12 novembre 2003

Regain de tension au Venezuela

par

Colectivo Panacuates

La dénonciation formulée par des députés bolivariens et le gouvernement lui-même est maintenant confirmée. Depuis plusieurs semaines déjà, ils révèlent la conspiration que trame l’extrême droite vénézuélienne avec le soutien de la CIA, du gouvernement espagnol et d’autres obscurs alliés internationaux. Des portes paroles du gouvernement bolivarien ont dévoilé les détails du plan de déstabilisation en cours. Il s’agirait de profiter de la collecte de signatures pour la pétition d’un référendum révocatoire du mandat présidentiel, pour susciter une série d’actes de violence visant à ébranler la paix dans le pays, et ainsi jeter le discrédit sur le gouvernement démocratique auprès de la communauté internationale.

En attendant, les autorités policières et militaires ont déjà mis la main sur d’importants arsenaux d’armes et de munitions lors de perquisitions menées à différents points du pays. Des explosions ont déjà eu lieu, ainsi que des sabotages dans le Métro de Caracas. Par ailleurs, les assassinats de dirigeants paysans se poursuivent en province.

Le plan consiste à créer une situation de confusion et de violence dans les rues, pendant les journées de la pétition, et d’attribuer au gouvernement des actes de sabotage. En parallèle, les corporations médiatiques, activement impliquées dans la subversion, se chargeront de la propagande, annonçant des chiffres élevés, et fictifs, de signatures collectées, sans attendre les résultats officiels du pouvoir électoral.

Ce lundi 10 novembre, le quotidien

El Nacional

, en page A-13, publiait une annonce du ‘Bloc démocratique’, l’aile politique de l’extrême droite, composée des propriétaires des médias manipulateurs, des hautes sphères du patronat (Fedecámaras), des dirigeants du syndicalisme corrompu (CTV) et des gouverneurs des états de Miranda, Yaracuy, Zulia et Carabobo. Participent également à cette fraction les militaires putschistes réfugiés sur la Place Francia d’Altamira (Caracas) et des fonctionnaires de la police « massacropolitaine », conseillés et financés par la CIA.

Dans l’annonce publicitaire, le ‘Bloc démocratique’ affirme que la collecte des signatures (qu’ils appellent le

Reafirmazo

, mais que le peuple a baptisé

« la nouvelle fraude »

) qui aura lieu du 28 novembre au 1er décembre est égal à un référendum révocatoire de fait et est un plébiscite. Dès lors, une fois cette collecte réalisée, le président Hugo Chávez devra abandonner la présidence en 2003. Et ce, sans égard aucun envers les règles imposées par la Constitution de la République et le pouvoir électoral.

Le communiqué subversif affirme ce qui suit :

« …Le Reafirmazo doit marquer le début de la désobéissance civile active… En apposant votre signature, vous manifestez votre droit à ignorer un régime anticonstitutionnel. »

Vient ensuite une perle :

« …Par conséquent, la sortie de Chávez ne sera possible que par la désobéissance civile démocratique, généralisée et active, dans l’espoir que les Forces armées nationales remplissent alors leur devoir et rétablissent l’ordre constitutionnel… »

Plus loin, on lit encore :

« …Si le Reafirmazo se réalise normalement, ce seront plus de 3 800 000 SIGNATURES-VOTES qui seront réunies. Dans ce cas, il ne sera pas nécessaire d’attendre les résultats officiels du CNE pour déclarer le triomphe du plébiscite et commencer la désobéissance civile démocratique, généralisée et active. Laquelle terminera par la sortie constitutionnelle du régime. »

Il est bon de signaler que le mécanisme électoral en vigueur impose la tenue d’élections après l’échéance des délais et procédures que la Loi stipule en matière électorale. Des élections qui, dans ce cas, devraient avoir lieu en mars ou en avril 2004. Et ce, bien sûr, si la pétition rassemble suffisamment de signatures valables, ce que l’opposition devra prouver, car actuellement le pays n’est pas majoritairement contre le président.

Le référendum révocatoire est un droit politique consacré dans la Constitution de la République bolivarienne du Venezuela (1999), proposé par le projet révolutionnaire. Il est un véritable progrès en matière de droits civiques, qui élargit la participation politique et le droit des citoyens à contrôler leurs gouvernants. Autrement dit : la véritable démocratie participative.

Le Collectif Panacuates dénonce ces faits et en appelle à la solidarité internationale avec le peuple du Venezuela, face à ce nouveau plan sinistre, de type fasciste et dictatorial. Le monde doit savoir que le peuple vénézuélien ne permettra pas qu’un tel plan aboutisse et restera mobilisé activement pour défendre la Constitution de la République bolivarienne du Venezuela et le gouvernement démocratique. Nous vous demandons d’être vigilants dans les prochains jours, face à tout ce qui peut encore arriver dans notre pays.

Traduction de l’espagnol :

Gil B. Lahout

, pour

RISAL

.

Article original en espagnol : « Oposición venezolana convoca públicamente a un golpe de estado », APORREA, 09 novembre 2003.

Source : RISAL

Titre original: L’ opposition d’ extême droite en appelle publiquement au coup d’ état