Camarades,

A l’approche du Sommet de l’OTAN, la présence policière est de plus en plus étouffante sur Strasbourg. Des grilles et barrières anti-émeute ont déjà été déployées autour de lieux précis, tels la préfecture. Il est estimé que jusqu’à 60km de grilles mlilitaires et policières seront installées. Les hélicoptères de la gendarmerie et de l’armée multiplient les exercices et survolent toute la journée, menaçants, la ville de Strasbourg. Les hélicos s’entraînent notamment à faire des patrouilles en rase-motte au-dessus de la fac, du centre-ville et de plusieurs quartiers. Les patrouilles au sol sont de plus en plus visibles : l’intimidation est là, la guerre froide a commencé.

En tout cas, l’Etat nous montre sa capacité, s’il en ressent le besoin, de mettre en place une dictature militaire quasiment du jour au lendemain.

Sur la fac en lutte, après une matinée classique : interv en amphis, diffs de tracts dans les bahuts-écoles-boîtes, etc. ; une manif-tractage en ville pour le 19 était prévue à 14h. On s’est donc rassemblé à Broglie comme il était prévu. Nous sommes une bonne centaine et partons gaiement en cortège faire le tour du centre-ville et des lycées pour appeler à venir à la grande manif du jeudi 19 mars. Une centaine de manifestants-diffeurs…et plusieurs centaines de policiers, gendarmes mobiles et CRS mobilisés pour notre petit défilé !

Autour de la préfecture, à la gare, sur toutes les rues latérales de la cathédrale, des centaines de cars sont positionnés pour contrer une éventuelle action de notre part. Toujours dans le cadre de la manif-tractage, nous avons brièvement investi les Galeries Lafayette avec banderoles (« ILS PRIVATISENT, ON S’ORGANISE, GREVE GENERALE » et « SEULE LA LUTTE PAIE ») en diffant à l’intérieur, puis nous avons tenté d’investir de la même manière le Virgin mais sécurité et flics en civil nous ont repoussé.

Nous avons ensuite été de bahut en bahut. Nous tentons d’investir en force le Lycée Fustel près de la cathédrale mais si quelques dizaines de camarades y parviennent, les flics en civil interviennent rapidement pour nous refouler. On repart de nouveau en cortège, en criant à la Grève Générale, à la grande manif, à faire comme en Guadeloupe, etc. Les gens sont assez réceptifs.

En retournant sur la fac, une douzaine de BACeux nous encadrent, et pas moins de 12 cars de police, gendarmerie et CRS nous suivent à la trace. Nous sommes toujours une petite centaine. Nous bloquons le carrefour Gallia (trams + axes de circulation) et au bout de quelques minutes à peine, les gendarmes mobiles sortent de leurs cars, avec boucliers, casques, tonfas, lances-grenades en main. Ils s’alignent. On comprend qu’ils seraient assez stupides pour charger notre petite troupe et nous gazer et, constatant que nous n’avons pas le rapport de force et préférant nous garder pour la grosse manif-action de jeudi, nous repartons vers la fac.
Assez ébahis d’un tel déploiement disproportionné de la flicaille, nous nous amusons à bloquer des touts petits carrefours et d’attendre qu’ils s’alignent avec leurs armes et s’approchent de nous pour repartir et les obliger à se remettre dans leurs cars.
Une fois sur le campus, constatant les RG et flics en civil encore présents, nous prenons un bain de soleil sur la Place Rouge (c’est son vrai nom!) devant la fac de Droit.

Ensuite, des camarades vont acheter du matériel d’autodéfense pour tous les camarades qui l’ont souhaité en vue de jeudi, jusqu’à 18h30.

18h-20h : réu du Comité de Lutte à l’amphi 1 rebaptisé Amphi Rosa Luxembourg qui évoque la préparation de la CNE, la manif de jeudi, etc.
Ensuite, à l’amphi 3 rebaptisé Amphi Louise Michel, inventaire et distribution du matériel.

Puis repas-apéro d’occupation avec profs, BIATOSS, lycéens, etc. Et même les profs et les BIATOSS disent désormais nous rejoindre (surtout individuellement, mais c’est déjà ça) dans les actions chaudes et parlent de radicalisation sur tous les plans du mouvement.

A+ camarades,

g-toto