Mais c’est ce que les directions syndicales et les partis réformistes veulent éviter à tout prix, comme l’a confirmé la secrétaire du PS, Martine Aubry, lorsque, déclarant craindre une extension du mouvement de lutte à la métropole, elle a affirmé: «il faut tout faire pour que cela n’arrive pas» (Le Parisien, 13/2/09)! Et pour que cela n’arrive pas, pour éviter le déclenchement d’une véritable lutte, ces organisations politiques et syndicales collaborationnistes veulent faire tomber la pression en organisant rituellement d’inoffensives manifestations-processions tous les 2-3 mois…

Si les appareils syndicaux se gardent bien d’organiser la moindre riposte réelle aux attaques capitalistes, s’ils ont saboté ces dernières années les luttes comme celles sur les retraites et les régimes spéciaux, alors qu’ils se précipitent pour aller discuter avec Sarkozy, c’est parce qu’en bons «partenaires sociaux», intégrés dans le réseau de la collaboration des classes et financés par les institutions étatiques, ils sont plus intéressés par la bonne santé du capitalisme que par les intérêts des travailleurs!

Quant aux partis de gauche, ils ont démontré lorsqu’ils étaient au gouvernement, qu’ils sont des serviteur zélés du capitalisme; ils n’ont pas hésité à suivre une politique socio-économique destinée non seulement à maintenir la paix sociale, à anesthésier les travailleurs, mais aussi et surtout à faciliter la croissance des profits au détriment des intérêts prolétariens.

Résultat de cette politique suivie avec continuité par les gouvernements de gauche et de droite parce qu’elle répond aux besoins du capitalisme, les profits des entreprises ont enregistré des records alors que bas salaires, flexibilité du travail, allongement de la durée du travail et de l’âge du départ à la retraite, précarisation croissante et répression se sont généralisés, bien que nous nous trouvions dans une époque de croissance économique.

Le capitalisme ne vit que de l’exploitation des prolétaires, il ne peut y avoir d’intérêt commun en travailleurs et capitalistes. Et aujourd’hui où cette croissance débouche comme c’était inévitable sur une grave crise économique, ce sont les travailleurs qui sont condamnés à faire des sacrifices supplémentaires pour sauver les profits! L’Etat distribue les milliards pour venir en aide aux banquiers et aux patrons, ceux-ci licencient ou mettent les travailleurs en chômage technique tandis que le gouvernement entend continuer ses attaques contre les travailleurs de la Fonction Publique.

LUTTE DE CLASSE CONTRE LE CAPITALISME !

Tous ces partis et syndicats sont des défenseurs acharnés de l’«intérêt national» (= intérêt du capital) et de la collaboration des classes; quand ils jouent la comédie de la défense des intérêts des travailleurs, c’est pour mieux les trahir à la table des négociations. Il est impossible de compter sur eux pour se défendre, de même qu’il est impossible de compter sur les partis dits d’extrême gauche qui prônent l’unité avec ces faux amis des prolétaires parce qu’ils ne rêvent que de prendre leur place. Mais comme l’ont démontré les prolétaires antillais, les travailleurs peuvent déjouer les manoeuvres des collaborationnistes, résister aux capitalistes et leur arracher des concessions, à condition de ne compter que sur leurs propres forces de classe.

Pour lutter contre le capitalisme, contre la bourgeoisie, son Etat et ses laquais réformistes, il n’y a pas d’autre voie que le retour aux méthodes, aux moyens et aux objectifs de la lutte de classe. Il est nécessaire de rompre avec les orientations et les pratiques défaitistes de la collaboration des classes, pour orienter la lutte sur les besoins exclusifs des prolétaires, pour unir les travailleurs de toute nationalité, de tout sexe, de tout âge et de toute corporation, les chômeurs comme les travailleurs disposant d’un travail.

L’organisation indépendante des prolétaires sur des bases de classe est indispensable pour contrôler et diriger la lutte au lieu de la laisser entre les mains des professionnels stipendiés de la collaboration avec les bourgeois.

– Augmentation générale des salaires, plus forte pour les bas salaires, en correspondance avec l’inflation!
– Revalorisation de tous les minimas sociaux et du SMIC!
– Réduction de la journée de travail et de l’intensité du travail à salaire égal!
– Non aux licenciements et suppressions de postes!
– Embauche immédiate des travailleurs temporaires et précaires! – Réduction de l’âge de la retraite et la pension à taux plein!
– Salaire intégral aux chômeurs et demandeurs d’emploi! – Régularisation de tous les sans-papiers!
– Libération immédiate des travailleurs, révolutionnaires et jeunes emprisonnés pour défaut de papiers, pour fait de grèves ou affrontements avec la police!

Ces revendications immédiates pressantes des travailleurs ne peuvent être obtenues que par un puissant mouvement de lutte, et en tant que premier pas vers une lutte plus générale pour abattre le capitalisme national et mondial, responsable des crises, des guerres et de la misère.

Préparer cette lutte en travaillant à la reconstitution de l’organisation révolutionnaire internationale, voilà la seule perspective qui vaille !

Parti Communiste International