Un jeudi soir à 19h à la gare Montparnasse, après avoir visité le Louvres et l’Assemblée Nationale ! Quelle prises de risque, effectivement !

Des collégiens et leurs enseignantes, originaires de Cenon en Gironde, portent plainte contre des CRS, les accusant de les avoir frappés… par erreur. « Pas de problème », pour Michèle Alliot-Marie, tout s’est passé comme prévu, reportant en outre la faute sur les accompagnateurs. Si MAM n’existait pas…

Jeudi matin, une classe de troisième du collège Jean-Jaurès à Cenon débarque à Paris. Quelques visites éminemment culturelles sont au programme : l’Assemblée nationale, la tour Eiffel, le musée du Louvre et… une compagnie de CRS. A 19 heures, au moment de monter dans leur train de retour, postés sur les quais de la gare Montparnasse, les joyeux lurons voient défiler un « groupe de manifestants étudiants qui chantaient » raconte une enseignante à Sud-Ouest. Ceux-ci reviennent d’une manifestation qui s’est terminée quelques minutes plus tôt, à l’extérieur de la gare.

Pas de voyage à vide

Malheureusement, une trentaine de CRS leur colle au train, la tête baissée, la matraque au poing. En pleine gare, vers 19h, ils se mettent à charger. Les collégiens se réfugient derrière des poubelles ou des panneaux d’affichage, mais une dizaine en sont quittes pour des coups de matraque et de bouclier. Résultats de la course : une entorse cervicale pour une enseignante et des contusions, peu sévères mais réelles, conclut une femme-médecin militaire présente dans le train qui les ramène à Bordeaux. Les personnes violentées, une dizaine au total, ont porté plainte lundi.

RAS pour les CRS, selon MAM…

Interrogée cet après-midi, Michèle Alliot-Marie s’est déclarée sereine. « Les premiers rapports que j’ai eus jusqu’à présent me montrent qu’il n’y a pas eu au cours de cette manifestation de problème particulier » a-t-elle déclaré. « Avant de dire qu’ils ont été frappés, moi, je voudrais bien savoir ce qu’il en est réellement parce que j’ai entendu certaines déclarations… et j’en ai entendu d’autres dans lesquelles il s’agit de bousculade (…) Je suis moi-même enseignante de formation, quand on a la charge d’un certain nombre de jeunes et notamment de très jeunes, on évite de les mettre dans des lieux où il peut y avoir des manifestations et des mouvements de foule », a-t-elle ajouté. L’histoire ne dit pas si elle parlait de la gare Montparnasse ou de l’Assemblée Nationale… Complément de la ministre de l’Intérieur : « Il y aurait eu contact entre une matraque et un estomac »… vraiment pas de chance !

Autrement dit : « rien à signaler, tout s’est bien passé. J’ai entendu dire que des collégiens avaient été frappés, mais aussi qu’ils avaient simplement été bousculés. Et puis de toutes façons, c’est pas normal d’accompagner des jeunes un jeudi à 19 heures en pleine gare Montparnasse : vraiment trop dangereux ! Moi, de mon temps, on les enfermait à 9h et on les relâchait à 18h… Merci d’avoir visité la capitale et bonjour chez vous ».

Enquête de l’IGS

La préfecture de police à Paris a aussi indiqué à l’AFP qu’elle avait saisi lundi matin l’Inspection générale des services (IGS) « pour déterminer les conditions d’interventions des forces de l’ordre ». La ministre de l’Intérieur s’est néanmoins abstenue de déclarer que « l’enquête avance vite », comme elle avait pu le faire lors de la tentative d’attentat au Printemps-Haussmann et des sabotages SNCF de l’ultra-super gauche. Un oubli qui sera certainement réparé dans les heures qui viennent… ou pas.

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