de l’insatisfaction un peu partout en Europe qui, si elle constitue une percée non négligeable et hautement appréciable de la résistance à toute forme d’autorité et de délégation de pouvoir recèle aussi les commodités de son contraire, une certaine forme de ralliement figé souligné par l’omniprésence inutile de drapeaux et de sigles tout comme des caricaturales initiatives consistant à exprimer quelques slogans ou actes de foi sur des tee-shirts, des casquettes, comme d’autre arborent en sautoir qui des crucifix, qui le portrait du Ché, qui n’importe quel signe d’allégeance à un mouvement dont on devrait se contenter d’admettre que leurs « leaders » auraient pensé pour nous et en notre nom assez profondément pour que nous consentions dans un bel ensemble décervelé à nous mettre en marche sous leurs bannières…

Nombreux et nombreuses sont en effet satisfaits de n’avoir à ne faire que consommer ce qui représente pour eux le nec plus ultra de « la radicalité révolutionnaire » (à tout le moins de l’idée qui leur a été donnée d’elle!) sans toutefois le plus souvent ne s’être jamais donné le plaisir d’en connaitre l’histoire ou la pensée comme c’est souvent le cas hélas dans ces manifestations où soudainement nous trouvons à notre grand étonnement tant et tant « d’anarchistes » en ordre de bataille alors que paradoxalement ceux qui prétendent véhiculer la pensée anarchiste ou libertaire s’avèrent si cruellement absents du débat contre cette organisation sociale contre laquelle il ne suffira jamais de seulement scander à tue-tête: « Vive l’anarchie… ».

Cet « ordre de bataille » ne nous convient en rien car selon nous c’est la pratique qui est parlante, non ce qui la représente en effigie ou en image et qui prétendrait pouvoir, en conséquence, assigner à chacun une place dans un défilé, un cortège ou même au cœur de joyeux désordres urbains qui alors seulement se contemplent.

S’il va de soi que nous ne ménagerons guère notre soutien à tous les réfractaires à cette organisation sociale et ne serons en aucun cas avares de nos forces dans l’action, nous ne saurions pour autant borner ceux-ci aux formes qu’adoptent celles et ceux s’obligeant à l’économie de toute pensée critique au moyen des signes « d’appartenance à tel ou tel spectacle, à telle ou telle mise en scène du jeu des consciences, principalement à l’origine de toutes ces défaites adulées désormais comme des exemples de résistance et conséquemment de leur seule répétition/reproduction comme une séquence infinie de la même image cinématographique juste assez décalée pour donner l’illusion animée du mouvement.

Nous voudrions au moins réunir les conditions qui nous permettraient d’œuvrer plus sûrement aux débuts d’une fin de quelque chose de méconnu: ce présent lui-même comme répliques rhabillées des errances utilitaristes du monde.

Nous n’avons aucun autre programme à soutenir que celui du négatif, c’est aussi notre force et notre jouissance contre celles et ceux qui voudraient nous en imposer un autre prédéfini ou pré-digéré quand nous n’en avons encore fini avec RIEN ET QUE HÉLAS TOUT CONTINUE …..

TOUT CONTINUE AVANT QUE NOUS N’AYONS SEULEMENT COMMENCE
A FAIRE LE VIDE DU PLEIN.
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Pourvu qu’il nous en reste seulement un peu le temps…
Au train où ça va: rien n’est moins sûr…chaussures!
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L’ennui c’est que nous sommes très-très-très presséEs!!!

Steph.K

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———- Message transféré ———-
De : Uitbraak uitbraak
Date : 14 avril 2009 12:03
Objet : [nouvelles.la.cavale] Condamnation du compagnon Giorgos Voutsis-Vogiatzis
À : nouvelles.la.cavale@lists.riseup.net

Le 1 et le 2 avril 2009, le procès contre le compagnon Giorgos Voutsis-Vogiatzis concernant un braquage de banque en 2007 a eu lieu à Athènes. Juste après le braquage, Giorgos a été appréhendé par un chauffeur de camion qui a aidé la police à l’arrêter. Giorgos était accusé de « braquage armé » et « possession d’explosifs » (lors de son arrestation, les policiers ont trouvé une grenade).

Giorgos a été condamné à 8 ans de prison au total, dont 7 pour le braquage et 1 pour la grenade. Giorgos a déjà purgé 18 mois en préventive et il a travaillé en prison (chaque journée de travail compte double). Tous calculs faits, il pourrait sortir début septembre en conditionnelle (3/5 de la peine).

Pendant la première journée du procès, deux prisonniers ont réussi à s’évader du tribunal. La police était tellement fixée sur la présence de plus de 100 anarchistes qu’apparemment ils faisaient moins attention aux autres…

Au cours des dernières semaines, des dizaines d’attaques incendiaires et autres en Grèce ont été revendiquées en solidarité avec Giorgos.

*

« Avec la violence comme élément structurel, le système organise l’ignorance et se fortifie à partir de ses renégats. La violence est partout. Elle est dans les petharxika (1), dans les punitions et les cellules d’isolement. Sur le plan de la ville et dans la guerre. Au journal télévisé et dans les annonces publicitaires. Dans la police meurtrière et dans le saccage de l’environnement. Dans les jeux vidéo et dans les institutions pour mineurs.

Monsieur le président, combien vaut, selon ta démocratie, la vie d’un braqueur et combien pour celle d’un policier ? Combien vaut la vie d’un prisonnier dans ta démocratie moderne et combien celle d’un directeur de prison ? Combien vaut la vie d’un juge réputé et combien celle d’un maudit immigré pauvre ? Il va de soi que la vie humaine a un autre prix quand le mort est un défenseur de la classe dominante. Mais les balles valent la même chose.(peu clair) »

Giorgos Voutsis-Vogiatzis

NOUS DEVRIONS NOUS ARMER AVEC TOUTE LA FORCE DE NOTRE EXISTENCE.

Les jours du consentement, des promesses, de la compréhension et de la complaisance semblent être toujours plus comptés. La dictature de l’économie maintient le silence en utilisant différentes armes. Les assassins avec leurs mitraillettes au coin de la rue, la richesse des patrons derrière les portes sécurisées et les gardiens, les antidépresseurs qui promettent le bonheur, les diffuseurs de nouvelles qui suscitent/ jouent sur la peur…

RIEN NE TUE DE MANIERE PLUS DEFINITIVE QUE SE CONTENTER DE SAVOIR JUSTE SURVIVRE.

Nous le sentons depuis longtemps. Nous le savions très bien. Décembre nous l’a confirmé. Sur le fil du rasoir. Il n’y a pas de vie sans la sérénité(????)de derrière les barricades, sans les rues dépavées, sans le feu dans les centres commerciaux, sans le pillage d’un supermarché, sans le saut derrière le comptoir d’une banque…

LIBERTÉ POUR L’ANARCHISTE GIORGOS VOUTSIS-VOGIATZIS

(1) Punitions administratives infligées aux prisonniers pour raisons de désobéissance ou de mauvais comportement dans les prisons.

[Texte d’une affiche en solidarité avec Giorgos]

….. »


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par Nosotros.Incontrolados-Les Amis du Négatif publié dans : GUERRE SOCIALE